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paVupApRi - Page 81

  • piano, las ?

    Mol éclat pâlissant de l'harmonie finale
    précédant le salut d'enthousiastes bravi
    du tragique destin de la note investi
    est tombé le dernier accord professoral

    Le silence ne tient qu'au repos de son geste
    C'est, le poignet cassé au-dessus du piano
    qu'en l'artiste peine est contenu le tempo
    destiné à se rendre à l'heure et tout le reste

    Voilà, c'est fait ! Ça claque ! Et tout est consommé...
    Bien fini le miracle, en scène et dans la fosse
    L'humilité ployée, l'échine blanc de Causse
    elle offre le spectacle attendu des comblés

    Mais de cet oratoire elle n'est pas la dupe
    Le clavier blanc et noir lui est plus authentique
    Même la partition liée à sa métrique
    aurait quelque leçon à prendre de sa jupe

    Car elle a tout donné aux sévères mesures
    de sa chair insatiable et de son feu nourri
    pour traduire l'élan méconnu de Satie
    en intime défi jeté à l'Aventure

    « Oh, Rideau, ferme-toi et allons nous coucher
    mon dos cassé, mes doigts, ma parure d'un soir
    qu'il me faut parader sur les vastes trottoirs
    où je n'aurai pas l'heur d'un rire énamouré »

    Tous les rideaux tirés sur ses piètres fenêtres
    toute porte fermée sur son enfermement
    la pianiste recluse en son appartement
    s'offre le seul secret pour quoi vibre son être

    « Je t'aime. Tu le sais, Maudite Confidence !
    Tu me veux. Tu m'auras. Vois, mes doigts te parcourent
    mon tyran sans pareil et sans égal amour
    Instrument de la joie de ma Chère Évidence ! »

    C'est l'hiver à nouveau plein de sombres accords
    Nulle oreille, nul œil et pour aucun partage...
    Enfin seule avec l'Art et son brut apanage
    à jouter le défi quotidien sans effort

    Elle attaque
    une sincérité libertaire et foutraque : Dvořák !

     

    pianiste du samedi

    tiniak © 2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi

  • L'implacable douceur de l'Autre

    Ici
    enfin dans le souffle de l'Autre, je respire

    Là-bas
    longeant l'heure privée de l'Autre, l'espérais
    Tandis qu'une pluie triste couvrait les marées
    en leur disant son regret des vastes empires
    une fine clepsydre égrainait mes pensées

    Vers le pays de l'Autre, embarqué volontaire
    j'ai quitté, sans ciller, le rivage connu
    du rêve familier, où je m'étais tenu
    à ne pas me mêler d'orgues phagocytaires

    Sur les lèvres de l'Autre, ai signé de mon sang
    mon retour au chevet de sa voix sûre, calme
    à son nom parfumé plus qu'un vieux jus de palme
    je rapporte le mien, sa prière et son chant

    Sur moi
    le regard de l'Autre, mais d'un œil et le bon

    En main
    celle par quoi m'attache l'Autre, mais la douce
    Tandis qu'au ciel, trois lents nuages qu'un vent pousse
    masquent le soleil en lui demandant pardon
    je marche dans les pas de l'Autre et du bon pied

     

    message in a bottle

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#183

  • Narcisse, plié en deux

    Narcisse – Isthmes (1)

    M’être – à pied d’œuvre en l’Autre et l’Autre à mon endroit
    sur un chemin de Gloire engagés de concert;
    précipité le sang, hors de mon secret aire
    après avoir dit tant et fait bien des histoires
    pour lui donner raison : il nous manque une joie…

    À la table connue, remettons le couvert
    Étirons notre peau de l’une à l’autre face
    Dégustons les élans parfumés de nos chairs
    Repus, nous recoudrons à nouveau tout en place
    (avec un supplément niché dans la commande)

    Patienter quelques mois, comme en terre étrangère
    tandis que mute l’aire au havre familier
    Sous le calendrier, avancer une chaise
    et soulager la charge au ventre négrier
    jusqu’à l’en délivrer d’un souffle salutaire

    Et puis, se regarder avec – étonnamment !
    nos enfances jaillies dans une enfance neuve
    autre et libre déjà, nous apportant la preuve
    qu’exponentiellement, l’amour démultiplie
    son prodige de vie à l’épreuve du temps

    Et rallonger la sauce…

    Narcisse – Isthmes (2)

    Je me suis éveillé avec la neige au front
    pris par une question de cas rédhibitoire
    Tu m’avais demandé – d’onirique façon :
    « Dis-moi que j’ai raison… qu’il nous manque une Gloire
    un comble de bonheur, où nous nous trouverions
    nos enfances jaillies dans une enfance neuve
    qui nous apporterait un supplément de preuve
    qu’à l’encontre du temps, l’amour démultiplie
    exponentiellement son prodige de vie…
    Tu es de cet avis ? N’est-ce pas le meilleur ? »

    Tu dormais sur le flanc, la hanche dénudée
    Je m’y suis agrippé, résistant au vertige
    d’avoir à te répondre en ayant tout pesé
    de ce qui me semblait relever du prodige :
    être là, l’un pour l’autre, à se tirer des bords
    sur notre fleuve Amour, inventant son décor
    et mêlant à nos cris les substantielles orgues
    arrachées au concert du ciel et de la terre

    C’est alors qu’à l’esprit me vinrent quelques vers
    de mon cher Jules Laforgue :

    Mais peut-il être question
    D’aller tirer des exemplaires
    De son individu si on
    N’en a pas une idée plus claire ? *



    cigogne_@7.gif

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#182

    tiniak@live.fr

     

     

    * « Cas rédhibitoire » – Jules Laforgue, Des Fleurs de bonne volonté (1886)

  • puzzle

    Allant ma destinée - disons, ma promenade...
    dessus, le ciel de nuit; la terre à mes talons
    m'engluait mollement à son ventre marron
    me privant d'approcher plus avant les myriades
    et leurs noms rassemblés sur les chemins du Rêve...
    je voyais tout cela avec le sentiment
    que cet achèvement ne voulait pas finir
    qu'avec acharnement, il repoussait la trêve
    en m'insufflant l'idée, le besoin, le désir
    aussi complet que fût le puzzle du chaos
    d'aller ma destinée - disons, mon œil aimant
    poser sur l'Etabli une pièce de trop

    (la mienne
     et que j'y trouve un sens à longer ma semaine)

     

    galaxie

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#181

  • Humeur chiffon

    L'humeur chiffon ravageant l'atmosphère
    jusqu'au massacre absolu de la Chère
    étendre

    Son corps désaxé sur le sol rompu
    aux furieux accès de la Bête crue
    attendre

    Assez coutumier des chants de violence
    le regard artiste à l'unique danse

    Avant de s'aller, en rond, sur la piste
    Les mains entravées de sa repentance

    Mesurer l'horreur
    à l'aune
    de sa propre odeur
    de faune


    AURORE *U*,pantyhose

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration d'après ©2013 AURORE *U*