Poucet, poussé, s'est offert un supermarché
avec le gérant, désormais le crâne ouvert
avec les passants, criant, pris à découvert
et ce petit supplément d'arme, au débotté...
Oh, si petit soit-il, Poucet voit tout en grand
la vie, la ville et le ciel par-dessus les croix
jetant partout l'ombre mouvante - ainsi que foi !
"Il fait bon vivre", pense-t-il en s'étirant
Un chien lui renifle les pieds et c'est bonheur !
Au vrai, que faut-il inventer quand tout est là ?
...argent facile, âme docile et potentat ?
Mais non... Mais non ! Bien sûr que non ! Que l'attentat !
Contre le pouvoir de géants trop invisibles
commettre un acte inattendu - quoique vital...
avec, au flanc, la fronde de David et son mental
narguant Goliath et le prenant pourtant pour cible
Ecrits z'ou cris ? Etrange, comme on s'accommode
et de ces news dans les journaux, et de ce voisin sans visage...
Il a fermé sa porte; Poucet, tournée la page
est allé sur la plage où prendre un bon bain d'iode
Tant va la cruche au puits que l'aube s'en émeut
et voici que Poucet danse sur la margelle
la lune dans le dos et le pas qui chancèle
"L'ai-je vraiment tué ?" demandent ses yeux bleus
En vérité ! En vérité ?
Nul ne le sait
Voici comme on rêve...
Rien n'est écrit sans souffle
Ni saintes z'écritures
Ni pamphlets oratoires
A quel heurt, as-tu dit, Poucet, lancer l'histoire ?
Comme il vient à l'esprit de retourner son ombre
il va chercher querelle à bien d'autres affreux
et mâcher, sur la rive, un soupir onéreux
auquel il doit payer son écot, pour un songe
tiniak ©2020 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK