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paVupApRi - Page 82

  • En-cas

    Je marchais, sans savoir, peut-être vers la trêve
    avec, au cou, l'histoire affamée de mes songes
    arrimée au foyer d'un vilain cauchemar
    comme une pâle sève en manière de longe

    À me rogner les doigts comme on suce une fève
    je rameutais mes noms perdus sur les trottoirs
    L'humidité gorgeant mes semelles d'éponge
    l'aurore, à belles dents, moquait mes à-valoirs

    Eh toi, l'Œil sanguinaire ! À l'heure où tu te lèves
    tu restes si poreux qu'un massif corallien
    Aussi calamiteux qu'un inique avatar
    tu n'es que fol espoir et volage dessein

    Moi, ça va; sache-le ! Je m'invente mon rêve
    avec l'esprit ouvert aux sporadiques joies
    sur la terre où la truffe et l'odorante oronge
    ne promettent jamais qu'en faire un mets de choix

    Car j'ai faim de parfums à la caresse brève
    mais au goût délicieux, au durable nectar
    dont la saveur demeure à la lèvre et prolonge
    de sensations passées l'intime reposoir

    oronge

     

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#180

  • Râ, lonely

    Voici l'heure à nouveau des histoires sans fin
    des histoires sans cou, des histoires sans main
    sur le cours de leur vie petitement notable
    pour n'y jamais chercher de trésor véritable
    et ça va, sous mon nez, par les rues

    Oh, c'est trop de fatigue (y porter intérêt)
    puisque c'est tout pareil (gavade et satiété)
    et que j'ai du sommeil à solder en passif
    et rien qui ne m'éveille un œil compréhensif
    Allez, c'est le ballet bien connu

    Y aura-t-il un pas, hésitant quelque peu ?
    Une lumière neuve à l'ourlet d'un cheveu ?
    Bon, quoi ! quelque spectacle, incongru et futile
    qui me semble sincère, amène et indocile
    que j'en aie, s'il-vous-plaît, de l'amour ?

    Embellie, ton secret ignore mes sarcasmes
    Je ne sais où donner de l'or ni du fantasme
    Ah, voici ma sœurette en nuisette étoilée
    qui va tourner la tête à des énamourés
    liant leurs vanités, pour Toujours

    Une valise, tiens ? Au milieu de la foule !
    Seule, en ce va-et-vient qui peste, qui roucoule
    elle baille aux corneilles, répand ses effets
    Adieu morne sommeil; je suis tout intrigué
    et de l'âme, et du cœur, et alors !

    Ruée dans l'escalier, bousculade à l'aveugle
    en dépit du cheptel qui s'insurge, qui beugle
    Je déploie mes rayons pour nettoyer la place
    sans prêter attention à qui jure ou menace
    à genou, devant Toi, mon trésor

    Ici et maintenant, l'univers à m'épier
    je fouille à pleines mains ton linge familier
    comme une peau chérie, fragile et lumineuse,
    au supplice odorant, à la lie délicieuse
    je tremble, je défaille et jubile

    Savourer ce plaisir parmi tous ces mortels
    après avoir usé tout le pain, tout le sel
    à me crever les yeux derrière tes ris d'eau
    ça valait donc le coup d'être épinglé là-haut
    chaque jour, sur la toile infertile

    Mon bel insaisissable et fabuleux trésor
    que j'ai tant admiré arrimé au dehors
    dont j'ai tant désiré la souplesse indolente
    à qui j'ai consacré tant de fébrile attente
    c'est fini, mon métier de lampiste

    Et, quoi que tu aies dû sacrifier - je le vois !
    à ce monde imbécile, aux éphémères lois
    de ton séjour ici, je garde témoignage
    Ondine, mon amour, à nouveau seule et sage
    en serai le gardien fétichiste

    valdingue

    tiniak © 2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi Du Samedi et un Impromptu Littéraire (du dimanche) - tiki#179

    Précédents Impromptus, en exclu sur leur site tiki#177 et tiki#178

  • échos logiques

    Je t'ai connue plus sobre et moins sujette au vent
    ma rage, au demeurant prête à jeter l'opprobre
    - et comme !
    sur l'impudent écu d'outrages anonymes

    Quelle paix d'apparat, tel un vol d'étourneaux
    entre des cardinaux négociant leurs climats
    chez l'Homme
    dévoya le lent flux des cycles en abyme ?

    Tandis que la saison s'octroie quelque douceur
    chargée de ces humeurs favorables aux fièvres
    sous un ciel de laiton qui s'est mordu la lèvre
    une journée sans nom étale ses langueurs
    en fumées indociles...

    Septentrion s'ennuie près de l'Ourse Polaire
    Ils attendent la nuit pour lancer des clins d’œil
    dans l'idée qu'ici-bas une âme les recueille
    puisque c'est notre lot dans ce coin d'univers
    et pour cause !

    (Quoi ! Vous je ne sais pas, mais regarder le ciel
    jamais ne me suffit à me donner ma dose
    d'éternel
    mais j'en cause)

    L’Austral en prend aussi, vlan ! derrière la nuque
    et mange sa perruque aux crins blancs, déjà roux
    Tu nous l'auras prédit, mais jusqu'à quand, Guru
    pourrons-nous déguiser sa tragédie de stucs ?
    Ah, sentences !
    qu'on ignore à vouloir trop se flatter la panse !

    Tandis que l'oraison s'attribue des hauteurs
    l'ineffable primeur de respirer l'air pur
    une journée sans nom s'arroge des voilures
    dérobées à des ponts d'escales sans valeur
    au blason mercantile...

    Et quoi ! mettre à l'amende un monde industrieux
    crachant des miséreux sur d'impropres séquelles ?
    Parlez-moi de vœux pieux ! En ai plein la sébile
    À nous, Fatalités; l'espoir est trop aux dieux !
    Piétinons dans la file

    Et quoi ! choper Untel en le priant « Môssieu
    ce papier tant graisseux mérite la poubelle »
    et s'attirer - au mieux ! un regard imbécile
    un juron - « va au pire !..." » : un geste belliqueux
    suivant l'autre, puéril ?

    Je t'ai connue plus faste et mûre, cependant
    ma verve réfutant l'idée qu'on n'est que nombre
    - et sombres !
    et pas foutus de chanter de concert

    rage contenue,mais pas tantPerdure, Anonymat ! Eh, Planète, sanglote !
    Moi, les nerfs en pelote, ai cessé le combat
    M'en va
    soldé mon dévolu, m'être, les yeux au Vers
    et Ça ira !

     

     

    tiniak © 2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi Du Samedi

  • crépuscule oasis

    Vais au point d'eau, l'allure passagère
    où la clairière a le soir à s'épier
    quand la tiédeur cède sous le vent frais
    venu le temps d'organiser la chair

    L'ai-je attendu, ce déclin de l'histoire !
    sous le manteau complice et forestier
    Enrubannée de carnassières gloires
    flotte une odeur, la Vôtre, je le sais

    L'heure avançant, l'épaule dénudée
    monte la lune avec la faim du jour
    par cette combe comme faite pour
    Mes appétits fassent que Vous restiez

    Aussi longtemps vrai que "je t'aime, ja-"
    vibre mon chœur à Votre animalier
    comme prostré, le flair indélicat
    l’œil à l'affût "-mais je ne t'oublierai"

    Sur le tapis d'ombrages cellulaires
    quand le gibier s'aventure au miroir
    visitons-nous de griffe et de mâchoire
    l'organigramme de notre éphémère

     

    Gaëna da Sylva

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une photographie de Gaëna da Sylva

  • La pluie n'est pas tombée plus fort

    La pluie n’est pas tombée plus fort
    La nuit s’orangeait les trottoirs
    Les nuages tiraient des bords
    Les rêves triaient des histoires
                            autour

    Nos rires se tenaient la main
    Nos mères se donnaient le bras
    Nous savions qu’approchait la fin
    Nos sens ne s’y résignaient pas
                            toujours

    Elle attrapa le souvenir
    Elle en tricota une corde
    Elle y grimpa sans prévenir
    et gagna Sa Miséricorde
                            l’Amour

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    poésie,à ma grand-mère,christiane