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>imPrOmpTus - Page 39

  • sleeping madonna

    Val Tilu, photographe

    Non qu'elle repose, affaiblie
    usée par les travaux des champs
    ni cède à la mélancolie
    que nous rameutent les couchants
    Ses courbes murmurent les chants
    où peine de l'âme s'oublie
    et se rie des tristes couchants
    Elle n'est que songes et rêves
    ignorant tout des lents soleils
    Son souffle a le parfum des grêves
    Sa peau absorbe les vermeils
    En sa pose logent les trêves
    que lui réfutent ses pareils
    épris de ces vilains soleils
    jaloux de nos pas sur les grêves

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire calé sur les rimes de "Soleils couchants" de Paul Verlaine, et avant tout, inspiré par une (délicieuse) photographie de Val Tilu.

  • coutures

    Un défi du samedi

    Files filiales, filiations !
    Dites-moi, sans compromission
    quel est de ma pensée le fil
    qui la sauve de l'Imbécile
    et renoue
    avec l'essence les Rien z'et les Tout ?

    Sur ma pelote hebdomadaire
    se pourrait-il qu'un dromadaire
    arguant du pagne d'Osiris
    me refusât son oasis ?

    Sur le parvis des cathédrales
    offert au vide sidéral
    tricottent des veuves sans faim
    la laine de nos Lents Demains

    Dois-je y comprendre
    ce que les noeuds des Cieux Seuls cherchent à m'apprendre
    de la vie
    comme de fil en aiguille âme s'en soucie ?

    Crochets, plaidez vos canevas
    au tribunal des entrelacs
    je n'en ai cure !
    préférant tisser dans le vent mon aventure

    Oui, au hasard
    d'une aube bayadère
    de l'air d'un ciel jacquard

    De cette chaussette orpheline
    qui me laisse perplexe devant la machine

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi
     

  • Corps back

    Une bonne journée ! Si, ç’avait été une bonne journée.
    Conduit pas trop tôt le matin au siège de la compagnie pour y faire bonne figure, assumer quelque investiture, signer les chèques et le courrier, râler un peu sur le service machin, virer Truc pour plaire à Bidule et faire monter le feu aux joues de Mlle Cécommandéjà. Déjeuné chez Miam-Seems avec A***; la pouffe m’aura finalement accordé cette faveur (un fichier que je lui demandais de me communiquer depuis deux mois !) grâce à laquelle je vais enfin avoir mes entrées au club D&S. Digéré dans les bras de C*** dont j’aime autant les seins que je fuis la conversation. Pris le thé avec sa mère dont je hais la conversation mais adore les accréditations. Reconduit pas trop tard chez nous, ayant à me bichonner pour la soirée; quand je fis cette découverte dans la poche revolver du smoke livré dans l’après-midi, un billet disant juste ceci :

    Je suis peut-être ce voisin, cette voisine...
    Peut-être nous sommes-nous connus chez un collègue ou une amie, dans la queue à la boulangerie. C'est sûr, vous ne le savez plus. Disons que je suis près de vous, sinon que je suis assez proche pour vous savoir plus sale et moche que votre cœur ne se l'avoue.
    Ne commencez pas à gémir ni à vous perdre en conjectures, je vous l'assure : je n'attends de vous ni argent ni repentir. C'est que, tout bien considéré, payer ne vous sauverait pas et qu'il n'existe aucun pardon, aucune excuse à cette position dont votre vice abuse, n'ayant que trop longtemps, derrière ce rempart, crut pouvoir s'exercer en toute impunité. C'est fini. C’est dit. C'est trop tard !
    Vous découvrirez, dès demain, comme l'enfer est quotidien.
    Vous pleurerez avec l'averse, hurlerez au chœur de l'orage, ne jouirez d'aucun avantage au nombre des ombres adverses et votre front ! implorera le gras et plantureux giron de la terre, là où vous pourrirez les yeux mangés aux vers et le ventre gonflé, après que j’aie repris, là-haut, mon vol tranquille de corbeau.

     

    Kraa

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#144

  • Bluette

    à Manuelle

    J'avais ses ans qui font de l'être
    les sentiments vertigineux
    J'étais amoureux de ses yeux
    lumineux plus que des fenêtres

    J'appris que l'amour à nos âges
    est une fébrile douleur
    dont les grands moquent les ardeurs
    nous laissant nus, à nos orages

    Lui ai prodigué la caresse
    et le baiser du débutant
    voué le nubile serment
    du chevalier à la princesse

    L'ai rêvée mienne pour la vie
    fraîche sous les pins parasols
    près de la maison de Bandol
    estivale et douce folie

    L'ai perdue auprès d'autres femmes
    effaçant un à un les mots
    de notre impossible tableau
    sans regret ni sans vague à l'âme

    Et cependant, tout m'assassine
    sourires béats, lumignons
    convives, chapeaux et girons
    au mariage de ma cousine

     

    Wap Doo Wap

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#144

    Lien permanent Catégories : >imPrOmpTus 3 commentaires
  • Le style au fou

    Grand fou, va !

    Dans un cancan fou
    deux bouquets de roses
    Ça fait quelque chose
    arrivé au bout
    de la scène
    achevant le vaste opéra de la semaine

    Au décor fuient des pointillés
    perspectives millimétrées
    sur l'ample feuillet dramatique
    de l'acte ultime et magnifique
    chapitrant
    comment tirer sa référence du Vivant

    Côté jardin court à la ligne
    un ballet rangé : pas de signes,
    sottes carpes tourbillonnant
    pis que derviches ottomans,
    souriantes pattes de mouches
    entrechats griffant de ta bouche
    là, mon cou
    de géant balayant l'ensemble d'un œil fou

    Un cri s'écrit en lettres molles
    tout au long de la farandole
    Un pâté, piètre funambule
    chute à point nommé sa virgule
    près de l'édicule érigée
    semble-t-il à tout autre effet
    La pirouette tragicomique
    allège la fin prophétique
    du spectacle
    où s'agrègent les destinées en dures macles

    Pour le final
    couvert de taches toutes neuves
    sentimental
    rassemblant ses rives de fleuve
    glisse aux pans de papier buvard
    le rideau de toile jacquard
    entre la scène
    et la prochaine orchestration de la semaine

    À l’épigraphe, je l’assume
    passez l’éponge et l’encre sur mon style, Ô plumes
    Ô fortes !
    Et plaise à nos esprits qu'un rêve en sorte

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#143