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Et pour la faim des temps

NOTRE COMBAT, 2007.

Oh, Bête ! Ma Bête ! Très chère Bête...

Il me semble sentir à nouveau sur ma nuque
le feu de tes naseaux que l'on disait caducs

Ce n'est pas dans le vent que me vient ce mirage
C'est la folie du temps qui rameute sa rage

Et ça vient - oh, c'est sûr ! et comme je l'attends
le front contre le mur, en bouche un goût de sang

Oh, ta faim me dévore ! Ah, j'ai faim, moi aussi
de ravager les corps où se terre la vie

NOTRE COMBAT, 2007.de marquer de mon fer à ton sceau régalien
la trop vilaine chair au trop libre destin

de marcher en bon ordre entre tes membres durs
terrible, prêt à mordre et répandre l'injure

de porter le carnage au point où tu m'envoies
de ton simple langage, écho de mes abois

de réduire l'esprit, l'art et la rhétorique
à plus sobre énoncé, à l'unique métrique

Oh, oui ! ce sera fête, et pour un millénaire
ton empire, Ô ma Bête, imprégnera les chairs

Et ce sera bonheur, honneur et satiété
pour les bouches sans cœur venues se restaurer
à ton sein

 

Ô, Bête ! Oh, chère Bête ! entame ce festin :

Mange-moi pour l'exemple ! Arrache-moi les yeux !
Que ma mort te ressemble et que j'en sois heureux

Après, tu me chieras sur les fosses communes
que ça fleure le gras terreau des pestes brunes

Ton souffle poussera aux seuils de la raison
le fétide agrégat de nos exhalaisons

Ruinant tous les bourgeons des consciences en herbe
leur inoculerons la mort jusqu'à la gerbe !

Ah oui, ce sera beau ! Et, oui, ce sera grand
Bête, ton renouveau... hait pour la faim des temps !

tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustrations extraites de NOTRE COMBAT © Editions du Seuil, 2007.

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