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paVupApRi - Page 33

  • La der d'Eden (2)

    Le chapeau mou sur le front moite
    la lippe lâche, mais benoîte
    les yeux... chacun, dedans, dehors...
    le geste souple, sans effort
    une paresse aussi, au ventre
    je laisse mes pensées couler depuis leur centre

    Que s'agite la ville alentour, je n'en ai cure...
    A elle, amours du jour; à moi, la couverture

    Je tire un abandon - d'au moins sa bonne livre !
    des eaux du fleuve blond et ses reflets de cuivre

    La lune a tout fripé son visage enfantin
    (je lui prodiguerai un massage, demain)

    De sa joue est tombée une larme opaline
    que je viens aboucher sur la lèvre marine

    Le vent me souffle un chant connu
    J'ai beau chercher, je n'en sais plus
    ni les couplets, ni le refrain
    Je fais illusion, de la main
    (celle qui n'est pas dans mon ventre
    à farfouiller pour m'arracher ce mal au centre)

    Demain ! Demain ! Reste où tu es !
    drapé de ton éternité...
    Sais-tu comme la fleur t'ignore ?
    Alors que tu ronges mon corps
    - et à commencer par la foi...

    Oh, c'est bien la dernière fois
    que j'espère
    vivre un amour entier sur cette terre

    Aussi, chanté-je
    un chant connu des éternelles neiges

    Aucun amen
    sans avoir entendu la Der d'Eden

     

     

    poésie,la der de den,Delphine Signol


    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Les saltimbanques

    Delphine Signol,Les Saltimbanques

    Les saltimbanques
    tournent en jeux fiévreux le rêve qui leur manque
    où la gaieté
    coule un ciment de fraternelle humanité

    Ils vont leurs cours
    sans souci de salamalecs ni vains détours
    longent des plages
    la frange où vient s'échouer le fin sel du partage

    Les saltimbanques
    se donnent rendez-vous dans de joyeuses planques
    par amitié
    pour la fortune de leur geste débridée

    Ils parlent fort
    étourdis par le miel de singuliers trésors
    et pissent dru
    sur les incantations de pénible vertu

    Les saltimbanques
    bordent les nuits velours du songe qui les flanque
    d'une bibine
    tirée d'un trait aux fûts des citadelles, fine

     

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • défragration

    Un étrange parfum flottait dans les couloirs
    venteux d'un vilain soir à finir au couteau
    sur la jute plissée de l'horizon rougeaud
    où le printemps peinait à se faire valoir

    C'était plus qu'une odeur puisque c'était fleuri
    avec une rousseur poivrée en suspension
    Je m'y recomposais une bénédiction
    (le grassouillet regain d'une présence amie)

    L'orient rafraîchissait les plis du fleuve gourd
    Je n'aurais pas tenu bien longtemps sur la rive
    avec la goutte au nez, à trier ma lessive
    Alors, je l'ai compris : le vent me jouait des tours !

    D'étranger, le parfum devint une évidence
    Ce fut comme une transe et je m'y égarais
    Une défragration s'emparait de mes sens
    Amour et Abandon dans un même bouquet

     

    poésie,fragrance,fleuve,venteux

    tiniak ©DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#263

  • Mon gris-gris à dorer

    Je l’emporte, il m’embarque
    nous voguons de concert
    en traînant dans les parcs
    sous les portes cochères
    replètes

    Partout, à l’horizon
    la même fête, alors
    s’arrange des crayons
    pour affiner son port
    de tête

    Dérangées, les nuées
    ça moutonne ! ça vrille !
    Leur menace avortée
    implore un stylo bille
    - en stylet ?

    Mais je grave à la plume
    ceints d’une moleskine
    les feuillets qui m’enfument
    autant que je les signe
    au carnet

    Mon gris-gris à dorer

     

     

    poLésie,impromptu littéraire,fermerla parenthèse

    tiniak ©DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    pour un Impromptu Littéraire - tiki#262

  • recollection in fado #54

    Fi des mélodies coutumières
    lues en boucles sous le menton
    J'embarque d'autres, passagères
    sous un plus léger pull-over
    parcouru de soyeux frissons

    Au balcon, je fais prendre l'air
    à des colonies de chiffons
    dont l'alignement bayadère
    achève de curer l'hiver
    et ses capricieux abandons

    Délicatesse printanière
    où vernis sage se confond
    avec une paix singulière
    je te garde, à la régulière
    en cœur, un sentiment profond

    Ô Fugitive de naguère
    aux sauvageonnes prétentions
    je t'ai rangée sur l'étagère
    parmi les postures trop fières
    par souci de récollection

     

    poésie univoque,Delphine Signol,fado,récollection

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK