Vous partez chaque fois moins loin qu'il ne m'en coûte
mes "vois", mes "dois" - de fait, mes semblables sommeils;
et ne me revenez qu'au prix de longues routes
sans pluie rafraîchissant le bain d'aucun soleil
Où lisez-vous nos joies, tandis qu'un vent soulève
une mèche bouclée, une feuille après l'autre ?
Y verrai-je moi-même où se logent vos rêves ?
Quand l'air évangélise un parfum, c'est le vôtre...
Y sera-tu jamais résignée, ma Chanson ?
Le théâtre du temps ignore la distance
La clepsydre égouttant le plus humble micron
a l'élasticité des degrés de l'absence
Au moment de partir et de nous séparer
sommes-nous les jouets d'invisibles enfants
dont le jeu favori, pour mieux nous éprouver
étale entre nos pions des gouffres océans ?
Grappillons quelques points en nous faisant des signes
Adaptons la partie à nos propres enjeux
De règles sans élan faisons bouger les lignes
et gagnons du terrain sur nos intimes lieux
Entourons nos paquets du papier rose et gris
dont nos rires lissaient tous nos projets de fête
À l'aile d'un vent doux sur la vague et son pli
calmons de nos poitrines les chants à tue-tête
Revigorons-nous l'âme au brûlant élixir
que c'est de se suffire et de s'en assurer
quelle que soit l'époque en notre pré carré
puisons notre content aux rus du souvenir
Et le flux gratifiant de nos vitalités
mettra sur l'écheveau, mieux qu'un cent d'albumine
le tissu musculeux de nos chairs en famine
qui se paiera de mine et de rien à branler
Tatata, l'Avant-Toute ! Allons machine arrière;
le regard pas moins fier sous le front économe...
Malbrough s'en va ? Tant guerre, et la folie des hommes !
C'est assez que mes bras couvent deux éphémères
Outre qu'il faille encore oublier la distance
il reste tout ce temps à presser comme un fruit
Mêlant à nos hiers le vibrant aujourd'hui
gorgeons nos appétits d'attentive présence
Univoque avanie des noblesses de sang :
un tien vaut mieux que dieu, quand c'est tout l'or du monde
D'un regard amoureux s'abroge la faconde
(où l'ordre dynastique émarge à son néant)
Raison ni prophétie à l'instant n'ont plus cours
J'aime trop de la vie l'accord exponentiel
qui me démultiplie en feux unis vers celles
dont j'écoute, la nuit, les filiales amours
tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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