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paVupApRi - Page 87

  • florales lies

    Floralies sans merci pour aucun élixir
    s'agitent, m'habitent, œuvrent à me saisir
    l'instant d'après m'entourent
    l'instant suivant m'effleurent
    la plante à l'intérieur, son recueil de velours
    jusqu'à tant que j'en meure... et encore... à plaisir...

    Je n'ai pas tout cueilli; des friches, des labours
    me peupleront l'encours de parfums méconnus
    que j'aurai pressentis dans une vague alarme
    Il en naîtra, des fruits ! crus, à même le sol
    au revers d'une nuit de marasmes frivoles
    où certain jour enfant déposera les armes
    et ce sera vertige
    de savourer leurs chairs de bulbes callipyges

    Parcours, mon cœur séduit, l'époque et la distance
    Va te joindre à leur dense
    leur immense caresse
    et reviens confesser par les vastes contours
    de cette moelle à frire, quelle fut ta licence
    et le goût que j'en ai... encore... et à plaisir...

    L'entier par-devers l'huis des prochaines essences
    je lève un abattis de fausse humilité
    Il est plein du défit de mon humanité
    ses limbes colorés à l'Unique Présence
    décorent Son Abri d'Insigne Suffisance
    à la souche moussue, au regain fatigué
    quels que soient le printemps
    ta promesse d'amour et l'oignon florissant

     

    Jivko, Offrandetiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Jivko, Offrande

  • connivence particulière

    Du septentrion
    à ta bouche australe, offerte
    un rêve sans fond
    une porte grande ouverte

    J'y plonge sans bruit
    sans craindre que ne m'en sorte
    Mon songe à la nuit
    vogue sur ta vague forte

    Au-delà d'un jour
    solaire ou de Bételgeuse
    je vais à l'amour
    sur des larmes capricieuses

    Abriter mon corps
    et ses prétentions célestes
    des vains météores
    et de leurs nuées funestes

    Je brûle sans air
    plus se réduit mon approche
    comme en l'atmosphère
    s'effrite la faible roche

    Tu n'auras de moi
    infiniment minuscule
    qu'un acte de foi
    logé dans ma particule

    hep !

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    [9-7-2012]

  • souleiado

    Pour qu'un plus franc soleil darde sa chevelure
    sur un ciel engourdi par un trop lourd sommeil
    je pousserai mon cri jusqu'à ta devanture
    le vent le portera par les haies et les treilles
    Terre seule
    sous le regard meurtri de ta pâle filleule

    Et les champs bien rangés se couvriront d'or pur
    alignant des allées aux ventres plantureux
    qu'à la fin de l'été, une poussière dure
    étourdira, nuée brouillant tout sous nos yeux

    Les chemins rassurés, à la trace vibrante
    conduiront vers des feux consumés nos labeurs
    L'atmosphère avinée portera nos clameurs
    vers l'autel mutilé des fois déliquescentes
    Vides ciels !
    qui n'avez que nos yeux pour vous croire immortels

    Un fleuve écoule ici de bien meilleurs auspices
    D'où qu'il vienne, où il va, c'est encore à la source
    Les chevaux qu'il charrie escortent la Grande Ourse
    quand, à leur crin moussu, nos paumes se nourrissent

    Juge-nous cavaliers, paysans, citadins
    à nos regards usés, nos carnes singulières
    Soleil inamovible aux voraces festins
    tu n'es jamais, sans nous, que récurrent mystère
    dans les nues
    si nous disparaissons, nul ne te connaît plus !

    solaire
    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • moment phare

    Une chambre, porte close
    Un couloir effleuré
    Une coupe, une clé
    Dehors, l'aube déjà rose

    Un assaut de phrases vaines
    Un regard étourdi
    Un élan à l'esprit
    efface, au tableau, la peine

    Un sourire en bout de course
    Un bagage à la main
    Une prochaine faim
    met le cap sur la Grande Ourse

    Une histoire à l'encre bleue
    Un départ à nouveau
    Un long cours en bateau
    Là-bas, deux points lumineux

     

    sO LOoonG

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#163

  • syncope

    Vaste Oh Là Là ! Fantasque plaine !
    Vasque vide à demi...
    Plage ouverte, à l'aube; scène !
    Acte doux et contrit...

    Gorgeant les lents tissus bleu clair
    de parfums maritimes
    aussi les musculeuses chairs
    de hurlements intimes

    Silence... Tu panses
    avec élégance
    les plaies à l'encol du vacarme
    que font les bris
    et les petits cris
    quand tombent sur le sol mes larmes

    Je te désire et, cependant
    t'invoquer, c'est t'anéantir
    Une caresse te déchire
    Un soupir lève l'ouragan
    à l'horizon de ton empire

    Embrasse-moi de l'intérieur
    Pensées, sentiments, taisez-vous !
    Vous aussi, mes rires, mes pleurs
    que j'entende le baiser doux
    qu'il me dispense

    J'avoue n'aspirer, désormais
    plus qu'au silence

     

    aquarium006.gif

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi sur la pointe des pieds