Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mes alors

  • Le jugement du singe

    Singe en cage à l'œil vitreux
    quand tu passes, mon sang flaire
    celui sous ta pâle chair
    lande frêle, fin rivage
    que longent des voiles bleus
    porteurs de gourmands présages
    ta caresse… un mot ou deux…

    J'ai toujours vécu ici
    sous le nom que tu me donnes
    Parfois, tu me le fredonnes
    et j'y entends de l'amour
    ou ce que j'en ai compris
    quand l'ombre a mouché le jour
    et que je songe à ma vie

    Je révoque des forêts
    l'abri touffu des collines
    la sieste sur l'herbe fine
    la surprise d'une baie
    que la fresque sur les murs
    le béton sous le rocher
    de cette villégiature
    ne peuvent pas égaler

    La tribu que je côtoie
    dont je sais tous les visages
    me rappelle à mon grand âge
    et m'agrée force de loi
    d'autorité, sans abus
    mais je n'éprouve de joie
    qu'au moment de ta venue

    Alors, ta seule présence
    quoique discrète et fragile
    maniant tes ustensiles
    distribuant notre pitance
    manifeste d'un regard
    sans futile déférence
    l'évidence d'un égard

    Pour moi, en particulier
    ta voix prodigue - merveille !
    la chaleur d'un franc soleil
    quand il pleut sur le gravier
    de l'allée enfin paisible
    et contente mon entier
    par ton attention sensible

    Mais ce soir, quel est ce linge ?
    C'est un nouvel uniforme
    chargé de sévère norme
    qui m'agite les méninges
    Son cirque sent la menace...
    On n'apprend à un vieux singe
    pas à faire des grimaces !

    Pongo Bong!

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

    Lien permanent Catégories : strabismes 0 commentaire
  • Ma dépouille

    Lisa Nilsson, Tissue series (2012)

    Sans bruire
    à peine plus que l'ombre et bien moins qu'un soupir
    (ce vacarme du cœur qui n'ose pas hurler)
    dire comme je suis d'un regard éloquent
    d'un geste pertinent t'atteindre, te suffire
    un instant... s'il te plaît...

    Sans peur
    après la course folle après l'insaisissable
    avec le souffle ras comme un ra de tambour
    achever dans tes bras, du soir au point du jour
    le rêve que j'aurai dessiné sur le sable
    ami... abandonné...

    Sans phare
    ni gloire autres que l'art et de s'y consacrer
    révéler ton sujet, universelle épure
    épris de l'aventure où je te reconnais
    dans le signe soudain juste à son épissure
    chair et songe mêlés
    dans l'animale idée que l'on sème

    Alors, en un silence
    paisible et dépouillé
    entamer une danse

    Notre amoralité
    jouant son existence
    face au ciel étonné que l'on s'aime

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Lisa Nilsson, Tissue series
    - click on it to enlarge pix -
     

  • Plénitude(s)

    Gaëna da Sylva, photographe

    Femme pleine
    étendue, incertaine
    de ce fruit à venir
    qui ne saurait mentir
    et dira
    une fois dans tes bras
    la vérité de vivre
    la vérité à vivre
    la vie débarrassée
    des questions inutiles
    des sourires futiles
    et des vaines idées

    Oh, verte et vaste femme-plaine
    arrivée à maturation
    quand le fruit mûr en ton giron
    oppose l'amour à la haine
    tu diras
    revenue dans mes bras
    "la vérité délivre"
    Ô vérité du livre
    au verbe quotidien
    écrit à même l'âme
    écrit de cris en flamme
    à l'or élyséen

    Alors, détournant mon regard
    d'hypothétiques trajectoires
    qu'au ciel tracent les météores
    j'observerai mieux le trésor
    que tu m'offres de contempler
    là, déposé nu, à mes pieds
    ce nouvel être
    de qui j'entends plus doucement ce mot "peut-être..."

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une photographie extraite de la CHAMBRE NOIRE
    de Gaëna da Slyva

  • Intuition d'un possible archipel

    à ma mère

    ...ouvrir ?Alors, je le suppose
    là où le ciel repose
    un front aux plis oranges
    sur une vaste frange
    une île attend de n'être
    plus que cette fenêtre
    que tu viendras ouvrir

    Alors, je le pressens
    dans son cadre béant
    où tremblent des glaïeuls
    pour n'être pas trop seul
    sourira l'horizon
    à sa terminaison
    un ilôt sur la lèvre

    Alors, je le prédis
    à ton rêve, engourdie
    tu pointeras du doigt
    cette nouvelle voie
    m'enjoignant d'y aller
    savoir comment se crée
    le prochain archipel

    Dès lors, suivant ma route
    le regard à l'écoute
    dans la poche un crayon
    ta saveur et ton nom
    je vogue d'île en île
    de campagnes en villes
    de fenêtre en fenêtre

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#147

    click to enlarge pix, and peep through...