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poésié - Page 140

  • ni ça ni taire

    PakeuBo.jpg
    A force de pourrir et de n'en dire rien
    j'ai perdu mon chemin - loin derrière, les trembles...
    Je connais ce rivage (ou du moins il me semble
    en avoir arpenté déjà le serpentin)

    J'avance que j'avance un œil dans chaque poing
    mais ne suis sûr de rien - il se peut que je rêve
    ce mot que j'aime tant rimer près de la grève
    où je me figurai partant (quelque lointain)

    Déjà que je transite ivre de luttes vaines
    mon esprit transitive un verbe sans objet !
    - lucidité furtive ou preuve que j'aurai
    chopé sur un bidet la grégaire gangrène ?

    C'est ça, ma maladie s'appelle humanité :
    on sait quand on l'attrape au goût qui vient en bouche
    on voudrait s'en curer tranquille dans sa couche
    alors on n'ose pas lui faire un pied de nez

    Moi, si ! Je suis poète, eh, oh... ça pèse un peu
    s'agissant de balancer entre vie et mort ;
    ai les deux pour amies et nous sommes d'accord :
    ce s'ra chacun son tour et je suis capricieux...

    Je promène toujours les deux yeux bien au frais
    dans les paumes qu'un pleur garde à température
    cherchant quelque lointain au-delà de ces murs
    - ils ont changé de nom, mais n'en sont pas moins vrais

    Pour ce pet et cet air, Jules, tu me pardonnes ?
    Si de l'autre (Julot) j'ai la bénédiction
    quand je vais sur les fleurs répandre ma miction
    les bonnes volontés disent : " Tu déraisonnes "

    Je suis déjà venu ici, me semble-t-il...
    La vague était moins lourde et le vent me chantait
    une manière d'être autrement à aimer...
    A quel moment, dis-moi, ai-je perdu le fil ?

    Il est peut-être temps de desserrer les poings
    défaire du regard toutes les ligatures
    laisser un gris sourire ourler aux commissures
    balayer des pensées les moutons dans les coins

    Et quoi ! tout déchirer ? tout remettre au rebut ?
    jeter sur le brasier du jardin des Constance
    rêve, béatitude et la nouvelle danse
    au motif impérieux que j'en ai assez bu ?

    Les bonnes volontés disent : " Tu fanfaronnes "
    Je vais capituler avant que ne s'immisce
    à nouveau le souhait que pierre reverdisse
    à nouveau dans l’idée que l'ombre se fredonne

    Ah oui ! Légèreté résultant de l'effort
    à prodiguer des mots comme des médecines
    - oh ! suffise à gangrène un jour de l'aspirine ;
    Gris sourire ? alors bon, légèreuté encore

    Repeindre tous les murs en orange baiser
    Dénicher l'aventure au fion du quotidien
    Voir quelque parenté de l'Ourse au petit chien
    et cuire des confitures dans le grenier

    C'est l'heure de passer au poignet la dragonne
    et de me rameuter les choses qu'il faut faire
    à moi qui n'ai jamais voulu ni ça ni taire
    les bonnes volontés disent : " Voici la donne... "

    piet_mondrian.jpg

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustrations
    (ci-dessus) Piet Mondrian - Pommier en fleur, 1912.

    (ci-dessous) Janine Delaporte.

    delaporte.jpg

  • à mesure

    Qui du géant ou de l'infime
    recherche l'autre pour intime ?

    C'est au moment de disparaître
    que chacun mesure de l'être
    le Sublime

    le nez à la fenêtre où tout s'abîme

    tiniak, promeneur
  • déboutonne hier

    hublot-miroir.jpg

    J'ai eu trop faim
    J'ai trop mangé
    rien ne peut m'arracher les pieds à ta surface
    plantureuse et cocasse

    Et des trésors
    et des beautés
    je veux encore en célébrer les mains au ciel
    toute flamme et tout miel

    Je veux chanter
    sur les fumiers
    des étoiles dans le regard
    narguer des sombres avatars
    la folle course

    Je veux goûter
    dans les vergers
    tous les fruits qui seront à prendre
    où c'est ivresse de comprendre
    être à la source

    J'ai eu trop peur
    J'ai trop pâti
    à longer des intérieurs-nuit la farce triste
    - de tous les maux lampiste

    Et des chimères
    - et des obscures !
    la douce-amère sinécure aux mornes plaintes
    je sais toutes les feintes

    Je veux chanter
    sur les fumiers
    des étoiles dans le regard
    " Je suis le premier des bâtards
      grand bien nous fasse ! "

    Je veux goûter
    dans les vergers
    des essentielles friandises
    la riche et prodigue surprise
    - aussi, la valse...

    Et je reprends
    patiemment
    les vieux accrocs de ma défroque
    et tandis que je soliloque une glissière
    me remplace la boutonnière

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • fractales

    (ma ration d'obtus ?)

     

    noir
    obturateur_actus.jpg
    au boulier des sourires niais
    des chapeaux en chapelets
    camaïeu de linges légers
    le toutim en espalier
     noir
     enfin, je quitte mon pied

    noir
    est-ce un magma de cheveux roux ?
    dans l'arbre un dernier vent d'août ?
    la dérobade d'un matou ?
    intension floue ?
     noir
     je m'en frotte l'étui, pour le coup

    noir
    le calme roule des collines
    douces flanquées d'une ombre fine
    au tétin repose, enfantine
    la pâle mine
     noir
     il fait chaud dans ma chambre noire

    noir
    obturateur_optimo.jpgrond et lisse comme une pomme
    songeant le monde entier en somme
    si près d'entrer en son barnum
    un petit-d'homme
     noir
     je change d'objectif

    noir
    verte lèvre rocailleuse
    l'alpage aux courbes généreuses
    dans le bleu sempiternel
    d'un lac-en-ciel
    noir

    noir
    lumignons qui sarabandent
    orangeade de guirlandes
    par le bourg
    au pied d'un géant sourd
    noir

    noir
    obturateur_ilex.jpgla grisaille mitraille
    méthodique pagaille
    une pluie où se noient
    les jardins et les bois
    noir

    noir
    voiles à l'épandage
    absence d'un visage
    l'éther au goût amer
    où meurent les prières
    noir

    noir
    absorbé l'éphémère
    je garde toute lumière

    noir
    je vous laisse développer
    (et mettre au présent le passé)

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki #53
     

    50BRIT1.JPG
  • allégeance

    Légèreté, même d'ici, je me souviens de nos élans
    et comme ils défiaient le vent d'un simple rire

    J'avais ta robe dans les mains - celle avec tous les petits trous,
    je n'avais pas assez d'yeux fous pour les remplir

    Légèreté, même d'ici, je me rappelle nos vigueurs
    comme j'en tirais le bonheur de bien dormir

    J'avais ton souffle sur la nuque et ça poussait la chansonnette
    à hue, à dia et à tue-tête, à na-na-nir

    Légèreté, même d'ici, je révoque tous nos discours
    comme s'y confondaient l'amour et le délire

    J'avais ta verve dans les flancs qui me sortait de toute part
    je n'étais pas assez bavard pour te suffire

    Ma légèreté, je t'en prie, viens, et rejoins-moi jusqu'ici
    Dis-moi qu'on n'en a pas fini avec le monde

    Je suis mort d'être trop poli, trop soucieux et trop patati
    je veux changer ce caillou gris en bille ronde

    1plume.jpg 

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK