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paVupApRi - Page 35

  • Uchronies pariétales, en si

    Si le ciel avait eu moins d'ors au chevalet
    Si la chair ne souffrait plus de ses abandons
    Si la mémoire avait l'élégance d'un bond
    Si le vent ne soufflait que de tendres versets

    Si la danse de l'arbre inspirait le nanti
    Si l'ombre n'abritait que la fraîcheur du jour
    Si le nombre n'était qu'une somme d'amours
    Si la pierre entendait ce que je te confie

    Si l'organe océan venait à l'être l'humain
    Si les champs souterrains n'avaient plus de chaleur
    Si la main s'arrêtait au regret d'une fleur
    Si les graves élans n'avaient plus de destin

    Si l'agneau s'amusait de finir en méchoui
    Si le sang n'était pas si rouge qu'on le voit
    Si le verbe riait d'être porté en croix
    Si le peuple n'était pas qu'un vaste gâchis

    Je croirais en un dieu qui n'a pas de vie sage
    Je peindrais davantage une voie d'espérances
    J'applaudirais des deux l'égalité des chances
    Je fermerais les yeux sur les pauvres adages

    Et puis, avec un mal au dos
    enfin, j'aurais compris
    la grotte de Lascaux

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#260

     

  • pures pertes

    La pierre ensoleillée où musardait un rêve
    La nuée aspirant l'ombre des ris du fleuve
    Le frisson printanier d'une montée de sève
    Le trésor océan paré de libre épreuve

    Les gestes anodins dont fleurissait le sens
    La croisée des chemins béante à l'ouverture
    Les intimes festins perlés de fleuve essence
    Le quadrille des mains griffant leur signature

    Le chant, d'un seul couplet, que reprenait le jour
    La touche pianotée avant de s'endormir
    Le parfum résurgeant dans le moindre alentour
    La goulée prodiguant son prochain souvenir

    Et soudain, le regard butant sur l'horizon
    Dire est une prison plus lourde qu'un silence
    Aimer, un vain aveu, dérouté, sans maison
    Rêver, le triste jeu d'une absurde évidence :

    Pures pertes !
    Dès lors, demeure au cœur, insistante, l'alerte

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ferre-salon

    Le salon dormait dans la pénombre de mon vaste geste
    balayant son décor bourgeois, ses bris, ses restes,
    de leur dernier octroi.

    Ce denier faisant foi d'une gloire éculée,
    impropre, désormais
    que plus rien n'y tenait, ni lieu, ni dragée haute;

    Si lourde fût la faute,
    n'avoir su empêcher qu'elle soit mise au jour
    aura précipité, tache crue dans la cour,
    le déclin de l'endroit.

    De la chose, juger ne fut pas mince affaire...
    Contexte : temps de guerre,
    castes redistribuées, édits, dénonciations,
    rafles, déportations... Massacre !

    La paix tirait des bouffées âcres
    sur des cibiches étrangères;
    je me levais de ma civière,
    ma robe encore déchirée.

    Un bandeau noué sur mon regard,
    je contenais un hurlement : Vae victis !!
    et dus rendre à mon jugement - toute ! Justice.

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#259

  • Ovale Ier

    Où ? flotter mieux, ainsi, que dans son doux cloaque
    exempt de tout serment, lié par aucun pacte
    avec un tambourin pour seule compagnie
    celui d'un cœur sans pli dont c'est le premier acte

    Voici qu'une musique enrobe l'habitacle
    prodigue, sans obstacle, un flot de pensées neuves
    Je ne suis pas conscient que mes yeux s'en émeuvent
    Je suis bien installé, à demeure, au spectacle…

    Ailleurs est impossible !

    Liquide, la durée passe du rouge à l'or
    D'un geste ramolli, j'en touille le trésor
    Que sais-je de son prix ? Je lui fais des caresses
    J'explore un sentiment; est-ce que je souris ?

    Eh, mais quels sont ces bruits, ces lumières soudaines
    ce froid qui me remplit et m'entoure à la fois ?
    Quels sont tous ces débris ? ma coquille, peut-être ?
    En moi, gronde un lent cri : je n'ai pas voulu naître !

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#258

  • Helléniques ajours (épais et décroissants)

    Il fait grand vent sous mon chapeau
    Le cheveu court après l'amour
    que j'ai en corps - eh, bien profond
    et pis que tenace chanson !
    Tu sais : la la... la lère, en do
    Sans ristourne, la ritournelle !
    Je l'aimais seul, seulement elle
    a tout bien tiré ses rideaux

    ~

    Comment s'écrit l'amitié
    sur un vieux papier buvard
    quand les plumes sont mâchées
    que l'encrier pleure, noir
    l'injonction sur l'écritoire
    de n'être plus, dans ces yeux
    que trop encombrant espoir ?

    ~

    J'ai nourri (c'était moi ?)
    une passion soudaine
    pour un parfum d'Eden
    et j'en suis resté - quoi ?
    allez, ma quotidienne
    à me ronger les foies

    ~

    Un ombre a chuté,
    là, devant mes pieds...
    Je laisse un regard
    baigner dans son lard
    et m'assaisonner

    ~

    I' r'tomb' des gouttes !
    Ça fait des plis
    jusqu'à mon lit
    rincé au doute

    ~

    Nul mystère
    Caponière ?
    Rien à faire !

    ~

    Ces maux ?
    C'est trop

    ~

    Eh
    Paix !

     

    vent,ritournelle,Delphine Signol

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK