océan
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Retour en grâceAvalée par le mur se tient la porte closeAu pied de l'arbre un fruit tombé depuis hierUne étoile accusée par quelques nuées rosesLe ciel tend son miroir à l'océan, la merDans un oubli malingre une idée s'est perdueSur la page aucun mot ne vient lécher la ligneDes yeux abandonnés à jamais par la vuedont nul ne lira plus comme la vie fut digneL'avortement d'un cri n'inquiète pas le jourpas plus que sur l'épaule un geste qui renonceni la question posée demeurée sans réponseni la mélancolie d'un trop ancien amourEt pourtant, je le sens, le bruit va me surgirquand j'en aurai assez de contraindre mon cœurJe serai le vacarme neuf de mes ardeursdans un monde étonné par mes éclats de rire !
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Intuition d'un possible archipelà ma mère Alors, je le suppose 
 là où le ciel repose
 un front aux plis oranges
 sur une vaste frange
 une île attend de n'être
 plus que cette fenêtre
 que tu viendras ouvrirAlors, je le pressens 
 dans son cadre béant
 où tremblent des glaïeuls
 pour n'être pas trop seul
 sourira l'horizon
 à sa terminaison
 un ilôt sur la lèvreAlors, je le prédis 
 à ton rêve, engourdie
 tu pointeras du doigt
 cette nouvelle voie
 m'enjoignant d'y aller
 savoir comment se crée
 le prochain archipelDès lors, suivant ma route 
 le regard à l'écoute
 dans la poche un crayon
 ta saveur et ton nom
 je vogue d'île en île
 de campagnes en villes
 de fenêtre en fenêtretiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
 pour un Impromptu Littéraire - tiki#147click to enlarge pix, and peep through... 
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pavane atlante Par les flots liquoreux du souvenir tenace Par les flots liquoreux du souvenir tenace
 une ancre s'est jetée vers le socle rocheux
 où traînent dans l'oubli d'indicibles menaces
 réduites à des bouches sans pattes et sans yeux
 attachées pour le mieux à perpétuer la raceA la surface où bombe un ventre maladif 
 le rougeoiement du ciel était sur tous les fronts
 l'heure avançait sans bruit un ordre impératif
 avec l'est à bâbord, les ombres sur le pont
 couvraient de tout leur long les hommages plaintifsVoici l'esquif à l'or flottant sur l'insondable 
 et sa nage alourdie par l'inertie des corps
 n'y pèse guère plus qu'une poignée de sable
 malgré la gravité de ces deux époux morts
 qui souriaient encore hier, en bout de tableA l'impensable nul ne s'était préparé 
 le couple capital tenant en sa férule
 tous les points cardinaux des humbles destinées
 - la vieille en rapportait la gloire majuscule
 au minot sans recul, au marchand étranger...Ni dieu, ni tous les saints n'auraient contré leur dit 
 ni les calamités osé lever le groin
 "vous aurez bien assez de vos cieux infinis!"
 leur avaient ri au nez en se donnant la main
 ces mages sur le point de fonder leur paysEpiphanie d'un temps de sens et de raison 
 que pleure au crépuscule un fébrile océan
 de quel siècle harmonieux sonnes-tu l'abandon
 au moment d'accueillir ces corps drapés de blanc
 tandis que, sous le vent, s'affaisse l'horizon ?(à terre, une pavane 
 dilate ses accents dans la brise océane)Pour un Impromptu Littéraire - tiki#114 
 tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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valse océaneDans la valse océane où flirtent les embruns 
 avec les grains de sable au gré du vent marin
 j'arpente du regard mon rêve sans rivage
 quand de l'onde les gris tous ceux du ciel partagent
 sur cette ligne étale où débutent mes finsEt je danse avec eux - tous les troubles de l'air, 
 une gigue corsaire échappée de mes yeux
 que j'en ai le vertige et que c'est délicieux
 de sacrifier un peu de mon cœur sur sa tige
 au chant de l'atmosphère et son jeu hasardeuxComme on arme un vaisseau d'une bordée de voiles 
 sur les cheveux mouillés de Neptune endormi
 en suivant le faisceaux du désastre d'un jour
 je te quitte ma terre au sol endolori
 et lance tous mes vœux sur la piste aux étoilesEt le chaos y gagne une fête foraine 
 avec son bal musette et ses bois qui nasillent
 les galets font de l'œil aux planètes anciennes
 comme certains garçons savent combien les filles
 aiment sous les façons l'audace des aubainesLe grand miroir sans tain de la mer s’encoquine 
 embarquant des canots à flanc de goélettes
 qui tirent sur leur jupe avec des cris de mouette
 mais c’est du Rock’n’Roll qui monte des cabines
 tandis que sur le port fatigue le musetteEt je ferme les yeux puisqu’enfin tu m’embrasses 
 et qu’en fermant les yeux je sais d’où je t’enlace
 et nous dansons tous deux sur la piste aux étoiles
 et nos cœurs amoureux bientôt mettrons les voiles
 et nous serons bien loin au réveil de Neptune tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
 impromptu littéraire - tiki# 61
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ose, irisVagues longues 
 fines voiles
 grain de selmélodies 
 à l'oreille
 délicateL'air est plein 
 d'un entrain
 qui m'appelleau secours 
 des séjours
 disparatesA l'odeur 
 voici l'heure
 où s'invitele massacre 
 annoncé
 des rivagesDans sa traîne 
 quelque humeur
 satelliteet l'ennuit 
 des gentils
 paysagesLe Grand Bac 
 à lueurs
 qui ridulentoù mon œil 
 envieux
 s'éternisec'est le lit 
 où le jour
 capitulesous les rais 
 qu'une lune
 électriseTout le bel océan 
 promoteur
 des vigoureux élans
 du cœurc'est la belle et féconde 
 matrice
 des pensées vagabondes
 l'irisTout est là 
 merveilleux
 genesistiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
 

