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paVupApRi - Page 95

  • jalouse ire

    Tes pensées changent à nouveau
    avec le jour, ton sang, ta peau

    Il y a pourtant du vin, de l'or
    dans ce qu'obstinément ignore
    le peu de confiance en ton sort

    Cependant, chante et chante encore
    levant avec les Argonautes
    ce vers; qu'on la joue ! qu'on la saute !
    car l'amer est vaste et profond

    Quand verras-tu quel est ce monde ?
    Quand pourras-tu goûter en paix
    les trésors qu'on y peut trouver
    loin des rivages de l'ennui
    où l'amour embrasse la nuit ?

    Les hommes n'y sont si petits
    leurs coeurs si pauvres d'appétit
    leur vérité si maléable
    ni leur âme si condamnable
    que nature ne l'a voulue
    liée aux femelles vertus

    Ah, laisse-moi dormir enfin
    pourtant que j'aime dans ma main
    sentir la chaleur de ton sein
    peut-être seul mais sans déboire
    capable d'écrire une histoire
    sans que n'en gâche le festin
    l'hypothèque de nos destins

    Triste défiance, Jalousie
    crève par où tu n'entends pas
    que le pur amoureux état
    transcende le cours de la vie
    comme nature l'a voulu
    et qui nous reste dévolu

    Puisque demain nous appartient
    qu'hier nous reste en héritage
    aujourd'hui est notre avantage
    sur la fourmi, l'ours et le chien
    Sachons sublimer nos carnages

    Que le trajet de nos enfants
    vers leur obligation d'école
    les mènent sur la farandole
    des vrais amoureux du vivant

    Que ce qui te vient de mon coeur
    ne t'inspire rage ni peur
    mais te révèle ta beauté

    Si tu ne veux pas l'écouter
    à quoi tient notre humanité ?

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     

    Qui ? Moi ? Jalouse ?

  • box-in girlie

    Le croirez-vous ?
    Suis tombé fou
    pour une forte fille en boîte !

    En boîte,
    elle m'aura mis pour longtemps
    à m'égarer le sentiment

    Et coite
    ma verve y cherche son allant

    M'épatent
    ses orchestrations improbables
    M'éclate
    son oeil en quête d'impalpable

    Ici,
    j'observe comme elle cartonne

    Sa vie ?
    C'est l'absurde qui s'abandonne !

    En vrai ?
    Je ne sais pas quel est son monde

    N'étaient
    ses autoportraits, sans faconde

    Bercerions-nous d'un même sens
    le monde et ses inadvertances ?

    Où se rejoignent nos dé-lire
    quand rien ne lie nos avenirs ?

    Ici, je rêve
    qu'une signature s'élève

    Ah, prendre au mot cette vision :
    son cache-cache de carton !

    Comme l'enfant croit en ses mains
    échapper à la vue de siens

    Tout ne m'est rien
    que la franchise
    de l'instinct de Louise Markise

    Au risque de l'instantané
    je mesure sa vérité

    Aussi, je pars
    quand mon esprit emboîte son regard

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Inspiré d'une photographie de Louise Markise, que voici...
    Louise Markise

    Bon, la prochaine, c'est promis ! Je la voue à ma nièce chérie...

     

  • voyelles d'un jour sans toi

    Où sont tes yeux, mon cher amour ?
    Quelle est ta voix, dans cette messe ?
    Vers quoi t'as portée l'allégresse ?
    Comment as-tu fini ce jour ?

    Il fait trop nuit, la ville est morte
    Je n'y entends que des soupirs
    Sans toi, je ne sais pas dormir
    Le Chien voudrait que je le sorte

    Au lieu de quoi, je tue le temps
    Je m'invente un nouveau décompte
    Aborde un Centaure et le dompte
    Apprivoise mon sentiment

    Un nuage a couvert le ciel
    S'étend-il jusque sur ta rive ?
    Il ne se peut qu'il nous décrive
    En nos yeux coule un autre miel

    Es-tu bien, là où je t'espère ?
    Quelle histoire as-tu accomplie ?
    L'aube n'est pas encore ici
    L'ennui se pare de mystères

    Vois, comme est  triste l'alphabet :
    épuisées toutes ses voyelles
    je finis là ma ritournelle
    et n'embrasse que ton idée

    Youhou !
    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • duo sonore

    De toi à moi,
    ce guéridon
    nous tend les bras
    Allons, allons !
    Pressons le pas
    On nous attend
    Paris, sa nuit et ses géants

    Un moment d'où
    s'est égaré
    le temps qui nous
    était compté
    j'en ressens tout
    le fin mystère
    quand me frôle ton courant d'air

    Ornant les dômes
    voici notre heure
    Place Vendôme
    on bat les cœurs
    des jolies mômes
    que nous chantions
    malgré la polka des canons

    Sobre parfum
    par les arcades
    fleure un jasmin
    de promenade
    je t'y retiens
    pour un tango
    sous l'arche du pont Mirabeau

    Oh, bel ami
    ta rémanence
    où se remplit
    mon existence
    fait pas un pli
    mène la noce
    et chevauche un rhinocéros

    Nos mains célèbrent
    de part et d'autre
    à lisière
    qui est la nôtre
    d'ombre à lumière
    le souvenir
    que ravive notre plaisir

    Oh, les voilà
    tous tes compères
    les cancrelats
    les réfractaires
    ils n'auront pas
    tu peux m'en croire
    fini de clamer leur histoire

    Revisitons
    les vieux pavés
    en rigodon
    les yeux levés
    vers l'Odéon
    que nos théâtres
    réfutent les vains idolâtres

    Et c'est du miel
    ce plein d'essence
    de ritournelle
    en déviance
    Ombre éternelle
    embrasse-moi
    du guéridon où je te vois

     

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#150

    Jacques Noël

    « Je me sens soulevé submergé de joie (...) L’homme peut voler beaucoup plus haut qu’un criquet »
    Bérenger de Rhinocéros (Ionesco, 1957-1959)
    -Illustration de Jacques Noël-
     

  • Et pour la faim des temps

    NOTRE COMBAT, 2007.

    Oh, Bête ! Ma Bête ! Très chère Bête...

    Il me semble sentir à nouveau sur ma nuque
    le feu de tes naseaux que l'on disait caducs

    Ce n'est pas dans le vent que me vient ce mirage
    C'est la folie du temps qui rameute sa rage

    Et ça vient - oh, c'est sûr ! et comme je l'attends
    le front contre le mur, en bouche un goût de sang

    Oh, ta faim me dévore ! Ah, j'ai faim, moi aussi
    de ravager les corps où se terre la vie

    NOTRE COMBAT, 2007.de marquer de mon fer à ton sceau régalien
    la trop vilaine chair au trop libre destin

    de marcher en bon ordre entre tes membres durs
    terrible, prêt à mordre et répandre l'injure

    de porter le carnage au point où tu m'envoies
    de ton simple langage, écho de mes abois

    de réduire l'esprit, l'art et la rhétorique
    à plus sobre énoncé, à l'unique métrique

    Oh, oui ! ce sera fête, et pour un millénaire
    ton empire, Ô ma Bête, imprégnera les chairs

    Et ce sera bonheur, honneur et satiété
    pour les bouches sans cœur venues se restaurer
    à ton sein

     

    Ô, Bête ! Oh, chère Bête ! entame ce festin :

    Mange-moi pour l'exemple ! Arrache-moi les yeux !
    Que ma mort te ressemble et que j'en sois heureux

    Après, tu me chieras sur les fosses communes
    que ça fleure le gras terreau des pestes brunes

    Ton souffle poussera aux seuils de la raison
    le fétide agrégat de nos exhalaisons

    Ruinant tous les bourgeons des consciences en herbe
    leur inoculerons la mort jusqu'à la gerbe !

    Ah oui, ce sera beau ! Et, oui, ce sera grand
    Bête, ton renouveau... hait pour la faim des temps !

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustrations extraites de NOTRE COMBAT © Editions du Seuil, 2007.