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Son nom ? C'est un regard, large comme un sourire des parfums cuisinés depuis quelque grimoire - oublié ? négligé ? Non pas ! dans cette histoire qui lui filait le train et prévenait du pire
D'elle, je l'ai compris : on est jeune à tout âge ! Il suffit de chanter, d'embrasser une fleur de garder, bien au frais, quelque poème au cœur et puis de s'indigner contre les avantages !
Chacun de ses enfants m'ont donné à connaître la beauté de l'instant, la musique du jour et la curiosité qu'il faut garder - toujours ! soucieux, mais bon vivant, cherchant ce que c'est d'être
Adieu, vains cardinaux ! Cette femme fut digne ! Qu'avions-nous z'en commun ? Laforgue, par exemple "Tant les bois sont rouillés..."; je vais m'en faire un sample ! Je signe ce regain : MaNo, en quatre signes...
Et, tristement gouailleux je ramasse en vos yeux cette invite anarchiste où Marie-No subsiste et dit : « soyez heureux… »
Puisque la nuit, traînant les pieds, tardait à regagner de son aube mollette le confort attendu, je décidai de m'occuper de ta coiffure. Dans la cuisine, je tirai par son cou flexible le robinet niché dans le plafond moussu. Je remplis un broc d'eau fraîche et revins vers le fauteuil à oreilles où tu t'affairais à élaborer des stratagèmes dans une autre dimension - peut-être en ramènerais-tu quelque chose de beau, comme hier.
Je défis, de ta nuque, le nœud maintenant le fichu qui le serait bientôt complètement - tu m'avais dit le tenir de ta mère, ne t'en séparais guère qu’avec un regret crispé sur les tempes et l’invariable grognement qui dit que tu te fâches. L'herbe rouge de tes cheveux ainsi libérée, je l'arrosai d'un filet d'eau; jaunie par le revêtement intérieur de la plomberie, cette eau dansant, ça faisait de l'or liquide dans l'air contrit. Tu te réveilleras rousse, comme promis.
J'entendis les gros sabots de la nuit annoncer son retour dans les ordres. Je soufflai la bougie. Il y eut un suspens de l'obscurité dans une autre lumière, inconnue de mes yeux, qui s'en émerveillaient. J'aurais voulu te réveiller, mais j'avais peur de t'arracher à quelque découverte fondamentale. Aussi, je m'assis dans la main du bras du canapé en gardant cet instant contre moi, bien serré, pour te l'offrir à ton réveil.
D’une main engourdie, j’inscrivis sur la cuisse de mon pantalongraphe des mots que je pense avoir lu sans avoir jamais pu, même su ni voulu, (pourquoi ?) en oublier jusqu’à la parenthèse : Un jour. Il y aura autre chose que le jour. Une chose plus franche, que l'on appellera le Jodel (Boris VIAN).
C’était pas l’ jour. C’était encore sa vibrante promesse.
Il montait, de loin dans la rue, des rans et de pas de tambours qui annonçaient un événement singulier. Lequel ? Ça, je n’en avais pas idée. L’attention portée à la mise en scène du petit-déjeuner, je distinguais vaguement, cet état de fête.
Une mouche, rescapée de l’hiver, résistant au possible et que je ne parvenais pas à convaincre d’aller voir ailleurs si les oreilles étaient moins sensibles, me piqua. J’entrai en inspiration rigoureuse, avec quelques paronomases au bord de l’asyndète et entrepris de ravager le salon, de belle façon, afin que ta surprise soit complète – comme tu l’exigeais, chaque jour, avec douceur mais fermeté; quand tu te réveillerais, ta rousse blondeur bien coiffée de la veille.
Et tu te réveillas.
Il faut dire que dans la rue, en bas, ça tapait fort. Aux rans se mêlaient des ahans. Des sifflets suraigus se le faisaient couper par de secs claquements de fouets. Le bitume souffrait mal qu’on lui raclât le dos avec tant d’insistance (mais avec je ne savais quoi… pas encore). Et puis, il y avait la masse laborieuse, pas fâchée de l’animation, qui s’émoustillait le quotidien en y allant de ses clameurs, harangues, interjections futiles, enfin tout ce qui lui permettait de s’époumoner proprement, dès matin.
Tu sortis de la chambre, sans relever le joyeux carnage du salon et vins droit à la cuisine t’asseoir devant ton bol de cornichons. C’était pas l’ jour… J’étais, toutefois, pour te le souhaiter bon, quand tu lâchas, grognon mais sans fureur : « c’est quoi, c’ bordel ? »
Tu te levas, te dirigeas vers les fenêtres donnant sur la rue en traînant les pieds à travers le salon, d’où tu me lanças un gentil « Oh, c’est gentil, ça ! Merci mon chéri, tu as fait un beau carnage ». Gentil ? Bon, va pour…
Entre les rideaux écartés, tu t’exclamas par-dessus ton épaule gentiment découverte :
« - Ah, bah oui ! Viens voir !
- Que se passe-t-il ?
- Bah, viens je te dis. Viens voir ! »
J’obtempérai, jetant au passage un coup d’œil au calendrier qui ne me renseigna guère, à première vue.
Parvenu à ta hauteur, dans l’encadrement de la fenêtre sans tain, je vis un cortège de jeunes femmes, habillées à la diable ou à la franche rigolade, ou en nuisette, ou en tout ce qui avait pu leur passer par la tête. Elles traînaient, plutôt tiraient comme des bêtes de somme, le mobilier volumineux de leur literie, défaite, parfois excessivement, qu’elles avaient encombrées d’attributs singuliers… de la peluche au godemiché, pour dire.
Toi, tu applaudissais. Une gamine devant un nouveau jeu ! Tu répétais en rythme – et ça swinguait pas mal : « C’est les Catherinet-teu ! Les Catherinett’s ! C’est les Catherinet-teu ! »
J’observai alors que toutes ces jeunes femmes étaient très variablement coiffées de chapeaux, plus fantasques les uns que les autres. Peu enclin aux dégradations volontaires, je poussai un soupir. Je t’aurais bien servi quelque charitable discours, mais, je le sentais depuis quelque temps : c’était pas l’jour… Le Jodel attendrait un peu. Un bon peu, même… Et puis, tu te tournas vers moi et dis : « c’est heureux comme on s’aime ».
°AMOURS FILIALES°, second recueil des poLèmes que je commets dans ces parages, contient les hommages, publiés sur ce blog depuis l'année 2008, et que j'adresse aux personnes qui m'ont pétri. Les proches du sang, les aiguillons de l'esprit, les faiseurs de rêve... qui me poursuivent, que j'en poursuive... le fil amoureux.
Trois parties composent ce recueil :
amours filiales, pour les traits littéraires, philosophes, poètes...
pictoralies, pour les clins d'oeil graphiques...
mes disances, pour les souvenirs...
Vous pouvez les consulter ici-même à partir du lien ci-dessus, ou me formuler une demande pour l'expédition de la totalité du recueil au format .pdf à l'adresse suivante : <tiniak@live.fr> (envoi sous conditions qui vous seront signifiées).
Sachant que vous y reconnaîtrez certains familiers et comptant que vous fassiez quelques riches rencontres, je vous remercie de votre curiosité pour cet espace dédié à la poLésie.
PoLétiquement connexe, tiniak.
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Le bon roi des enfants, simple, m’aura vu faire la roue, hier ou l’arbre ou mes jambes comme des sabres sous le marbre
Un rocher à mes pieds me disait de me taire au bord, la mer ou l’herbe ou la peau qui respire au bonheur d’être imberbe
Et les yeux de mon roi étaient mon alentour Le monde avait des yeux qui me semblaient faits pour me voir grandir les mains pleines du temps qui restait à bâtir avec tout le miel bleu du ciel à boire le soleil déjà navré d’être au soir une branche pas fâchée de goutter un trop pluvieux dimanche la cuisine à la porte ouverte la mésange qui change d’alerte en notes violoncèle, grave et tendre quand les bras de l’ennui l’enserrent pour entendre son cri que reprennent bientôt Nocturne et Symphonie Alors j’ai pu marcher vers les fauves grands soirs en n’ayant à douter de leurs contes anciens ni des belles histoires peintes sur les toiles d’amours défuntes que sont les champs du Rêve où l’autre me revient ce pair se perd et me revient au lent demain d’hier