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porte

  • À la porte

    J'ai la main sur la poignée
    de la porte du jour
    essaimée dans sa cour
    une horde pépiait

    Laissai dans l'intimité
    suspendre leur escorte
    des regards à l'eau forte
    sans pleur et sans regret

    Dehors, la lumière nue
    cendrée mouchait l'orange
    aux façades étranges
    baillant sur l'avenue

    Un frisson me parcourut
    ressemblant aux espoirs
    qui se forment au soir
    d'une journée perdue

    Hier encore
    la vie, la mort
    me prenaient à la gorge

    Et ne songeais
    qu'à l'échappée
    du rêve que l'on forge

    Ici, l'ailleurs
    d'un jour meilleur
    m'accueillait à sa table

    Et le festin
    de mon destin
    devint considérable

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    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#140

  • À lui seul

    Lui seul au centre et l’inconnu autour
    Dans l’attente fébrile, l’âme hors le jour

    Il aboie des « à moi ! » au fond du puits des âges
    qui ne le troublent pas ; ni moins, ni davantage
    que le son de sa voix dans sa mémoire
    lui disant son histoire et qu’il n’écoute pas

    Lui seul comme une porte avec la clé dessus

    Pas de murs – sans toi,
    pas de toit – sans cible,
    que le ciel invisible
    et la déroute des chemins
    qui lui compose des lointains comme vague contour

    L’huis seul et l’alentour

    Lui devant
    clé en main
    et soudain, plus de porte

    Lui devant rien, c’est tout
    Lui seul avec la clé au cou

    Lui avec rien dans la culotte
    au milieu d’un vague lui-même
    comme un vague terrain de je
    avec lui en plein dans les yeux
    Lui qui s’agite alors un peu

    Lui qui s’agite un peu et marmotte
    des « c’est pas moi, c’est lui »
    (… « c’est pas moi », c’est tout lui)

    Lui comme un grand Rien tout entier
    et tout à faire à sa portée
    Lui qui a perdu en chemin
    la clé des fous du Tout Ou Rien

    Lui qui revient alors
    au centre du décor
    et revenant à lui
    s’en dore

    Lui, enfant-roi des météores
    et l’univers autour
    et puis la mort du jour
    qui l’assure de son amour

    dessin_porte.jpg

    Toute chose luisante
    à lui comme une rente
    viagère

    Lui, trésor éphémère
    attendant de sa faim première
    le retour

    Et quand tout l’alentour s’anime
    lui comme un signe s’y imprime

    De l’être deux lettres suffisent
    pour qu’à ce jeu Lui s’éternise

    Et

    Tandis que dans tes yeux
    avec le point du jour
    la maison recouvre son toit
    avec ses murs comme des bras

    il est là, sur le seuil
    ce moi nu, qui t’accueille

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

  • Porte Saint-Michel

    ssss sssssAllez va, canaille !
    laisse-moi ta mitraille
    cela suffira bien
    pour le pot qui vient
    et s'attache nos ombres
    que nous soyons du nombre
    de ceux qui finissent
    leur feu de paille à la pisse

    Allez donc, coquin !
    tope là de la main
    franche encore à cette heure
    où nos ombres demeurent
    calmement sous nos chaises
    où nous prenons nos aises
    et raillons les coquines
    qui nous narguent du cul, mutines
    et se feraient prier
    si nous n'avions l'œil si gris et gai

    sissiteHay-dee-ho, l'Arsène !
    ne te mets pas en peine
    de savoir seulement
    qui, pourquoi ni comment
    nous sortirons vivants de ce bouge
    je tire un tapis rouge
    sur son sol écaillé
    que nous irons fouler
    le port altier et fier
    (notre cache-misère)
    riant de nos dents bleues
    de cocktails sirupeux
    soignant notre sortie
    de princes malappris

    Peek-a-boo, très cher fou !
    la nuit n'a d'autres rois que nous
    et nos ombres nous suivent
    gloub gloubpeuples à la dérive
    embrassant l'aujourd'hui
    qui s'attache nos vies
    sachant bien que demain
    n'est rien de rien de rien
    et notre hymne prend forme
    sous des frondaisons d'orme
    ou de saule ou que sais-je
    - il nous reste la neige
    et nos longs pantalons
    qui ne sont pas signés Courrèges

    Gott verdam', macadam !
    ai-je la queue en flammes ?
    dédéOù es-tu mon ami ?
    m'aurais-tu privé de la vie
    que je ne sente rien
    de ce matin qui vient
    me chier sa lumière
    et sa douce atmosphère
    vierge encore et farouche
    et me remplit la bouche
    d'un trouble doux-amer ?
    Pour aucune Fernande,
    fieu ! je bande, je bande, je bande

    "Amen" me souffle Saint François
    (ou est-ce Jean-Michel ?)
    sur ce barreau d'échelle
    qui lui montre la Voie
    - pour moi, j'ai mon content
    et l'aujourd'hui me tend
    le bras ;
    bon, j'y pose gentiment
    les doigts.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • porte close feinte

    Porte close vibre

    Oh ! mon amour, mon bel amour
    viens, je t'en prie
    et vois ce que j'ai là pour toi
    ce que j'ai pris

    Elle est à toi comme jamais
    je ne le puis
    c'est une tendre fleur des bois
    que j'ai cueillie

    Porte close geint

    Oh ! mon amour, mon bel amour
    veux-tu entendre
    de ma douleur le chant qui te dit
    viens me prendre

    Oh, mon seigneur ! Oh, mon malheur !
    Oh, ma lubie
    ne reste pas aveugle et sourde
    à ma folie

    Porte close nuit

    Oh ! mon soleil, mon doux réveil
    mon cher festin
    vois combien mon souffle est pareil
    à ton destin

    Oh, mon idole ! Oh, mon école
    des Enfers
    poison de mon sang qui s'affole
    je t'espère

    Porte close feint

    Ah, mon fidèle ! Ah, mon cruel
    te voilà donc
    Ah ! mon néant, tu m'ensorcelles
    Cupidon !

    Ah, mon bonheur ! Ah, mon ardeur !
    Ah, ma furie !
    Ah, mon adorable grenouille
    au fond du puits.

    Gaena_please.jpg

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    (à paraître dans l'abécédaire poLétique)

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par les photographies de Gaëna Da Sylva
    extraites de sa CHAMBRE NOIRE 

    grenouille_granit.jpg