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paVupApRi - Page 97

  • tussor & Cie

    Arrivé dans l'après-midi...

    « Ici,
     c'est la chambre d'amis
     avait-elle dit
     (la femme de mon vieil ami),
     trésor
     si tu veux, tu y dores »

    Et puis,
    la soirée s'ensuivit :
    bons vins, gaieté, salmigondis...
    tandis que je faisais le mort
    attendant de me mettre aux lies

    Salamalecs aux matamores
    (j'abhorre !
     j'abhorre !)
    et à leurs fades compagnies

    Amplement passée la mi-nuit
    tout autre convive parti
    les bruits me venaient du dehors
    (jadore !
     j'adore !)

    Là, dans ma chambre de nervis
    isolée par un corridor
    dans un déshabillé tussor
    mon hôtesse me rejoignit
    m'assurant que « T’inquiète, il dort »

    Comme attendu, je la couvris
    de pied en cap de feuilles d'or
    en pris quelques photographies
    sur une peau d'alligator

    « Veux-tu que je te gratifie,
      mon désintéressé mentor ? »
    À quoi je rétorquai « Nenni »
    sachant les penchants carnivores
    d'Émilie
    et des ses appétits la pléthore d'ennuis
    que sa jeunesse causait à mon vieil ami

    Au réveil, en robe de chambre
    en main, sa boisson de gingembre
    il me sourit
    « As-tu bien redoré le blason d'Émilie ? »

    Ma foi, oui.

     

    ...d'après Degas...

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#148

  • Plénitude(s)

    Gaëna da Sylva, photographe

    Femme pleine
    étendue, incertaine
    de ce fruit à venir
    qui ne saurait mentir
    et dira
    une fois dans tes bras
    la vérité de vivre
    la vérité à vivre
    la vie débarrassée
    des questions inutiles
    des sourires futiles
    et des vaines idées

    Oh, verte et vaste femme-plaine
    arrivée à maturation
    quand le fruit mûr en ton giron
    oppose l'amour à la haine
    tu diras
    revenue dans mes bras
    "la vérité délivre"
    Ô vérité du livre
    au verbe quotidien
    écrit à même l'âme
    écrit de cris en flamme
    à l'or élyséen

    Alors, détournant mon regard
    d'hypothétiques trajectoires
    qu'au ciel tracent les météores
    j'observerai mieux le trésor
    que tu m'offres de contempler
    là, déposé nu, à mes pieds
    ce nouvel être
    de qui j'entends plus doucement ce mot "peut-être..."

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une photographie extraite de la CHAMBRE NOIRE
    de Gaëna da Slyva

  • le poinçon

    poiçon

    Si, le temps d'un pâle sourire
    le rêve ne sait pas finir
    qu'il fait bon traîner dans sa cour
    de s'y remettre à jour le jour
      agitant le gravier
    une question au bout du pied
      bousculant la maison
    à quelques pas de la raison

    Si l'endroit n'a plus rien à voir
    avec l'ordre des à-valoir
    comme le regard enfantin
    peut se laisser aller enfin
      à son bel innocent
    traversé par des sentiments
      absolus et charnels
    ânonnant quelque ritournelle

      Preuve, s'il en était :
    loge parmi les interstices
      des toiles d'araignée
    une incongruité complice

      Démonstration est faite
    quand le poinçon du contrôleur
      en taille la silhouette
    dans mon billet de voyageur

      Je quitte alors Paris
    battant le gravier de pied ferme
      à ma face ravie
    un sourire de pachyderme

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    enfantillage

     

  • maints dans la main

    maints dans la mainMain prise ! Pied-à-terre,
    qu'enserre une enthousiaste chair...
    La résume à son comprimé
    le mécanique balancier
    que réclame la promenade
    aux yeux de tous, à la parade !
    Voyez l'affiche !
    et comme elle sous-titre : et allez, je t'en fiche !

    Certaine enclose intimité
    se garantit des cavités
    le confort antédiluvien;
    devant, tout pendant, va le chien
    sa rage primaire en panache
    fouettant l'air de sa queue bravache
    le flair épris
    de quelconque mais possible sauvagerie

    Allant son train ostentatoire
    accabler d'invalidité
    l'envie ou l'interrogatoire
    gloriole de fanal en V
    le couple manutentionnaire
    (lieu commun fait d'extraordinaire)
    égraine l'heure
    au rythme saisissant de son fringant bonheur

    Ainsi passe, l'une à l'autre paumes soumises
    le mouvant Ô Céans savourant son emprise
    et son détachement du monde
    à sa frange faisant son gentil tour de ronde

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     

  • Intuition d'un possible archipel

    à ma mère

    ...ouvrir ?Alors, je le suppose
    là où le ciel repose
    un front aux plis oranges
    sur une vaste frange
    une île attend de n'être
    plus que cette fenêtre
    que tu viendras ouvrir

    Alors, je le pressens
    dans son cadre béant
    où tremblent des glaïeuls
    pour n'être pas trop seul
    sourira l'horizon
    à sa terminaison
    un ilôt sur la lèvre

    Alors, je le prédis
    à ton rêve, engourdie
    tu pointeras du doigt
    cette nouvelle voie
    m'enjoignant d'y aller
    savoir comment se crée
    le prochain archipel

    Dès lors, suivant ma route
    le regard à l'écoute
    dans la poche un crayon
    ta saveur et ton nom
    je vogue d'île en île
    de campagnes en villes
    de fenêtre en fenêtre

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#147

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