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poésié - Page 137

  • regain

    Amour, ton carré de verdure
    - ce regain en bordure du monde
      où le monde renaît dans la fronde du ciel
    Amour, tu n'es pas vrai
    tu es Autre
    et ment
    aimantant toute chose à ton désir brûlant
    de repeindre au tableau
    la vie qu'on a sur le dos

    sans toi, tout sonne faux
      les rires du repas noient dans un verre d'eau
      toute raison de rire
      les mains croisent les doigts qui craquent des soupirs
      les oiseaux crissent
      les vents pleurent
      et les parquets nourrissent des vers à demeure

    toi, tu chantes
      et les gorges reprennent tes refrains atlantes

    hors de toi, tout est laid, vil
    et souffre
      le miroir est mauvais comme un gouffre
      le matin cache un sable mouvant
      le soir, un marais putrescent
      et les après-midis n'ont rien d'extraordinaire
      que de nous rappeler tout ce qu'il reste à faire
      et qu'on tient en suspens
      pour n'avoir plus de goût à rien vraiment

    toi, tu brilles
      et souffles sur la forge où les ombres scintillent

    loin de toi, tout est pauvre
    fait maigre
      les passants ne sont plus si allègres
      et vont les routes interminables...
      là, sur la table
      la tartine a dégoutté son miel
      la clarté a vidé tout le ciel
      et colle son visage pâle
      à la fenêtre aux carreaux bien sales

    toi, tu prodigues
      tes richesses d'aveugle sous l'arbre à figue

    Amour,
      je te goûte
    berceuse.jpg  je t'entends
      je te vois
    et le monde commence à nouveau avec toi

    Amour,
      je te perds
    et je m'endors percé de berceuses amères

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Lien permanent Catégories : carnÂges 1 commentaire
  • CocoRosie

    Oh, les filles ! sœurettes, vos voix
    où nos grand-mères nasillent (comme poupons)
    et les divas-pities scintillent (sans compromission)
    proprelettent les ondes
    et vos joujoux poppy frétillent vos recettes
    répondent
    à quelque incantation secrète
    que ne peuvent entendre plus
    que les chairs tendres et disparues

    jouet-tchou.jpg

    tatou,
    "...la vie, / c'est comme / une boîte de chocolats..."
    une larme suffira sur la joue sous l'œil
    (souris kazou,
     j'embarque après vous mon deuil)
    une brillance lui fait écho
    s'effeuille des spirales
    vocales bancales

    jouet-son3.jpgOh, les filles ! coquines
    vestales riant à la porte Colline
    - grimace à la face des joyeux sots,
    plein pot, les nuances !
    tout l'air tremblant qui danse
    et la peau qui résonne
    s'étonne

    jupons,
    Japon,
    tout un chenil en tête

    jouet-son1.jpgchanson,
    scansions
    toute, la ville en fête

    à l'écoute des deux sœurettes

    déroulant
    coco_rosie2008.jpgdéroutants
    les arpèges

    la nuit
    la pluie
    se désagrègent

    pincez-moi, fort
    je ne sens rien
    c'est que je rêve
    c'est bien

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    cocorosie.jpg
    Bianca et Sierra, les sœurs Casady de CocoRosie (+live)
  • braguette paysanne

    Prise de terre
    entre les dents;
    la faim du monde paysan
    j'y pense à l'heure de la promenade
    sur le bitume des villes malades
    Pré  du kiosque le gazon vert
    crotté par de bonnes mémères
    aux étrons blancs et solidaires
    je lévite au-dessus de son aire
    le front ceint d'atmosphère artiste
    pour un peu me ferai lampiste
    de théâtre
    - drame, comme j'essuie tes plâtres

    Prise de terre
    sous les pieds nus;
    je titube - Eh, je n'ai pas bu !
    Des forces telluriques, impies
    affolent un rang de fourmis
    qui s'égaille entre mes orteils
    dispersent le soudain réveil
    de tout mon capricieux appareil
    Ruée      à travers l'échine
    Détente  des plis de mon grin
    Extase    phase après phase
    et le Cri
    que tout cela m'arrache
    emplit tout ce dont je m'amourache
    Et la nuit

    Prise de terre
    l’œil en coin;
    avec la lune
    pas loin, pas loin !
    et le Centaure et la Grande Ourse
    avec le chien
    qui font la course
    mais c'est toujours le même qui gagne
    vite à la niche des campagnes
    et allez, si les cloches sonnent
    (ces cloches que plus rien n'étonne)
    ça participe de la fête
    (ses bourrades, sa chansonnette)
    - Eh, te voici ! le bon chienchien
    pour ta caresse de l'autre main

    Prise de terre
    à paume pleine;
    l'exilé de retour au pays
    à son ennui, son oubli de soi
    des autres
    et leur mauvaise foi 
    et puis leurs femmes
    avec leur nom
    qui s'efface d'un trait d'union
    passage obligé par la vie, son cours
    la grimace de ses contours

    Prise de terre
    à plein poumons;
    la terre est sauve
    (ben voyons :
    pas son labeur
    ni les lieux qu'on a pris par cœur)
    la terre odorante
    ses berges
    près des eaux, les lumières vierges
    dans le murmure bienveillant
    des arbres
    (mais les arbres aux bras ballants)
    sous le ciel glabre

    Prise de terre
    aucun miracle;
    je reviens à mon tabernacle
    le front gris
    le menton pris
    dans un sourire d'empathie lasse
    alors la boue sur mes godasses m'apparaît
    Bottes_noires_001.jpgau moment de quitter le square
    (où je ne t'ai pas vue, ce soir)
    puis ma nostalgie paysanne
    me pousse au flanc
    oui... comme un âne

    Prise de terre
    (tout électrique);
    je
    regagne ma mezzanine
    chassant de mon bras la farine

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • et avec ça, ce sera tout ?

    Avec tout le bois mort des forêts insoumises
     tous les élans des amours ravageuses
     tout le soutien des terres généreuses
     tous les secrets attendant qu'on les dise

    Avec les chiens perdus pour la bonne caresse
     les orphelins du plus simple sourire
     les solitudes à n'en plus finir
     les portes closes sans laisser d'adresse

    Avec le peu de temps que chante la cigale
     la saison neuve où cette autre s'effeuille
     le rouge feu du soir qui monte à l'œil
     l'aube, son voile et sa danse orientale

    Avec un petit rien que c'est un vrai bonheur
     une main pleine de caramels mous
     un vent marin glissant des billets doux
     une tartine confiture et beurre

    Je ferai les barreaux de l'échelle à gravir
    d'après Fabien NOURRISSONpour l'apposer au ciel sur le petit matin
    en priant le Pierrot de vite déguerpir
    décrocher de la lune le miroir sans tain

    et te l'offrir
    (mais cela va sans dire)

    et boire un vers
    au calice lunaire
    avant de le jeter en l'air

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : d'après un bronze de Fabien Nourrison

    impromptu littéraire (remanié)- tiki#56

  • apartés superflus

    La porte mûre ne demanderait pas mieux
    que découper au ciel une chemise bleue
    sans manches,
    par où délivrer ce dimanche
    plus vieux d'une semaine
    (évidemment pluvieux)

    La fraîcheur grelotait, humide et reniflante
    sur les feuilles en pentes et prêtes de tomber
    à terre,
    orange et marron sur le vert
    tapis de nos prairies
    (gazon des normandies)

    Le temps s'alanguissait pris dans une Limoges
    au cadran de l'horloge implorant la soirée
    qui tarde,
    et par les collines brouillarde
    les arbres par les pieds
    (ah ! l'ordre des pommiers)

    Le village fumait dans le bas du vallon
    ses foyers de saison où l'ennui se taisait
    en masse,
    chacun se croyant seul, hélas
    et songeant au souper
    (on avait sa fierté !)

    La route Par-En-Haut calmait les grognements
    de cette toux mauvaise et tout le jour durant
    qui crache
    les véhicules sans relâche
    vers leurs pauvres ailleurs
    (bien sot qui ne demeure !)

    La rumeur avait cours, mais venant de la ville
    on se savait tranquille à l'abri du vieux bourg
    serein
    - qui en avait vu d'aut', enfin !
    et ça, depuis l’Empire
    (campagne, tes soupirs...)

    Un lundi de labeur remit le monde en selle
    qui tombait la bretelle ou tamponnait la sueur
    au front,
    une capricieuse saison
    donnait bien du souci
    (campagne, tes ennuis !)

    ...mais l'Histoire, quelle histoire !

    L'Histoire était en train quelque part sur la route
    d'arrimer au destin la fin de tous les doutes
    le siècle
    dégoupillerait son couvercle
    avec la nuit venue
    (aparté superflu)

    Pour un matin de juin, on avait connu mieux...

    Damn beach !
    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK