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poésié - Page 65

  • Les Autres Sur Le Banc

    La journée bat son plein sur la place du bourg
    Qui court à son train-train, qui compte ses débours
    y promène son chien, son humeur intestine
    ou cherche le printemps dans la frêle glycine

    Le quotidien ballet des ruses ouvrières
    si prompt à ignorer son pas foulant la terre
    s'emploie à observer l'impérieuse et futile
    obligation de faire et de se croire utile

    Mais, voyez ! quelques-uns, quelques-unes - Les Autres !
    ont posé leurs destins, se sont faits les apôtres
    d'une toute autre fin, dans l'immobilité
    qu'ils ont choisi de prendre, au cœur de la journée

    Ils ne bougeront plus; c'est dit ! C'est leur courage !
    C'est leur seule vertu. C'est leur insigne hommage !
    Le temps ne compte plus qu'à l'aune de leur acte
    La société refonde ici quel est son pacte

    Un règne est mis au ban par la sobre attitude
    de quelques simples gens refusant l'habitude
    son cirque, son carcan, sa terrible injonction
    de courir sans savoir, ni amour, ni raison

    Quand ils ne seront plus les Autres Sur Le Banc
    mais ceux qui auront su changer le cours du temps
    se connaîtront cocus, les derniers profiteurs
    et Madame jouira dans son carré de fleurs

    Le vent, l'eau et le feu retrouveront leurs places
    et le sol généreux offrira sa surface
    à notre aventureux besoin de perdurer
    quand fourmi n'en sait rien, mais que nous aurons joué

    Notre rôle
    soucieux du lendemain au pied du triste saule

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#153

    poésie,anarchie,position réfractaire,banc,merci,cacoune

    ©crédit photo : Cacoune

    et musique suggérée par Miss Tiss ;)

  • Treize ors, Medulla !

    Faire œuvre de bon sens ? Raison ? Philosophie ?
    Mais où ? Pour quelle danse ? Ah, non ! Plutôt l'Oubli !

    Une note après l'autre, et puis un mot encore
    tout le verbe de l'âme à sa course aux treize ors
    les cinq premiers sans nom, les cinq suivants dociles
    les trois derniers sanguins, sautillant d'aile en île
    et voici le matin...

    Tes yeux
    sans fard, sont amoureux
    Ta voix
    son rire est sans aboi
    Ta main
    me trouve sous le lin
    Tes jambes
    réclament que j'y porte enfin ma dithyrambe

    Il mâche ton lotus avec la goutte au nez
    un sanglot dans la gorge encore à s'agiter
    fragile
    se gavant d'Elle en Il

    Lui, c'est moi vu d'ici, dans ces yeux au plafond
    qui auront vu passer tant d'autres rejetons
    que ça leur fait pas mal, que ça les indiffère
    que ça ne change en rien leurs Petites Affaires

    Eh, froid alignement de boiseries pugnaces
    que la sève a quitté par peur, sous la cognée !
    J'ai, dans la medulla, de quoi vous rappeler
    la vigueur indomptée de mon esprit sagace

    ...

    Elle n'en a rien su; tant mieux pour vos mirettes !
    Permettez, s'il-vous-plaît, que ci-devant la tête

    Ma chanson dans tes bras, tu en sais le refrain
    Je ne suis pas à toi, ton corps n'est pas le mien
    et c'est tout l'intérêt que je savoure ici

    Pardon, je suis cruel par excès, par nature
    Dis-moi que tu le sais, que c'est ton aventure
    que c'est tout l'intérêt, pour nous, d'aimer ainsi

    Oh, c'est déjà le jour ! Ah, faisons comme si
    nous n'avions pas dormi tout notre saoul de rêve
    et que, là-haut, les poutres dépourvues de sève
    ne nous empêchent pas de vivre nos amours

    Rien, tu dis ! Au plafond, pas de poutres ? C'est vrai ?
    Ça mais ! Tu as raison; alors j'hallucinais ?

    Treize ors nous illuminent…

    Et plus rien au plafond qui nargue, qui fulmine…

    Mais alors, c'est la paix ? C'est sûr ? C'est décidé ?
    Vois, je ne pleure plus; tu m'as bien consolé

    Et pourtant, Medulla, tu m'échauffes l'échine !

    N'ayons, mon bel amour, que nos heures enclines
    à nos sauvages ris

    Treize ors à nos allants ! Et gloire à notre lie !

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

    'All of you' - Riz MC feat. Aruba Red (enjoy this LDN air!)

    ...You're a heart shaped tart faced rubicks cube...

  • future isthme

    Je suis cent lents demains dans le jour qui se lève
    sans bouger d'un iota, si tu le veux

    Je suis la poche ou tinte une mélodie brève
    la voie passive d'une pièce ou deux

    Je suis la réception sur le balcon mouillé
    gouttant du nez sur le cou du Cyclope

    Je suis la coupe pleine avec son lot de clés
    à son bain de mystères interlopes

    Je suis le dernier mot près du prochain silence
    qui me semblera souple et résolu

    Je suis l'invitation à commettre une danse
    au salon des bien seyantes vertus

    Je suis la balle d'or échappée de tes mains
    qui te mène au crapaud devant la mare

    Je suis le rêve encore à son tendre festin
    chaude paresse en ton premier regard

    Je suis le courant d'air furtif et apaisant
    rafraîchissant ta nuque à l'improviste

    Je suis le carnaval de tes rires enfants
    t'adressant mon salut en bout de piste

    Je suis l'œil intérieur et l'autre sur le monde
    ai la main dans la tienne, à l'occasion

    Je suis le dernier vol avant le tour de ronde
    et qui revient toujours à ton giron

    Muse ! Muse ! ton strabisme m'amuse

    poésie,grand écart,profession de foi,conte,réverbères,nocturne,docte urne
    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Nun, quoi ?

    Rotkäpchen, ta grand-mère !
    Louise MarkiseSollst' ihr was kaufen, prendre l'air
    (Na, Jungen ! Bougez-vous !
     Nun achten Méchant Loup)

    Ach, Quatsch ! Et quoi encore !?
    Überrascht, bin ich noch
    Que je sache, où que j'aille
    Wolfie livre bataille

    Un magasin ? Nur welsch' ?
    Siest' wie ma peau de pêche
    Appelle was ander's
    Nun, hau' ab ! Kein pleur

    Sag' mal, si j'en reviens
    Gug' mal, le panier plein
    Was endlich glaubst du ?
    Que j'ai vu le Grand Méchant Loup ?

     

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré d'une photographie de Louise Markise, berlinoise volontaire
    Klick und breiten

  • La paix !

    si personne ne le dit, je le pense... 

    La paix ! La paix, les chiens ! C'est quoi tout ce tapage ?
    Après qui, quoi, quel enfer, hurlez-vous, ce soir ?
    Laissez mon nom tranquille et rangez vos bavoirs,
    je ne lâcherai rien ! Je connais trop mon âge.

    Ah, c'est bien, taisez-vous ! L'heure est à autre chose.
    Vous avez bien mangé; vous dormez sous mon toit;
    votre chienne au côté vous murmure sa loi
    et couinez comme un chiot qui n'a pas eu sa dose !

    Poilus de pied en cap, conquis d'une caresse,
    réglés mieux qu'une montre, à votre routinière,
    vous balisez, sans honte, à l'arbre, au réverbère
    de pisse votre chair - indolente paresse !

    Ah, suffit ! Merci bien ! Je vous nourris, vous sors,
    vous flatte de la main, vous nomme, vous appelle,
    vous attribue chacun une âme personnelle,
    Et vous me jouez quoi ? Cet opéra de mort ?!

    Il est depuis longtemps enterré, le voisin
    (elle l'avait quitté depuis peu, la voisine).
    Mais quoi ! Quel est le jeu ? Quelle rage canine
    vous fait hurler si fort, en ce petit matin ?

    Xénophobe ne suis, je ne vous juge pas;
    mais c'est quoi ce vacarme sous le ciel inerte ?
    Vous chantez ? Vous pleurez ? Vous me donnez l'alerte ?
    Vous ne m'apprenez rien, l'horreur est déjà là.

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustr'action RADIOHEAD '2+2=5' 

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    Then enjoy them, FROM THE BASEMENT