
totalitarisme
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helios grinQuoi que tu m'en aies dis, au moment opportunje le sais désormais, c'est vrai, le soleil tourneen avalant le ciel - c'est fou ce qu'il enfourne !et je ne l'ai compris qu'en te lâchant la mainJe dormais dans tes bras, hier au soir encoreabsolue vérité, au regard attachant...Aujourd'hui, l'ombre plate allonge son pas lentsur un cirque saumâtre aux crêts de pâles orsVoici la nuit d'été que je n'attendais plusdéjà grosse d'hiver et n'y laissant rien voirTon nom, que j'ai soufflé sur ce vaste miroirdégoutte sa buée, navrante et froide mueComme foutus les blés à l'orageux mois d'aoûtsans fin de recevoir, mes poèmes dans l'herbeétouffent leur chanson à connaître du verbeet feulent, désolés, que l'air ne soit plus douxDans ta barbe noircie, grimace donc, soleil !Au ciel, s'est ramassée toute une catastropheroulant un graveleux chapelet d'apostrophesaux reproches viciés par un trop long sommeilAinsi, tourne le vent; j'y demeure immobileau pont miraculeux de mon lopin de terreet mon rêve cabré se voulant si habileque sa voile d'étai dans le furieux étherIllustration : Jean-Pierre BOUYGE, ami de tous jours.
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Et pour la faim des tempsOh, Bête ! Ma Bête ! Très chère Bête... Il me semble sentir à nouveau sur ma nuque 
 le feu de tes naseaux que l'on disait caducsCe n'est pas dans le vent que me vient ce mirage 
 C'est la folie du temps qui rameute sa rageEt ça vient - oh, c'est sûr ! et comme je l'attends 
 le front contre le mur, en bouche un goût de sangOh, ta faim me dévore ! Ah, j'ai faim, moi aussi 
 de ravager les corps où se terre la viede marquer de mon fer à ton sceau régalien 
 la trop vilaine chair au trop libre destinde marcher en bon ordre entre tes membres durs 
 terrible, prêt à mordre et répandre l'injurede porter le carnage au point où tu m'envoies 
 de ton simple langage, écho de mes aboisde réduire l'esprit, l'art et la rhétorique 
 à plus sobre énoncé, à l'unique métriqueOh, oui ! ce sera fête, et pour un millénaire 
 ton empire, Ô ma Bête, imprégnera les chairsEt ce sera bonheur, honneur et satiété 
 pour les bouches sans cœur venues se restaurer
 à ton seinÔ, Bête ! Oh, chère Bête ! entame ce festin : Mange-moi pour l'exemple ! Arrache-moi les yeux ! 
 Que ma mort te ressemble et que j'en sois heureuxAprès, tu me chieras sur les fosses communes 
 que ça fleure le gras terreau des pestes brunesTon souffle poussera aux seuils de la raison 
 le fétide agrégat de nos exhalaisonsRuinant tous les bourgeons des consciences en herbe 
 leur inoculerons la mort jusqu'à la gerbe !Ah oui, ce sera beau ! Et, oui, ce sera grand 
 Bête, ton renouveau... hait pour la faim des temps !tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
 illustrations extraites de NOTRE COMBAT © Editions du Seuil, 2007.
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blinkUne seconde, pas plus 
 vaste monde connu
 mon œil exponentiel
 renvoie l'obscur oubli
 à son mortel ennui
 et s'invente le temps de voir
 lumières en miroir
 ton regard bien en face
 dedans, l'espacetiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
 17/01/2011
