Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

ardeur

  • Nommée à temps

    Puisque des arbres plient sous le ciel gris les bras
    maigres, presque sans vie, craignant la pluie de fer
    que d'un œil a jailli le regard plein de terre
    où des chairs massacrées pourrit l'anonymat

    Je me dis qu'il est temps...

    Puisque des vignes saigne un vin de messe odieux
    âpre et plus souffreteux qu'un ragot de reptile
    qu'un langage de mort aux  brames érectiles
    a brisé les charriots du Rêve par l'essieu

    Il est temps que la fleur...

    Puisque des mottes gronde une plainte sans voix
    au chapitre du monde et de sa destinée
    que, va ! l'heur attendra le compte des ânes nés
    sur leurs engins de mort, voraces et sans loi

    Bientôt montre les dents...

    Puisque les enfants crient plus fort que de raison
    pour aller s'entretuer plus vrai que de nature
    sans jamais se risquer à vivre l'aventure
    la renient et l'abhorrent, et navrent la maison

    Je me dis qu'il est temps...

    Il est temps que la fleur
    bientôt montre les dents
    du sourire éclatant
    que se doivent les cœurs
    puisque c'est le printemps
    qu'il a ton nom : ardeur !

    Youpla !tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#175

  • ma grande faite

    klimt_nuque.jpg

    La braise d'une histoire enfin apprivoisée
    - teinte rousse en reflets au cheveu matinal,
    accuse la blancheur de l'arche libérale
    implorant le bel or de la gratifier
    du creux de son épaule à sa nuque pliée
    par un tendre baiser mieux que subliminal

    La rosée qui jalouse une main fraîche encore

    sanglote sans gémir, doucement sévapore
    sur la terre engourdie mais déjà odorante
    des pattes de fourmis sont plus tonitruantes
    que ces doigts qui promènent sur la pointe
    sans peine aucune et sans aucune feinte

    L'échappée de ce vent au feulement torride
    précipite le temps et s'empare du vide
    pour en faire un bouquet chargé de citrons verts
    où l'air et la lumière apprennent à s'aimer
    dans cette transhumance
    leur alliage se forge à gorge déployée

    C'est la fête du rire aux balcons du sapin
    venue ruer dans les plumes son serpentin
    et donner le vertige aux railleuses corneilles
    tout l'éclat du soleil y fait pâle figure
    dans cette délivrance
    la folie paraît être la seule aventure

    La folie seule emporte un monde et son passage
    La folie, cette porte ouverte à davantage
    est la folie des sens émoustillés d'eux-mêmes
    la folie qui arrache à l'ombre des "je t'aime"
    "ah ! c'est toi", "ah mourir", "ah ! je te reconnais"
    la folie dont l'ardeur s'abreuve de sang frais

    La folie qui t'a faite grande et sans pareille
    a les mains d'un géant fraternel en sommeil
    sa manœuvre invisible assure son maintien
    quelle que soit au ciel l'étoile qui s'éteint
    les deux pieds dans la source
    tu regardes passer l'infini dans sa course

    Et qu'importe des temps la marque sur ta peau
    qu'importe du tourment la lave et son brûlot
    c'est ta fête, aujourd'hui s'y emploie volontiers
    et garde loin de toi tout des inimitiés
    des petitesses d'âme...
    et donne à ton cheveu la mouvance des flammes

    Alors je te découvre et te prends pour festin
    je t'embrasse les yeux, je t'embrasse la main

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Klimt, détail.

    Lien permanent Catégories : carnÂges 0 commentaire