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La paix ! La paix, les chiens ! C'est quoi tout ce tapage ? Après qui, quoi, quel enfer, hurlez-vous, ce soir ? Laissez mon nom tranquille et rangez vos bavoirs, je ne lâcherai rien ! Je connais trop mon âge.
Ah, c'est bien, taisez-vous ! L'heure est à autre chose. Vous avez bien mangé; vous dormez sous mon toit; votre chienne au côté vous murmure sa loi et couinez comme un chiot qui n'a pas eu sa dose !
Poilus de pied en cap, conquis d'une caresse, réglés mieux qu'une montre, à votre routinière, vous balisez, sans honte, à l'arbre, au réverbère de pisse votre chair - indolente paresse !
Ah, suffit ! Merci bien ! Je vous nourris, vous sors, vous flatte de la main, vous nomme, vous appelle, vous attribue chacun une âme personnelle, Et vous me jouez quoi ? Cet opéra de mort ?!
Il est depuis longtemps enterré, le voisin (elle l'avait quitté depuis peu, la voisine). Mais quoi ! Quel est le jeu ? Quelle rage canine vous fait hurler si fort, en ce petit matin ?
Xénophobe ne suis, je ne vous juge pas; mais c'est quoi ce vacarme sous le ciel inerte ? Vous chantez ? Vous pleurez ? Vous me donnez l'alerte ? Vous ne m'apprenez rien, l'horreur est déjà là.
Oh, ma Petite Chèvre à l'ombre des moulins Mon possible festin ! Mon aube aux pâles lèvres Ma vierge sans visage encadré de mes mains Ma fièvre ! Viens t’en perler le front de mon lot quotidien
Laisse-moi te souiller - tant pis qu'on soit dimanche ! Te gratter le papier, te prendre par la manche et, de l'en-tête au pied, déverser ma revanche sur le temps qui me prend chaque jour une année m'emporte... m'avalanche...
Tout ce blanc, c'est la mort qui me lance un défi Je veux le relever de mon trait, de mon dit Je veux l'avoir en face mais ne jamais céder à la sombre menace de son pli
D'une grotte insondée tu es la bouche ouverte et je t'ai rencardée pour mon expédition pour aller titiller à ta surface inerte l'idée que je me fais de mon sang, de mon nom jusqu'à la découverte
Je suis le loup surgi de ton secret désir Je prépare une orgie qui ne veut pas finir savoure ton martyr au moment de tracer sur ta virginité mon vorace délire Oui, je vais t'absorber !
Maints dans la main savaient lire les signes et ne s'enorgueillaient pas de tant de magie Ils allaient, le pas simple, mais l'allure digne répandre au gré du vent les mots qui font la vie
Ils savaient le regard qui absorbe le monde Ils chantaient pour les dieux qui leur expliquaient tout embrassaient terre et ciel, les flammes et les ondes se contentaient de pain, de miel ou de saindoux
Le Verbe avait alors valeur incomparable et son cours sinuait sans gâcher le labeur Parole se donnait pour être véritable délivrant son message et libérant les peurs
La mesure du temps se jugeait au bâti Les peuples s'arrangeaient des caprices du ciel Tandis que les puissants cédaient à leurs folies une sagesse œuvrait, attentive au réel
Etre luttait déjà avec le vain Avoir Vivre avait le souci de vivre chaque jour mais ils venaient alors, chargés de leur savoir rappeler à chacun sa puissance d'amour
Nos hommes ricanaient; les femmes, plus souvent entendaient le message et lui donnaient un nom qu'arrivé à raison porterait leur enfant investit de son âge au point de la question
Il a pourtant fallu que cet ordre s'inverse Parole n'a plus cours pour étayer les actes et nous voyons passer, dos courbés sous l'averse les enfants ignorant la vérité du Pacte
Une Bête a mangé les mots de la Parole imposé de l'Avoir la prégnance putride Elle a chié de l'or, du charbon, du pétrole semé partout sa règle ignoble et parricide
Mais le jour est venu de répudier son ombre et de fouler au pied, partout ! son imposture Elle aura oublié que la force du nombre la voue aux gémonies ! Que le Verbe perdure !
Par quel extraordinaire est-Il si près de toi que niché dans la mie l'est le grain de sésame que ténue dans la fleur la promesse d'une âme qu'en Son abscence meurt toute possible joie ?
Par quel enchantement, quelle mage incidence auras-tu, selon Lui, le regard sombre ou clair une fraîcheur au teint, la voix rougie au fer ou l'impérieux besoin d'entamer une danse ?
Sans Lui, tout est perdu de la gaieté de vivre Avec Lui, rien de vain n'hypothèque le jour En Lui - dans le confins de Son précieux Amour, la vérité va, nue; l'espérance délivre.
Il est la destinée où la tienne se fonde et s'élance au-delà des limites connues de la raison, des sens ou du rêve absolu vers ce règne infini que traverse le monde.
Et puisque c'est ton choix j'en respecte l'augure;