De toi à moi,
ce guéridon
nous tend les bras
Allons, allons !
Pressons le pas
On nous attend
Paris, sa nuit et ses géants
Un moment d'où
s'est égaré
le temps qui nous
était compté
j'en ressens tout
le fin mystère
quand me frôle ton courant d'air
Ornant les dômes
voici notre heure
Place Vendôme
on bat les cœurs
des jolies mômes
que nous chantions
malgré la polka des canons
Sobre parfum
par les arcades
fleure un jasmin
de promenade
je t'y retiens
pour un tango
sous l'arche du pont Mirabeau
Oh, bel ami
ta rémanence
où se remplit
mon existence
fait pas un pli
mène la noce
et chevauche un rhinocéros
Nos mains célèbrent
de part et d'autre
à lisière
qui est la nôtre
d'ombre à lumière
le souvenir
que ravive notre plaisir
Oh, les voilà
tous tes compères
les cancrelats
les réfractaires
ils n'auront pas
tu peux m'en croire
fini de clamer leur histoire
Revisitons
les vieux pavés
en rigodon
les yeux levés
vers l'Odéon
que nos théâtres
réfutent les vains idolâtres
Et c'est du miel
ce plein d'essence
de ritournelle
en déviance
Ombre éternelle
embrasse-moi
du guéridon où je te vois
tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#150
« Je me sens soulevé submergé de joie (...) L’homme peut voler beaucoup plus haut qu’un criquet »
Bérenger de Rhinocéros (Ionesco, 1957-1959)
-Illustration de Jacques Noël-