Las, cure n'ont ceux qui n'ont plus que l'aube
- pour tout pays !
de ces refuges tropicaux - pour être honnête !
A leurs talons, des nuits sans tête
Devant eux rien qui ne ressemble au paradis
que le fumet connu des saisonnières daubes
sous la pluie
Ils cheminent pourtant, progressent coude à coude
Ils ont un lieu commun qui leur ouvre l'esprit
Ils vont, l'Humanité sous le bras qui les soudent
en leur anonymat porté loin du nombril
Haubans inachevés, les réverbères
font mine de veiller sur les crottoirs
Des larmes de safran s'écoulent de leurs blaires
finir au caniveau dans un jus noir
Au-dessus, le platane à la tête au carré
Son bel alignement est à mauvaise école
Une jeune corneille y demeure au taquet
(la nichée n'est pas près de prendre son envol
le printemps traîne ici
dans un vieux pyjama sa trop courte vessie!)
Derrière ses rideaux, la cadette au supplice
voit brûler l’armada établie aux acquêts
son fanal orgueilleux ramené sur sa drisse
et de poupes en proues le chaos des parquets
malgré la pluie tenace
Maints tenant, le cortège avance comme un flot
ou tel un plein filet qui monte à la manille
marmonne, chante et crie de Nation à Bastille
"Ministres ! N'avons pas dit notre dernier mot;
voici le premier : Mais... !"
tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#149