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sagesse

  • L’Enfant-Sage

    Ecoulé de la nuit aqueuse, orange et douce
    où tu suçais ton pouce à l'abri des regards
    te rêvais-tu déjà sage et humble vieillard
    choyant de ton jardin les arbres et les pousses ?

    Nourri de floralies sanguines et charnelles
    encore ivre du miel de ton premier séjour
    tu t'offres comme un fruit gorgé de bel amour
    dont tu tiens fermement le fanal éternel

    Feras-tu basculer le monde sur ses bases
    par cette vive extase où tu nous as plongés ?
    Soyeuse pandémie, ton cri de nouveau-né
    saura-t-il inspirer de symphoniques jazz ?

    Avec toi rejaillit des forces oubliées
    cette vitalité que renferment les pierres
    la valse des marées, les orgues du désert
    et le puissant mystère agitant les sommets

    Ni la peur, ni la mort ne te sont étrangères
    mais volent, papillons aux frêles coloris
    que le simple revers de ta main sans souci
    égayera, nuées aux reflets parcellaires

    Tu es, possiblement, le prochain bâtisseur
    du Rêve confondant l'esprit et la nature
    s'y fera d'aujourd'hui la nouvelle aventure
    dans un règne de joie, d'amour et de bonheur

    S'il se peut que ton nom soit la somme de tous
    (ceux qui furent gâchés, ceux qui furent meurtris)
    le premier qui l'entende ait aussitôt compris
    qu'enfin raison prévaut que signe ta frimousse

    Aucune fée sur toi, ni prodige, ni sort
    que l'ample densité de ton pas sur la terre
    que la mélodie née du souffle salutaire
    à quoi se rallieront les vents de tous les bords

    Garant d'aucun autel, sans maître sur le dos
    pour la légèreté d'être sans avantage
    l'ombre de la sagesse étalant son partage
    et de rive en rivage apaisant l'air et l'eau

    Défi du samediEnfant, vois comme dort à tes pieds le futur
    aussi timidement que ton sourire aux anges
    retourne au vieux Chaos ses pelures d'orange
    avant d'y ajouter son carré de vert pur

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi Du Samedi dédié à cette image

  • la sagesse du coquillage à marée basse

    Ah, dieu ! je suis mort
    mais non

    Aveugle, alors
    non plus

    Sourd, peut-être
    pas davantage

    Mais quoi, alors ?

    D’où vient que je ne voie plus rien dans ce décor
    qui m’enchante ?

    Quelle est cette rumeur où l’ardeur est absente ?

    Pourquoi faut-il aussi que je ne bouge plus
    ni ne rie, ni ne mange, ni ne chante à la nue ?

    Je ne sais qui tu es, par là mon existence
    est comme ce miroir où danse la buée

    J’ai perdu le savoir et l’ivresse des transes
    où ma sirène amie naguère me portait

    Je ne goûte plus rien des saveurs ignorées
    que sont le pain du ciel et le jus des rivages

    Je suis mort, je me dis, puisque j’ai bien compris
    que j’ai quitté ce monde et ses beautés sauvages

    Ou alors, je suis fou… ou, devenu trop sage
    ne suis-je que la bouche bée d’un coquillage

    coquillage.jpg

    tiniak ©2007-2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    (à paraître dans l'Abécédaire poLétique)