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Pas si loin de moi le flux de la rue maintenant tari son ru caillouteux recueille la pluie où trempent les yeux qui ne te voient plus comme l'Autre Foi
Qu'advienne l'été j'allonge le pas aveuglé de maux qui n'ont plus de nom lâchant tout de go rêves de carton ma charette à bras hommages morts-nés
Dans ce lent oubli qui n'a plus de faim je joins les deux mains y loge mon cri
Puis comme l'enfant qui n'a plus de cou les mains en avant je m'essuie partout
Au vent, les feuilles se donnaient le mot du bout des doigts "Il passe ! Il a passé ! Il vient ! Il nous reviendra..."
Ruisselant au caniveau, l'eau testait sa tessiture enroulant de trémolos son regret de la verdure Un troupeau de saligauds stoppa pour pisser dedans "Ce ne sont que des enfants ! Ce ne sont que des enfants..."
L'échelle édentée d'un sommier, tentation évasive biaisait les crocs acécérés d'une grille répressive "Pas moyen, de ce côté, de tenter une évasion"
L'heure n'avait plus de sang, rien ne bougeait que les bruits J'attendais les yeux enfants, que se finisse la nuit occupé à mon désordre "Et demain, il faudra mordre ! Et demain, il faudra mordre..."
La journée bat son plein sur la place du bourg Qui court à son train-train, qui compte ses débours y promène son chien, son humeur intestine ou cherche le printemps dans la frêle glycine
Le quotidien ballet des ruses ouvrières si prompt à ignorer son pas foulant la terre s'emploie à observer l'impérieuse et futile obligation de faire et de se croire utile
Mais, voyez ! quelques-uns, quelques-unes - Les Autres ! ont posé leurs destins, se sont faits les apôtres d'une toute autre fin, dans l'immobilité qu'ils ont choisi de prendre, au cœur de la journée
Ils ne bougeront plus; c'est dit ! C'est leur courage ! C'est leur seule vertu. C'est leur insigne hommage ! Le temps ne compte plus qu'à l'aune de leur acte La société refonde ici quel est son pacte
Un règne est mis au ban par la sobre attitude de quelques simples gens refusant l'habitude son cirque, son carcan, sa terrible injonction de courir sans savoir, ni amour, ni raison
Quand ils ne seront plus les Autres Sur Le Banc mais ceux qui auront su changer le cours du temps se connaîtront cocus, les derniers profiteurs et Madame jouira dans son carré de fleurs
Le vent, l'eau et le feu retrouveront leurs places et le sol généreux offrira sa surface à notre aventureux besoin de perdurer quand fourmi n'en sait rien, mais que nous aurons joué
Notre rôle soucieux du lendemain au pied du triste saule
Faire œuvre de bon sens ? Raison ? Philosophie ? Mais où ? Pour quelle danse ? Ah, non ! Plutôt l'Oubli !
Une note après l'autre, et puis un mot encore tout le verbe de l'âme à sa course aux treize ors les cinq premiers sans nom, les cinq suivants dociles les trois derniers sanguins, sautillant d'aile en île et voici le matin...
Tes yeux sans fard, sont amoureux Ta voix son rire est sans aboi Ta main me trouve sous le lin Tes jambes réclament que j'y porte enfin ma dithyrambe
Il mâche ton lotus avec la goutte au nez un sanglot dans la gorge encore à s'agiter fragile se gavant d'Elle en Il
Lui, c'est moi vu d'ici, dans ces yeux au plafond qui auront vu passer tant d'autres rejetons que ça leur fait pas mal, que ça les indiffère que ça ne change en rien leurs Petites Affaires
Eh, froid alignement de boiseries pugnaces que la sève a quitté par peur, sous la cognée ! J'ai, dans la medulla, de quoi vous rappeler la vigueur indomptée de mon esprit sagace
...
Elle n'en a rien su; tant mieux pour vos mirettes ! Permettez, s'il-vous-plaît, que ci-devant la tête
Ma chanson dans tes bras, tu en sais le refrain Je ne suis pas à toi, ton corps n'est pas le mien et c'est tout l'intérêt que je savoure ici
Pardon, je suis cruel par excès, par nature Dis-moi que tu le sais, que c'est ton aventure que c'est tout l'intérêt, pour nous, d'aimer ainsi
Oh, c'est déjà le jour ! Ah, faisons comme si nous n'avions pas dormi tout notre saoul de rêve et que, là-haut, les poutres dépourvues de sève ne nous empêchent pas de vivre nos amours
Rien, tu dis ! Au plafond, pas de poutres ? C'est vrai ? Ça mais ! Tu as raison; alors j'hallucinais ?
Treize ors nous illuminent…
Et plus rien au plafond qui nargue, qui fulmine…
Mais alors, c'est la paix ? C'est sûr ? C'est décidé ? Vois, je ne pleure plus; tu m'as bien consolé
Et pourtant, Medulla, tu m'échauffes l'échine !
N'ayons, mon bel amour, que nos heures enclines à nos sauvages ris
Treize ors à nos allants ! Et gloire à notre lie !