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métrique

  • pas à pas

    Je les entends
    longer mon sang
    - que meure l'heure !

    Souples feutrines
    dans le living
    - songes rieurs...

    Maintenant que j'aime
    j'attends qu'ils me viennent
    (en chaussettes mauves)

    L'âme seule et même
    écraser la peine
    (en mon cœur guimauve)

    Leur chanson, pas à pas
    lustre un sol déjà las...
    Est-ce là qu'est ma gloire ?

    Exemptés, rires gras !
    Fi ! "...de vie à trépas..."
    Voilà, toute, l'histoire

    Et je les vois venir, à moi, mes anges tendres
    qui me disent "Papa, c'est quand tu nous fait rire ?"
    "Papa, c'est quoi ce train qui te fait tant frémir ?"
    quand je n'ai jamais su à quel "bon saint" me pendre

    Retour en poLésie... Des pas dans le couloir ?
    Les miens font, en écho, une histoire connue
    avec la rime en "oh!", avec la rime en "uh !"
    à quoi j'arrime, enfin, mon aspect de passoire

    Et fonde l'heure
    comme le beurre
    dans mes poreux viscères

    Quand j'inscris, là
    mes concordats
    sur de frêles barrières

    Qui puis-je ?
    Qui fuis-je ?
    Qui suis-je ?

    Ou pas !
    (zappe "ah")

    Banque
    Franck !

    tiniak ©2020 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Défi solitaire

    Te voici à nouveau, Lente Musique En Marche
    le pas plus grand déjà que le sol qui le porte
    criant babil pour lettre morte
    les yeux fermés, repus du sang de l'Arche
     
    Tu viens, tu viens, sans arriver
    Ton chant pourtant t'a précédée
    caressant le regain qu'abrite le feuillage
    Ta lèvre murmurant ce qui fut mon hommage
     
    Je crois sentir ta main donner la mienne aux lions
    son rire est plein du feu couvant le vent d'hiver
    et tu dis que tu m'aimes
    agitant ton emblème
    devant les arbres morts et leurs petits bourgeons
     
    Un autre millénaire affranchit ta mesure
    bénit ton opéra
    quand je t'ouvre mes bras
    couverts de tes blessures
     
    Ce que je fais ici ? je n'en veux rien savoir !
    Le monde n'y est pas, ni la fleur à cueillir
    ni le repas du soir
    que le songe, à mourir
     
    Le Final, c'est ton chant ! Ta marche, ta victoire !
    Tu viens sans arriver achever notre histoire
    que je n'ai su pleurer sans me battre les flancs
    de ma peau de serpent pliée sur l'écritoire
     
    Mon entier te répond
    il marche de concert
    vers ta promesse entière
    et les bras grand ouverts s'offre à ta finition
     
    Chantons ! Chantons !
    En rythme, à pleins poumons !
    Tu viens sans arriver
    besace en bandoulière
    et le jour éphémère
    n'est pas encore né
     
    Tu connais la musique
    (celle de mes soupirs)
    Je fredonne la tienne
    en mimant le sourire
    qui manque à ta métrique
    et embrasse la mienne
     
    Ne me dis pas merci
    je te lance un défi :
    entends ce requiem !
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par la Pavane op.50 de Fauré, 1887 (Quelle année !)
  • 6métriques

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    I

    Tous ces architectes - pour un seul Gaudi ?
    affectent d'infecte symétrie
    les galeries sélect d'insectes asservis
    qui n'ayant queue ni tête et rien à espérer
    de doctes têtes au carré
    doivent tout au contraire
    taire et se contenter
    de leurs habitats similaires
    à en pleurer

    Ah, ce culte manichéen, Minerve !
    - binarité des gens de bien, m’énerve !!


    II

    Je suis hors de moi
    toujours, mais à l'envers
    - c'est l'endroit qui veut ça
    le premier de nous deux qui décroche
    perd ses verres


    III

    L'enfer du miroir, pour sûr
    ce n'est pas de s'y voir
    c'est de ne s'y voir pas
    ainsi qu'on se figure
    l'être ou l'avoir été

    Stupeur médusée
    le corps étranger de mon reflet


    IV

    Où laitue bêle
    " L'es-tu, belle ? "
    Carotte lui répond :
    " ...pas en fin de cuisson "

    A trop cultiver ta beauté
    il pourrait bien t'en cuire
    Carotte pour finir
    t'en donne la leçon

    Je te préfère crue, tfasson

    (salade grivoise)

     

    V

    mais il est des reflets dans l'eau
    qui me transportent larme
    et sourire à nouveau
    plutôt et plus sûrement vrai
    que ne le peut le charme
    de l'apprenti sorcier
    depuis sa tour d'ivoire
    venu me présenter
    quelque mage miroir de l'âme
    sans sourciller


    VI

    Toi
    Moi
    La lumière

    et puis l'armoire

    où le miroir s'en tint à ce puissant mystère
    que je me vois en toi plus clair
    et qu'en moi tu puisses te voir,
    ma chair

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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    pour un défi du samedi

     

    _________

    sandi

    rtém

    9
    _________

  • et avec ça, ce sera tout ?

    Avec tout le bois mort des forêts insoumises
     tous les élans des amours ravageuses
     tout le soutien des terres généreuses
     tous les secrets attendant qu'on les dise

    Avec les chiens perdus pour la bonne caresse
     les orphelins du plus simple sourire
     les solitudes à n'en plus finir
     les portes closes sans laisser d'adresse

    Avec le peu de temps que chante la cigale
     la saison neuve où cette autre s'effeuille
     le rouge feu du soir qui monte à l'œil
     l'aube, son voile et sa danse orientale

    Avec un petit rien que c'est un vrai bonheur
     une main pleine de caramels mous
     un vent marin glissant des billets doux
     une tartine confiture et beurre

    Je ferai les barreaux de l'échelle à gravir
    d'après Fabien NOURRISSONpour l'apposer au ciel sur le petit matin
    en priant le Pierrot de vite déguerpir
    décrocher de la lune le miroir sans tain

    et te l'offrir
    (mais cela va sans dire)

    et boire un vers
    au calice lunaire
    avant de le jeter en l'air

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : d'après un bronze de Fabien Nourrison

    impromptu littéraire (remanié)- tiki#56

  • L'aube s'honore

    Chantal Haboyan, L'Aube

    L'aube sonore par les jardins
    son triomphe sur le murmure
    d'une nuit qui jamais ne dure
    et ploie sous la roue du destin

    Marquant le ciel d'une griffe pâle
    par où l'orient va soulever
    le jupon noir de la nuitée
    l'horizon, c'est l'autre signal

    Tout, le spectacle de la prière
    dans les biais sous la nuée grise,
    le chant des amours compromises,
    soit révélé dans sa lumière

    Il faudra donc remettre à l'ouvrage
    les "bonjour", les "salut, mon vieux"...
    "je n'aime rien tant que vos yeux"...
    affichant qu'on a le courage

    Au jour venant, quel train de babioles
    allons-nous trouver au marché
    dont nous espérons contenter
    la frénésie des courses folles ?

    Avant le soir, il fera beau mettre
    en ordre les ajournements
    avoir soldé nos sentiments
    fermé les volets aux fenêtres

    Le jour venu, quand je n'aurai plus
    rien de cela à redouter
    la nuit blanche m'aura gardé
    ouverte une porte inconnue

    Et de ce jour, la messe dite
    je l'aurai divisée par huit.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Chantal Haboyan, L'Aube.

    Chantal Haboyan est décédée le 22 janvier 2011, merci de lui rendre hommage en visitant son espace.