totalitarisme
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helios grin
Quoi que tu m'en aies dis, au moment opportunje le sais désormais, c'est vrai, le soleil tourneen avalant le ciel - c'est fou ce qu'il enfourne !et je ne l'ai compris qu'en te lâchant la mainJe dormais dans tes bras, hier au soir encoreabsolue vérité, au regard attachant...Aujourd'hui, l'ombre plate allonge son pas lentsur un cirque saumâtre aux crêts de pâles orsVoici la nuit d'été que je n'attendais plusdéjà grosse d'hiver et n'y laissant rien voirTon nom, que j'ai soufflé sur ce vaste miroirdégoutte sa buée, navrante et froide mueComme foutus les blés à l'orageux mois d'aoûtsans fin de recevoir, mes poèmes dans l'herbeétouffent leur chanson à connaître du verbeet feulent, désolés, que l'air ne soit plus douxDans ta barbe noircie, grimace donc, soleil !Au ciel, s'est ramassée toute une catastropheroulant un graveleux chapelet d'apostrophesaux reproches viciés par un trop long sommeilAinsi, tourne le vent; j'y demeure immobileau pont miraculeux de mon lopin de terreet mon rêve cabré se voulant si habileque sa voile d'étai dans le furieux éthertiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKIllustration : Jean-Pierre BOUYGE, ami de tous jours. -
Et pour la faim des temps
Oh, Bête ! Ma Bête ! Très chère Bête...
Il me semble sentir à nouveau sur ma nuque
le feu de tes naseaux que l'on disait caducsCe n'est pas dans le vent que me vient ce mirage
C'est la folie du temps qui rameute sa rageEt ça vient - oh, c'est sûr ! et comme je l'attends
le front contre le mur, en bouche un goût de sangOh, ta faim me dévore ! Ah, j'ai faim, moi aussi
de ravager les corps où se terre la viede marquer de mon fer à ton sceau régalien
la trop vilaine chair au trop libre destinde marcher en bon ordre entre tes membres durs
terrible, prêt à mordre et répandre l'injurede porter le carnage au point où tu m'envoies
de ton simple langage, écho de mes aboisde réduire l'esprit, l'art et la rhétorique
à plus sobre énoncé, à l'unique métriqueOh, oui ! ce sera fête, et pour un millénaire
ton empire, Ô ma Bête, imprégnera les chairsEt ce sera bonheur, honneur et satiété
pour les bouches sans cœur venues se restaurer
à ton seinÔ, Bête ! Oh, chère Bête ! entame ce festin :
Mange-moi pour l'exemple ! Arrache-moi les yeux !
Que ma mort te ressemble et que j'en sois heureuxAprès, tu me chieras sur les fosses communes
que ça fleure le gras terreau des pestes brunesTon souffle poussera aux seuils de la raison
le fétide agrégat de nos exhalaisonsRuinant tous les bourgeons des consciences en herbe
leur inoculerons la mort jusqu'à la gerbe !Ah oui, ce sera beau ! Et, oui, ce sera grand
Bête, ton renouveau... hait pour la faim des temps !tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustrations extraites de NOTRE COMBAT © Editions du Seuil, 2007. -
blink
Une seconde, pas plus
vaste monde connu
mon œil exponentiel
renvoie l'obscur oubli
à son mortel ennui
et s'invente le temps de voir
lumières en miroir
ton regard bien en face
dedans, l'espacetiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
17/01/2011