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>imPrOmpTus - Page 36

  • l'autre jour

    ©Gaëna da Sylva, photographe

    Deux doigts sur les veines de son marbre
    prends le pouls de l'aube
    nappe sous les arbres

    Au rire incongru logé dans l'air
    mesure l'augure
    d'un souffle de vair

    Accomplie du jour et de la nuit
    la partie de chasse
    efface l'ennui

    Plus d'une heure à moudre dans les murs
    du pain quotidien
    la farine sûre

    S'ouvrent alors des mains en miroir
    où décline Aujourd'hui vers le soir

    Par un feu plus grave
    et sanguinolent
    la pierre de Caen pointe l'étrave

    Glissant par la Manche
    un bras désireux
    le fleuve noueux sous moi s'épanche

    Ranimées ficelles
    de mon inventaire
    quand je jette à la mer mes dentelles

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire, motivé par GBalland - tiki#159

    Illustration : Gaëna da Sylva, photographe.

  • aller simple

    Crédit photo : Toncrate)

    Tirant son amour - et sa vie durant !
    sur les monts, les sols, par les océans
    vers le bout du monde allant droit devant
    quels que soient les vents, les nuits qui désolent
    ou glacent les sangs, les pluies qui rigolent
    la neige qui fond, l'herbage, les champs
    les fleuves changeants, racines, folioles...

    Répugnant à plaire aux vagues séjours
    nourris au sein lourd des béatitudes
    que servent en coin d'âpres habitudes
    sur des lendemains plats et sans contours
    il sommeille peu, se sustente à peine
    pas une semaine à passer au four
    ni havre, ni chaîne

    Il confia son nom à des mains sans âge
    prêta son visage à de tristes yeux
    pour faire un manteau à des malheureux
    se pela le dos, le temps d'un orage
    et, chemin faisant, composa de pleurs
    de longs cris de rage aux malingres feux
    un bouquet de fleurs à son avantage

    Puis il atteignit le dernier rivage
    où la terre en pluie coulait dans le ciel
    Il garda pour lui le son caramel
    d'une mélodie à l'ancien langage
    aboutissant là, s'assit, les pieds nus
    dans cet inconnu à portée de bras
    y jeta ses fleurs

    D'une égale humeur, il tourna le dos
    à tout ce chaos qui lui donnait tort :
    le ciel n'est pas mort ni la terre ronde...

    Il fallut encore accorder au monde
    plus d'une seconde et plus d'un effort
    Il reprit son cours et sa vie dura
    tirant son amour jusqu'à l'autre bord

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire, motivé par l'illustration (d'après une photo de Toncrate) - tiki#158

  • une heure avant

    time!

    Á minute soixante
    ai le regard en pente
    Un lent fleuve tangente sous le pont
    Y laisse un blanc cheveu
    pour chacun de mes vœux
    qu’absorbent ses charmantes allusions

    Décomptées trente-neuf
    un ciel remis à neuf
    entrouvre un œil de bœuf sur le couloir
    Je m’y tiens à l’envers
    à dresser le couvert
    pour d’improbables convives d’un soir

    La demie sonne un coup
    d’arrêt à mes courroux
    Je n’en suis plus l’époux ni la victime
    orchestre leur ballet
    dans les ors qu’à mes pieds
    le vent du nord mordille pour la frime

    Passée minute vingt
    l’heur dont je me souvins
    fut celui de ma chair à bout de bras
    me priant de nommer
    la matière au toucher
    Babil habillé de rire aux éclats

    Moins de dix à présent
    me rappelle mon sang
    quoique m’en avisant, je reste calme
    Murmurerai-je un « ouf ! »
    quand j’aurai piqué, plouf !
    sous le saule venu tremper sa palme ?

    Sept, six, cinq, quatre et trois
    Je mesure l’étroit
    passage à cet endroit de la conscience
    qui réduit ma partie
    sans atteindre l’esprit
    à quoi j’accroche un pli d’exubérance

    Plus que deux, mon amour
    Est-ce la nuit, le jour ?
    J’arrange mes contours pour qu’ils te plaisent
    Viendras-tu caresser
    ma carne délaissée
    qui aima tant brûler à ta fournaise ?

    Je destine mon corps
    à ce vaste décor
    dont je respire encore un rien d’ivresse
    Le fleuve me renvoie
    chacun de mes abois
    Ils n’espèrent de toi plus de largesses

    Là ! C’en est bien fini
    Ô acatalepsie
    des fringants appétits; des pluies l’orange
    égaille les serments
    et tous les sentiments
    que je n’ai pas trouvés où tu les ranges

    Congrès de patachons
    à combler des tords, on
    coupera le cordon de nos Ans Pires
    Fraternelles pâleurs
    distrayez cette humeur
    où j’étais une heure avant, de mourir

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#157

  • D'un volcan, l'une

    lune_004.gifLes mains au fond de la gorge
    à me fouiller les entrailles
    je m'arroge des trouvailles
    le sang rougi à la forge

    Un magma sublime inhale
    mes soupirs avant qu'ils naissent
    leur façonne des finesses
    irisées comme cristal

    Nourritures volcaniques
    Je vous cracherai bientôt

    pour égayer le chaos
    du vaste ciel atonique
     
    Et, que sorte Colombine
    de sa nuitée, les yeux fous
    je livrerai ces bijoux
    chez Pierrot avant matines
     
     
    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#156
  • philostrophale épitaphe

    Sur une échelle de rien à tout
    mon âme ! mon âme ! mon âme !
    quel serait le coût de ma flamme
    quand je me jette à Ses Genoux ?

    Pour quelque subite logorrhée
    Ô Verbe ! beau Verbe ! Mon verbe !
    Qu'iront déposer sur ma gerbe
    les Vivants venus se signer ?

    Par quelle hypothèque de mes sens
    mon ombre ! mon ombre ! mon ombre !
    serais-je exonéré du nombre
    et seul autant qu'à la naissance ?

    Dans combien d'histoires fraternelles
    désir ! mon désir ! oh, désir !
    ne risques-tu pas de surgir
    en fourvoyantes bagatelles ?

    Sous quelle forme de paradis
    ma rage ! ma rage ! ma rage !
    sauras-tu de prendre pour ombrage
    l'appétences de mon esprit ?

    Oh, Vie ! ma vie ! que de questions
    sentimentales
    philostrophales
    m'embourbent bien mieux qu'alluvions
    du fleuve au long de son lent cours
    ne peuvent définir l'amour

    Celui que j'ai
    pour Elle peut-être à jamais
    pour le décor
    où je repeins les météores
    par correction
    et cette gloire
    de ne vouloir achever mon histoire
    que d'un trait qui dirait : Merci !
    « C'est sympa d'être passé » par ici.

    poésie,philosophie,vivre ?,mwef

     

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#154