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poésié - Page 141

  • gris sourire (2)

    Une fois sorti, ce bon clown
    que croyez vous qu'il fasse ?
    Il quitte ses godasses
    et rejoint sa pitchoune

    Une fois tout là-haut, les coeurs
    où pourraient-ils aller ?
    Le ciel est limité
    à leur juste valeur

    Une fois perdue la raison
    quoi trouver à redire
    à ce Verbe en délire
    qui rentre à la maison ?

    Ah non, vraiment !
    c'est assez des adages
    je préfère un hommage
    aux sentences des gens

    Et ça suffit !
    des leçons de courage
    qu'ils en parent leurs pages
    et autres homélies

    Une fois fini ce poLème
    où croyez-vous que j'aille ?
    sinon livrer bataille
    avec les anathèmes

    Cette fois, je n'ai pas de doutelaforgue2.jpg
    - me voyez-vous venir ?
    avec mon gris sourire
    j'ai une foi pour toutes !

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustration : dessin de Jules Laforgue, poète. 

  • à venir ?

    hin hin hinDans le ventre du ciel
     grince encore
    une rage informelle
    il se peut donc qu'un vilain sort
     menace

    mais la sombre carcasse prise
    dans le bras mort d'un fleuve noir
    c'est la ville qui dort hélas, ce soir

    Comment s'attendre au pire
     à l'instant
    où tout n'est que loisir
     douceur
    et confort et contentement
     chaleur

    mais l'obscure infamie déploie
    sa main de mort aux ongles noirs
    sur le toit des bonheurs bourgeois, ce soir

    Tout le ventre du ciel
     se répand
    odeur pestilentielle
     putride
    qui rappelle des mauvais temps
     le Vide

    mais les pleurs sont tous ravalés
    et toutes les chairs consumées
    ignorant que ce qui était
    reviendrait

    jamais plus jamais 

    blb
    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
  • la chienne, tu sais...

    La chienne, tu sais
    celle avec un visage
    celle dont le courage est un poing dans le tien
    tu sais, la chienne
    celle qui pue la haine
    et revient
    et revient sa semaine
    et revient encore
    et revient toujours
    tu sais, la tenace
    celle dont la menace est diffuse
    jusqu'à ce qu'elle abuse, l'obtuse
    oui, cette chienne, oui
    tu l'as vue, non ?
    non ?
    elle est là
    c'est la mienne
    au pied, la chienne
    au pied
    à la chaîne
    au panier
    c'est la mienne, maintenant mienne
    tu l'entends ?
    ma haine
    de chienne
    tu la sens ?
    comme elle pue
    comme elle tue
    sans peine
    que sa bave de chienne
    sur les dents
    que sa carne vilaine
    pleine de mauvais sang
    et que moi qui la tienne
    dedans

    je t'en garde une pour la tienne ?
    (la tienne qui n'a pas de chaînes)
    on se revoit d'ici quinzaine
    je me serai lavé les dents.

    NIAK_hookNB.jpgtiniak © 2009 DUKOU ZUMIN
    &ditions TwalesK

    Aux agresseurs de tout poil
    Aux victimes fortuites, contrites
    des violences gratuites

     

  • vint avril à Cherbourg

    Ce matin, à la terrasse
    du café le Carpe Diem
    avec ma vieille habitude
    face à face

    je bois un jus plus noir
    qu'il y a peu, ma mine sombre
    et sur le sol les ombres
    ont reparu

    c'est qu'il est beau le ciel
    que nul nuage ne menace
    le soleil investit la place
    - merveille crue !

    je vais reprendre le fil
    de mes écrits et gribouillages
    tandis que les passants filent
    tout passe

    le jus est bon, noir et petit
    fort et noir dans la tasse blanche
    hier encore c'était dimanche
    ça jase en français, aussi

    dans les rues, pas grand monde
    c'est un lundi comme les autres
    qui bosse, chôme ou se vautre
    moi, j'en regarde la ronde

    le marin souffle frais
    me caresse le visage
    même le soleil m'y fait
    de doux hommages

    de mon côté, distraitement
    ce bel ami à quatre pattes
    venu à moi nonchalamment
    bon, je le flatte.

    et dans ce lundi d'avril
    tandis que les passants passent
    file, ma pensée file
    - vide, la tasse.


    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    d'après un gribouillis matinal de NEWT
    (ci-dessous)

  • quittances du noyé

    Le miracle n'est pas ailleurs :
     je suis vivant ce matin
    La nuit me garde le meilleur
     pour la fin

    Quoique je ne connaisse plus
     comment se porte le ciel
    mes mains en prennent plein la vue
     de ce miel

    Sous mes pas la vie va son train
     et déroule sur la voie
    un coup de dé jamais certain
     malgré moi

    Même à six faces l'avenir
     ne saurait pas m'habiter
    De quoi puis-je me réjouir ?
     j'ai tout quitté

    Quittées les plaines mongoles
    pour les rivages atlantes
    Quittées les sirènes folles
    pour aucune autre charmante

    Quittées les douces collines
    pour les abruptes parois
    Quittées les fosses marines
    sans m'être ni chaud ni froid

    Quittées les simples magies
    pour d'enfantins cauchemars
    Quittées troubles rêveries
    et tulipes dans le square

    Quittées les soupes austères
    pour les amères agapes
    Quittées les joies débonnaires
    pour les farces et attrapes

    Quittées les danses nouvelles
    pour des gestes archaïques
    Quittées vives ritournelles
    pour les hurlements cyniques

    Encombrant mon dernier autel
     le tapis de ces quittances
    loin d'en contenter l'essentiel
     reste en souffrance

    Le miracle n'aura pas lieu
     dead-end.jpgj'ai mangé tout mon sursis
    La nuit me ferme les yeux
     adieu, ma vie.

    tiniak
    © 2009 DUKOU ZUMIN
    &ditions TwalesK