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regain

  • externes nuées

    Carapaces molles
    retenez vos larmes
    que tienne le charme
    à vos fumerolles
     
    Dans le doux suspens
    de l'été dernier
    je prends mes quartiers
    (promu soupirant)
     
    Septembre s'efface
    sans que nul automne
    ferme la crémone
    aux volets d'en face
     
    Je m'embarque alors
    les yeux pleins de sel
    dans un substantiel
    et précieux débord
     
    J'y cherche la voie
    intime et vacante
    d'une ombre chantante
    et libre et sans foi
     
    Pour goûter soudain
    au pain du désir
    à n'en plus finir
    de donner la main
     
    À d'anciens fantômes
    au bord de l'oubli
    plaidant à l'envi
    de nouveaux binômes
     
    Puis, quand vous partez
    nuées indociles
    découvrant la ville
    me revient au nez
     
    L'odeur sans visage
    d'un nom sans parfum
    mais dont je retiens
    l'ultime partage
     
    Aux nuées changeantes
    je ne veux rien voir
    qu'un nœud au mouchoir
    où finit l'attente
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • Aux jours de pluie

    (à Gaëna da Sylva, photographe)
     
     
    Les jours de pluie
    naît le conflit
    de souhaiter que la vie s'achève
    et de nourrir autant de rêves
    que d'aventures,
    que l'oubli - sa déconfiture
    épand sur de trop larges grèves
    pour la conscience d'être ici
    à l'ouverture
     
    Pleurez, nuages
    tous vos mirages
    il me reste un songe, certain
    qui me va de l'œil à la main
    et me reforge le courage
    d'aller coucher sur le regain
    puiser sa force de partage
     
    D'un chapeau mou
    d'un blanc genou
    d'une parure surannée
    je formule un nouveau projet
    de mascarade
    en caresse la promenade
    et travaille mon déhanché
    pour balancer de bout en bout
    quelque bravade
     
    Chantez, rivières
    aux arbres fiers
    les ricochets du bon regard
    que décoche mon avatar
    Comme en vos reflets, éphémère
    à la rencontre du hasard
    je lance mon pas sur la terre
     
    Cesse la pluie
    passé l'ennui
    la vie logée aux commissures
    de mon sourire en aventure
    j'en viens au rêve
    que jamais la vie ne s'achève
    Tant que j'en ai l'investiture
    et la conscience d'être ici
    lumière et sève
     
     gaëna da sylva

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    (illustration graphique composée d'après des photographies de l'album (FB) "Les jours de pluie" de Gaëna da Sylva)

  • regain

    Amour, ton carré de verdure
    - ce regain en bordure du monde
      où le monde renaît dans la fronde du ciel
    Amour, tu n'es pas vrai
    tu es Autre
    et ment
    aimantant toute chose à ton désir brûlant
    de repeindre au tableau
    la vie qu'on a sur le dos

    sans toi, tout sonne faux
      les rires du repas noient dans un verre d'eau
      toute raison de rire
      les mains croisent les doigts qui craquent des soupirs
      les oiseaux crissent
      les vents pleurent
      et les parquets nourrissent des vers à demeure

    toi, tu chantes
      et les gorges reprennent tes refrains atlantes

    hors de toi, tout est laid, vil
    et souffre
      le miroir est mauvais comme un gouffre
      le matin cache un sable mouvant
      le soir, un marais putrescent
      et les après-midis n'ont rien d'extraordinaire
      que de nous rappeler tout ce qu'il reste à faire
      et qu'on tient en suspens
      pour n'avoir plus de goût à rien vraiment

    toi, tu brilles
      et souffles sur la forge où les ombres scintillent

    loin de toi, tout est pauvre
    fait maigre
      les passants ne sont plus si allègres
      et vont les routes interminables...
      là, sur la table
      la tartine a dégoutté son miel
      la clarté a vidé tout le ciel
      et colle son visage pâle
      à la fenêtre aux carreaux bien sales

    toi, tu prodigues
      tes richesses d'aveugle sous l'arbre à figue

    Amour,
      je te goûte
    berceuse.jpg  je t'entends
      je te vois
    et le monde commence à nouveau avec toi

    Amour,
      je te perds
    et je m'endors percé de berceuses amères

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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