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>imPrOmpTus - Page 40

  • Mystique rive (hier)

    Qui sait ce que le karma foutra
    de mes supputations zodiacales ?
    M’en fiche autant que ce vieux rorqual
    ignore ce banc de bélougas

    J’aligne ces rimes pour la gloire
    du signe maître dont il est dit
    (c’est bien le cadet de mes soucis)
    que ses feux motivent nos histoires

    Faut-y êtr’ con !
    pour se croire assujetti au signe du Lion ?!

    Mais bon ! faisons – c’est là qu’on signe ?
    preuve de majesté insigne :

    Je prédis donc, pour la semaine
    aux joyeux natifs du mois d’août
    malgré les regrets de l’époux
    quelques joyeusetés foraines

    (oui, je dis vague
     mais c’est le lot des prédictions, c’te blague !)

    Oh ! Je vois… Je vois, pour mardi
    un problème d’incontinence
    pour celles et ceux qu’une danse
    aura portés à dire : « oui »

    Aoûtiens du premier décan
    ne cédez pas aux bavardages
    Il en va de votre courage
    à taire vos émoluments

    Et, pour la fin de la période
    pour contenter la catharsis
    sucez ce bâton de justice
    ou préparez-vous à l’exode

    Vous avez Jupiter en Mars
    (quoique nous soyons en janvier)
    Le front de votre fièvre y est
    pour quelque chose dans la farce

    (et n’y peux mais !)

    Ô soleil !
    comme tu masques ton déclin
    quand pointent de ton riverain
    les déclinaisons de vermeil
    sur la prairie, dans la savane
    où lions et hyènes se pavanent

    © KhisanthPi’ quoi, encore ?
    La météo des météores ?
    L’avenir de ce millénaire ?
    Une absolution des Enfers ?

    Je ne sais que peindre au décor
    mes révolutions éphémères
    comme naguère
    sur une mystique rive (hier)


    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#142

    Illustration ci-dessus : Khisanth

  • Le rêve du clown

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    Oh, foire !
    que c'est la nuit tombée d'arpenter son histoire

    Croquembouche dans la faïence
    d'une grenouille à bouche immense
    que soulignait une serviette
    j'esquivais ses coups de fourchettes
    malhabiles
    (il n'est pas pour les batraciens, cet ustensile !)

    Puis, je fus à table à mon tour
    cerné par d'anciennes amours
    qui s'échangeaient des connivences
    feignant d'ignorer ma présence
    désœuvrée
    (j'éprouvais le besoin d'aller me soulager)

    Un pavé tomba dans la mare
    Il m'entraîna sous son miroir
    Des poissons dans notre sillage
    crachaient des bulles de cirage
    noircissant
    l'opacité marécageuse de l'étang

    (le clown :) Triste vint, déballa
    devant lui tous mes aléas
    y accolant des étiquettes
    pour les vendre à la bonn’ franquette
    à la foule
    à son allure familiale qui déboule

    Le cauchemar !
    que c'est de prendre son histoire en pleine foire

    Un après-midi espagnol
    étirant sa sieste impromptue
    vient gâcher ma journée d'école
    jurer qu'on ne l'y prendrait plus
    pour circonvoler à nouveau
    avec la charcutière et ses deux jambonneaux

    Dans l'ombre, le parfum d'une forêt se fige
    autour d'un faisceau lumineux et naufrageur
    La fratrie sera sauve aux dépens d'autres sœurs
    par le génie de l'innocence encore aux prises
    avec une brute et formidable surprise
    renvoyant à ses limbes l'insidieux vertige
    d'être seul
    à trancher entre se jeter dans les bras ou la gueule
    - de l'ogresse ? du loup ?
    de quelque inexplicable et tortueux courroux !
    (Tu sais, la peur demeurera
     Poucet, tant que ne seront pas
     rendues au bout du conte
     pour être résolues de même :
     honte
     peine
     et dévorante nécessité
     que tu dises m'aimer)

    De lune grise en lune orange
    un singe amoureux de Saint-Ex'
    récita quelque œuvre connexe
    tenant lieu de monnaie d'échange
    - le primate ayant dans l'idée
    pour éloigner Bonhomme Hiver
    d'éteindre tous les lumignons
    catastrophait des réverbères
    la lignée
    à chaque bond impitoyable exécuté;
    pour finir
    il m'assomma de paroles sans consentir
    à rien me dire de nouveau
    sur le programme à suivre au lever du rideau

    Je lui tire mon chapiteau d'irrévérences
    allonge encore en pourboire un déca
    puis vais me fendre au sujet d'une danse
    d'un billet n'ayant rien à voir avec mon cas

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    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#141 

     

  • Poussières à la moutonnière

    Titanesques oublis fourmillant sous la terre
    ou moutons gris tapis sous mon lit de misère
    Poussières, poussières, poussières !

    Comme votre sommaire, humble et sans prétention
    rappelle à son destin la nôtre condition
    de pas sages
    quand vous marchons dessus sans prêter davantage
    attention ! aux voltiges
    que nos empressements (de mourir ?) vous infligent

    Je deviens qui je suis à mieux considérer
    dudit Bel Aujourd'hui la sade vanité
    pour l'avoir
    cependant clamé haut et fort à mon histoire
    ainsi voulu, écrit, vomi, couru, venté
    en omettant, chez moi, de passer le balai
    la toile, le chiffon
    préférant massacrer des nuées de moutons
    qui dansaient
    imitant les étoiles dans un soudain rais
    de lumière
    plongeant par la fenêtre encore bouche bée
    sa ruée cavalière au galop printanier

    Calcaire !
    Calvaire des baignoires
    écorche mes statuts
    Éclabousse au miroir
    mes carrières perdues
    mes caprices
    aux encéphalogrammes plats de tourne-vice
    Que me revienne vite au sens, à l'oraison
    pour ma belle amanite une tendre passion
    granitique et sincère
    que nous lapiderons à coups de pousse-hier

    Poussières, poussières, poussières...

    Puis, dans ce Lent Demain où nous ne serons plus
    qu'éparpillés en grains, je logerai mon dû
    dans un cul de bass'-fosse
    le nez coulant d'un gosse
    l'œil pleureux d'un sentimental
    sur le carreau fendu d'une lunette sale
    ou sous l'ongle crasseux
    du dernier abandon d'un monde industrieux

    Mais ferais-tu de même
    toi qui de mon vivant me poudrais de "je t'aime" ?

    Qu'importe !
    taquine la poussière en passant sous ma porte

    Il faut donc - ah, bourdon ! canaille, que je sorte
    arborant à la boutonnière, en broche
    un mouton de poussière
    Qui trouverait ça moche
    Moi, j’en suis plutôt fier

     

    poésie,défi du samedi,polème,poussières

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi

  • À la porte

    J'ai la main sur la poignée
    de la porte du jour
    essaimée dans sa cour
    une horde pépiait

    Laissai dans l'intimité
    suspendre leur escorte
    des regards à l'eau forte
    sans pleur et sans regret

    Dehors, la lumière nue
    cendrée mouchait l'orange
    aux façades étranges
    baillant sur l'avenue

    Un frisson me parcourut
    ressemblant aux espoirs
    qui se forment au soir
    d'une journée perdue

    Hier encore
    la vie, la mort
    me prenaient à la gorge

    Et ne songeais
    qu'à l'échappée
    du rêve que l'on forge

    Ici, l'ailleurs
    d'un jour meilleur
    m'accueillait à sa table

    Et le festin
    de mon destin
    devint considérable

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    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#140

  • duel brio

    Orange!La pluie dore, nocturne, orange
    les coudes borgnes en faction
    Tout s'est bien rangé des crayons
    et déjà caresse les anges

    A notre abandon, n'avons cure
    de ces phénomènes externes
    pas plus le temps ne nous concerne
    (que notre intime architecture)

    Une orchestration de nos sens
    emplit l'air de sa chorégie
    et consume nos énergies
    en festivités de brillances

    Résolus au parfait accord
    pluriel et singulier se fondent
    d'un souffle, un geste, se répondent
    s'effleurent l'âme à bras le corps

    Ecoute... c'est la vérité
    qui peut se passer de parole
    convergence de paraboles
    élans de cœur et de pensée

    Nature a voulu que tu sois
    à l'opposé, complémentaire
    mais ne devons notre concert
    qu'à notre liberté de choix

    Comme à l'océan va le fleuve
    mêler au sel une eau plus tendre
    occupons-nous de nous comprendre
    au jour le jour, à l'heure neuve

    Et le monde en sa ronde vrille
    aux diluviennes vanités
    verra sa peine commuée
    en lumière où nos cœurs scintillent 

    Loloche in eden

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#139

    Médaillon d'après Gary Kelley, eden (détail)


    podcast

    IZIA - Twenty times a day