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paVupApRi - Page 83

  • Considérante cosmogonie

    Je me suis réveillé, la tempête était là
    sauvage et ravageant des fronts sempiternels
    Je fus éparpillé en tant de ribambelles
    qu'il est d'exponentiels trajets et rectorats
    par les landes cosmiques

    Dès lors, j'eus mille vies, plus une autre à lutter
    avec les rugissants, et seule, à l'épicentre
    à donner de la voix par la force du ventre
    en n'ayant pour appui qu'un peu d'ombre à ses pieds
    signifiante et tantrique

    La multiplicité ensemençait le jour
    et piquait sur la nuit des yeux mirobolants
    tandis que ventre et signe, irrévocablement
    investis par le chant, unifiaient leurs contours
    dans un geste identique

    Oh, danse, densité !
    Fuse, diversité !
    Je suis le monde seul sans être seul au monde

    La tempête passée
    un jour d'éternité
    m'éveille à la pensée qu'être, qu'aimer se fondent
    sur une mécanique
    songeuse et organique
    vivace arithmétique
    faite de chair et d'ondes

    Métaphysique m'en, Féconde !
    Sensuelle Joie furibonde !

    À la belle - et dans la seconde
    où le rouge et le blanc se mêlent
    de nous faire un sang d'immortels
    sous le ciel qui grossit déjà
    une tempête à bout de bras,
    je me lance en un tour de fronde
    contre de sinistres constats
    immondes
    auxquels je ne me résous pas
    mais destine mon potentiel
    Tantra !

    poésie,tantrisme

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#176

  • Nommée à temps

    Puisque des arbres plient sous le ciel gris les bras
    maigres, presque sans vie, craignant la pluie de fer
    que d'un œil a jailli le regard plein de terre
    où des chairs massacrées pourrit l'anonymat

    Je me dis qu'il est temps...

    Puisque des vignes saigne un vin de messe odieux
    âpre et plus souffreteux qu'un ragot de reptile
    qu'un langage de mort aux  brames érectiles
    a brisé les charriots du Rêve par l'essieu

    Il est temps que la fleur...

    Puisque des mottes gronde une plainte sans voix
    au chapitre du monde et de sa destinée
    que, va ! l'heur attendra le compte des ânes nés
    sur leurs engins de mort, voraces et sans loi

    Bientôt montre les dents...

    Puisque les enfants crient plus fort que de raison
    pour aller s'entretuer plus vrai que de nature
    sans jamais se risquer à vivre l'aventure
    la renient et l'abhorrent, et navrent la maison

    Je me dis qu'il est temps...

    Il est temps que la fleur
    bientôt montre les dents
    du sourire éclatant
    que se doivent les cœurs
    puisque c'est le printemps
    qu'il a ton nom : ardeur !

    Youpla !tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#175

  • L’Enfant-Sage

    Ecoulé de la nuit aqueuse, orange et douce
    où tu suçais ton pouce à l'abri des regards
    te rêvais-tu déjà sage et humble vieillard
    choyant de ton jardin les arbres et les pousses ?

    Nourri de floralies sanguines et charnelles
    encore ivre du miel de ton premier séjour
    tu t'offres comme un fruit gorgé de bel amour
    dont tu tiens fermement le fanal éternel

    Feras-tu basculer le monde sur ses bases
    par cette vive extase où tu nous as plongés ?
    Soyeuse pandémie, ton cri de nouveau-né
    saura-t-il inspirer de symphoniques jazz ?

    Avec toi rejaillit des forces oubliées
    cette vitalité que renferment les pierres
    la valse des marées, les orgues du désert
    et le puissant mystère agitant les sommets

    Ni la peur, ni la mort ne te sont étrangères
    mais volent, papillons aux frêles coloris
    que le simple revers de ta main sans souci
    égayera, nuées aux reflets parcellaires

    Tu es, possiblement, le prochain bâtisseur
    du Rêve confondant l'esprit et la nature
    s'y fera d'aujourd'hui la nouvelle aventure
    dans un règne de joie, d'amour et de bonheur

    S'il se peut que ton nom soit la somme de tous
    (ceux qui furent gâchés, ceux qui furent meurtris)
    le premier qui l'entende ait aussitôt compris
    qu'enfin raison prévaut que signe ta frimousse

    Aucune fée sur toi, ni prodige, ni sort
    que l'ample densité de ton pas sur la terre
    que la mélodie née du souffle salutaire
    à quoi se rallieront les vents de tous les bords

    Garant d'aucun autel, sans maître sur le dos
    pour la légèreté d'être sans avantage
    l'ombre de la sagesse étalant son partage
    et de rive en rivage apaisant l'air et l'eau

    Défi du samediEnfant, vois comme dort à tes pieds le futur
    aussi timidement que ton sourire aux anges
    retourne au vieux Chaos ses pelures d'orange
    avant d'y ajouter son carré de vert pur

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi Du Samedi dédié à cette image

  • Leda Phoenix

    Le ciel s'est abîmé la lèvre sur les toits
    Il saigne sur le mur jusqu'aux pieds du fauteuil
    où des amours déçues se disputent le deuil
    de leur ultime élan et prient je ne sais quoi

    Et toi ! Qu'implores-tu, mains jointes au dossier ?
    De la nuque ployée sous le coup d'un vertige
    à la chute cendrée de tes reins callipyges
    ton cri sur le velours meurt dans ses plis douillets

    Déjà tu mouronnais, quand s'est fermée la porte
    À jouer son va-tout, seul ton ventre brûlait
    - et encore, à feu doux ! il s'économisait...
    puisque tu resterais bientôt pour lettre morte

    Auquel de ces jumeaux piqués sur le grand soir
    destines-tu l'écho de tes pleurs enflammés ?
    Confondant ton histoire avec l'éternité
    plaides ta renaissance au creux de l'accoudoir

    Pleurs
    Heurts
    Orages passagers
    Etendez-vous ailleurs, tromper d'autres époux !
    N'écoutez pas nos cœurs; noyez-les dans le Styx
    LedaIl y fait bon nager, plutôt que naître sous
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    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#174

    Illustration d'après Edith J. "Risen Phoenix".

    Précédente participation (théatralisée) - tiki#173

  • voyage retour

    Vous partez chaque fois moins loin qu'il ne m'en coûte
    mes "vois", mes "dois" - de fait, mes semblables sommeils;
    et ne me revenez qu'au prix de longues routes
    sans pluie rafraîchissant le bain d'aucun soleil

    Où lisez-vous nos joies, tandis qu'un vent soulève
    une mèche bouclée, une feuille après l'autre ?
    Y verrai-je moi-même où se logent vos rêves ?
    Quand l'air évangélise un parfum, c'est le vôtre...

    Y sera-tu jamais résignée, ma Chanson ?
    Le théâtre du temps ignore la distance
    La clepsydre égouttant le plus humble micron
    a l'élasticité des degrés de l'absence

    Au moment de partir et de nous séparer
    sommes-nous les jouets d'invisibles enfants
    dont le jeu favori, pour mieux nous éprouver
    étale entre nos pions des gouffres océans ?

    Grappillons quelques points en nous faisant des signes
    Adaptons la partie à nos propres enjeux
    De règles sans élan faisons bouger les lignes
    et gagnons du terrain sur nos intimes lieux

    Entourons nos paquets du papier rose et gris
    dont nos rires lissaient tous nos projets de fête
    À l'aile d'un vent doux sur la vague et son pli
    calmons de nos poitrines les chants à tue-tête

    Revigorons-nous l'âme au brûlant élixir
    que c'est de se suffire et de s'en assurer
    quelle que soit l'époque en notre pré carré
    puisons notre content aux rus du souvenir

    Et le flux gratifiant de nos vitalités
    mettra sur l'écheveau, mieux qu'un cent d'albumine
    le tissu musculeux de nos chairs en famine
    qui se paiera de mine et de rien à branler

    Tatata, l'Avant-Toute ! Allons machine arrière;
    le regard pas moins fier sous le front économe...
    Malbrough s'en va ? Tant guerre, et la folie des hommes !
    C'est assez que mes bras couvent deux éphémères

    Outre qu'il faille encore oublier la distance
    il reste tout ce temps à presser comme un fruit
    Mêlant à nos hiers le vibrant aujourd'hui
    gorgeons nos appétits d'attentive présence

    Univoque avanie des noblesses de sang :
    un tien vaut mieux que dieu, quand c'est tout l'or du monde
    D'un regard amoureux s'abroge la faconde
    (où l'ordre dynastique émarge à son néant)

    Raison ni prophétie à l'instant n'ont plus cours
    alizouJ'aime trop de la vie l'accord exponentiel
    qui me démultiplie en feux unis vers celles
    dont j'écoute, la nuit, les filiales amours

     

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK