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printanière

  • Nommée à temps

    Puisque des arbres plient sous le ciel gris les bras
    maigres, presque sans vie, craignant la pluie de fer
    que d'un œil a jailli le regard plein de terre
    où des chairs massacrées pourrit l'anonymat

    Je me dis qu'il est temps...

    Puisque des vignes saigne un vin de messe odieux
    âpre et plus souffreteux qu'un ragot de reptile
    qu'un langage de mort aux  brames érectiles
    a brisé les charriots du Rêve par l'essieu

    Il est temps que la fleur...

    Puisque des mottes gronde une plainte sans voix
    au chapitre du monde et de sa destinée
    que, va ! l'heur attendra le compte des ânes nés
    sur leurs engins de mort, voraces et sans loi

    Bientôt montre les dents...

    Puisque les enfants crient plus fort que de raison
    pour aller s'entretuer plus vrai que de nature
    sans jamais se risquer à vivre l'aventure
    la renient et l'abhorrent, et navrent la maison

    Je me dis qu'il est temps...

    Il est temps que la fleur
    bientôt montre les dents
    du sourire éclatant
    que se doivent les cœurs
    puisque c'est le printemps
    qu'il a ton nom : ardeur !

    Youpla !tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#175

  • printaniais

    printemps.jpgÀ vos extases printanières !
    gentils essieux, molles palmes
    qui dandinez, la mine altière
    et la servitude portable

    Ce teint carotte-Grand Marnier
    qui fait injure à vos cravates
    c'est peu de dire comme il sied
    mieux à vos raideurs acrobates

    Voyez le juteux paradoxe :
    à la cloche de l'équinoxe
    vous quittez vite vos écharpes
    tirez les housses de vos harpes
    cuivres, pianolas et fauteuils
    quand tout le ciel porte le deuil
    des fumées droites
    et des diamantaires gelées
    sur nos pénates

    Hiver est mort,
    voyez-vous ça !
    Hiver est mort,
    alléluias...

    C'est ça ! raillez, la goutte au nez, l'ample mouchoir
    et circulez en paréo dans les couloirs ;
    l'armoire lâche encore un peu
    de ses linges libidineux
    et vous paraderez comme larrons en foire

    Et ça bourgeonne, les cancans à la cantine
    Ça bourdonne, les coups de sang aux étamines
    La main gauloise et baladeuse
    trouve la bourgeoise rieuse
    - ah, l'échange de l'agrafeuse et du cod'pin !

    Et toujours pas plus de saisons chez l'épicier
    que chez le traiteur ni le voisin de palier
    - ce, malgré la chemise à fleurs
    la sandale et le débardeur

    Bon, je fais quoi, moi, avec mon paquet de gris ?
    Je le laisse ou le mène voir le Tout Paris ?
    J'y colle une poste restante ?
    Le laisse couver sous la tente ?
    (il en est, canal Saint Martin
    qu'on a dressées... pas pour les chiens !)

    J'en fais quoi de tout ce brouillard anachronique ?
    Au marais, un nuage de poudre artistique ?
    le solo pleureux, l'œil de chat
    le long point d'orgue qu'opéra
    le lent défilé des soupirs...
    qui voudra m'entendre les dire ?

    L'heure est au triomphe solaire
    aux évidences maximales
    au relâchement maxillaire
    des béatitudes vénales

    C'est le printemps - qu'on se le dise
    aurait pu m'égayer un peu
    n'était le souffle de bêtise
    allègre à ce front vaniteux

    C'est le printemps ; c'est entendu...
    Chargez, pollens et graminées !
    L'air est une affaire conclue
    pour toutes les pharmacopées

    C'est le printemps ! Je l'aurai dit
    trois fois de trop dans ce poème
    - pauvre magnitudo parvi !
    où je n'écris pas ce que j'aime.

    FLOCH-JP_EXTASE.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Illustration : sculpture de J.P. FLOCH, artisite québecquois ; bronze, Extase.

  • prime heur

     YEP01.JPG

    Il est au plus profond de l'ombre
    de ces pâleurs mutines
    je m'y effeuille la rétine
    à tenter de t'apercevoir
    dans ce brouillard

    YEP02.JPG

    Alors, je recrée du printemps
    la verdeur des collines
    où je te rejoins, ma coquine
    pleine dans ta robe à boutons

    le cheveu long

    YEP03.JPG

    Et je t'embrasse et je te mène
    où l'orge abrite le garenne
    et déjà nos doigts se promènent
    hors de portée de nos regards
    dans le brouillard

    YEP04.JPG

    Comme en sa prime heure, j'entends
    le doux chant de l'ondine
    vibrer tout contre ma poitrine
    quand se mêlent à l'unisson
    nos deux passions

    YEP05.JPG

    Car il est au plus fort du jour
    une vive lumière
    aux rayons perçant l'atmosphère
    que réfléchissent nos amours
    élémentaires

     

    Oouh! le zouli babilion - ffrt ffrt ? 
    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK