Celle-ci me plaît tant que j’en oublie mon âge
aussi de rester sage et de paître, à mon champ
Je lui voue, c’est certain, d’impétueux tourments
mais rogne proprement ces élans dans ma cage
Je la vois... Je la vois (et peut-être l’entends-je ?)
battre ses ailes d’ange avec l’œil en enfer
Boire jusqu’à la lie son féminin mystère
me prendrait cette année et l’autre, qui dérange
Elle va rire un peu si je lui dis mon fait
me regarder, au mieux, comme un fleuve, interdite
et lisser son cheveu d’un doigt qui n’en peut mais
Aussi vais-je mon train pour ce qu’il me suffit
à me la ranimer dans le profond secret
où je sais, pour moi seul, quelle plaie je chérie
tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Joute
J’ai repassé mon cœur sur un lé de velours
Il fleurait bon, le jour, au gré de ses vapeurs
Reprendrais-je le pli de rire de mes pleurs ?
C’est cousu de fil blanc si ce n’est par amour
Oh, mon tendre détour, tu vas me faire mal
et ma rage abyssale ira se prendre un four !
mais je n’aurai d’objets que ta trace en ce jour
et l’heur de t’embrasser d’un regard animal
Un joli brin de fleur m’inspire une chanson
me pose une question : « aimerais-tu le chlore ? »
Je fredonne une esquive au parfum d’hellébore
et lui souffle un billet entre son cheveu blond
Tout devait nous mener à la rue Saint Michel
(peu après Bir-Hakeim couvrant le dos du fleuve)
j’ai remarqué son pied dans sa chaussure (neuve ?)
en livrant mon carnet à son sourire miel
Et je vais l’inviter à manger une crêpe...
tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK