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paVupApRi - Page 31

  • Roots

    Le fleuve est noir et parle aux nues
    Dessus, la rue va, sans espoir
    Je marche dans les pas du soir
    Sa rêverie m'est plus aiguë

    Mes fers aux pieds sont invisibles
    Le fouet claque dans un regard
    Je chante : "On se verra plus tard"
    (un code puisé dans la Bible)

    Un enfant me touche la main
    Son parent l'en détourne, vite !
    Je lui adresse mon invite
    Il est pâle; il est incertain...

    Là, taire embrase mes racines !
    Oh, nulle pitié dans mon cœur
    Je suis l'inconcevable Ailleurs
    Je suis plus près qu'une cousine

    Savoie, tu t'es rangée plus tard...
    mais sur quel fart vas-tu skier ?
    Réunion, tu t'es oubliée
    à envier Madagascar ?

    Je vais me faire un columbo
    en raillant la fin des ans pires !
    Je vais te lire comment dire
    autre chose que mon négro

    L'espèce, nôtre, est noire au fond
    (vois-tu un peu ce qui te gène ?)
    Oh, tu peux ranger ta gégène...
    Bientôt finis, les roux, les blonds !

    Mes parents m'ont nommé David
    Depuis, j'engrange la question :
    "Quand reverrai-je Salomon
    pourfendre les temples avides

    disant : que Justice est Raison
    que l'Homme est meuble, mais censé
    exercer toute sa pensée
    pour que règne le seul Pardon

    Possible...

    Nulles fautes ! Eh ! Que l'erreur
    tangible...
    de se penser plus qu'infaillible
    que ton frère ou ta sœur"

    Aminh ? Amen ? Et quoi encore !?!
    Je vais crever au pied de l'arbre
    Je vais y loger mon palabre
    Tu me lis ? C'est que je suis mort

    Sans nom...

    Autre que celui de ta maison

     

    slavery,esclavage,yes,WTF

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#271

     

  • Train-train journalier

    Un jour à naître dans les mains
    à ma fenêtre aux champs bleu nuit
    et tout l'orange qui s'ensuit
    j'hésite, le pied sur le frein

    T'ai-je dit que j'ai le sang lourd
    des pas venus à ma rencontre?
    Ils soufflaient : "brûle-moi, tout contre"
    et regagnaient vite leur cours

    Aujourd'hui s'étire à nouveau
    sur sa fragile étente à linge
    Cher payée, sa monnaie de singe !
    que j'ai trop souvent prise au mot

    T'ai-je vue me donner le bras
    pour me flanquer d'un oeil plus tendre ?
    Le jour, alors, pouvait attendre
    et la nuit, dérouler son bas

    Mais voici l'aube qui paraît
    Et, par quel extraordinaire
    son jupon de laine mohair
    me chatouille le bout du nez

    Allons ! C'est l'heure, il faut lancer
    sur le sol encore engourdi
    un pied ferme et plein d'appétit
    pour le train neuf de la journée

     

    poésie,lison,dominique durel

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Jungle, couine !

    La jungle est au jardin et la ville s'en dore
    Bon... je respire encore et tu me tiens la main
    Un cri prend son essor; il plaide son chemin
    dans le jour incertain du fruit de nos efforts

    La pluie s'est ravisée : "Non, pas ici... Ailleurs..."
    Nous cherchons le meilleur en fouillant nos carnés
    Aux nubiles veilleurs, la nuit vient murmurer
    qu'il fera beau pleurer par excès de bonne heure

    La vapeur a surgi au revers des toitures
    et va lécher au mur la toile qui s'oublie
    tandis que s'aventure une araignée meurtrie
    sur le sol étourdi par nos jeux, nos postures

    La fête est au plus haut ! que nos âmes convoquent...
    Eh, peu nous chaut l'époque ! elle a toujours bon dos
    Fi de taille ou d'estoc, c'est, la garde au fourreau
    que nous fendons les maux, libres de nos défroques !!

    La bête grogne un peu, mais c'est avant de jouir
    Elle est toute au plaisir de mourir par le feu
    et - c'est peu de le dire, elle a ce qu'elle veut...
    Je le vois dans tes yeux qu'inondent mes soupirs

    La ville se résume à sa tête d'épingle
    car notre étoile dingue au ciel, avec ses plumes
    Tu caresses mon flingue et proposes : "On la fume ?"
    Je t'aspire la brume et vais tailler ma jungle

     

     

    poésie,jungle queen,polésie lubrifiante mais pas trop,passion,taille-haie,delphine signol

     

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Pisse and Love

    Sur un tapis de chrysanthèmes
    bordant la stèle au noir mica
    puisque je n'étais plus abstème
    à force de rhum et vodka
    au cœur, une chanson bohème
    au bras, une matriochka
    (appétissante, quoique blême)
    merguez en pogne, le froc bas
    je déchargeais mes tréponèmes
    en manière de vendetta

    L'heure était sombre et automnale
    L'endroit s'y prêtait en tout point
    C'est qu'on venait pour la Toussaint
    rendre hommage au vice-amiral

    Il est mort cocu, le saint homme
    pas de ça ! mais du ridicule
    de s'être fourré le bidule
    - allez savoir...? dans un vid'-pomme !

    Gaillarde, sa matriochka
    (une santé ! une acrobate !)
    chaque année m'offre ses cravates
    sous le couvert des aucubas
    au cimetière
    où il nous plaît de faire l'amour, pas la guerre

     

    poésie,humour,14 juillet,poésie lubrifiante,grivoiserie

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#270

    Avec une pensée grivoise pour l'excellent vegas-sur-sarthe

  • feutre mou (Orne mental)

    Feutre, ce livre clos

    tient sur ma tête bée

    En réchappe des mots

    la dernière fournée

    Un étang s'apaisant

                filmé au plain de l'eau

    Trouve le coin charmant

                à cette page

    Rognure de pain blanc

                relevant de l'ego

    Et l'heur, et l'âge

     

    M'être, dans cet instant

                plus chargé qu'un graphème

    Offre à mon jugement

                aux réactions sans schèmes

    Un fol écho :

    « Viens jeter, bête à cornes !
    ton livre aux plis de l'eau sale de l'Orne »
     


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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#266