conte
-
Chaire au porteur
Chère et périssable chair..Quel étrange abri fais-tuà l'ouvrage universeldes quotidiennes vertusaux vices par trop méconnusautour d'un songe solitaireSingulier foyer de mirageset cannibales foliescomme je t'ai - mal compris !aimé toujours davantageà te caresser la brûlureJe promène ta valiseaux cosmogoniques effetsdans l'atmosphère qui friseau bord de ses longs parapetsjusqu'au terme du voyageTôt viendra le temps de rangerprès du fleuve ta maisonpuisque, déjà, le compte est bonalors, il faudra balayerles moutons si le Conte y esttiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK -
Poucet mort
N'est-ce pas ? N'est-ce pas... Tu l'as mangé, mon cœur
poêlé, aller-retour, et aux petits oignons
Tu l'auras cuisiné sur une noix de beurre
sobrement épicé, entouré de lardons
avec, pour agrément, persil, pommes-vapeur
et, au dernier moment, une pincée de sellesN'est-ce pas ? N'est-ce pas... Tu me l'as arraché
tandis que je dormais dans un pli de ton bras
le songe appesanti sur ton corps parfumé
assommé de content - peut-être mort, déjà !
ayant livré aux draps nos fastes crudités
dans un inénarrable et vorace festinN'est-ce pas ? N'est-ce pas que tu m'as accueilli
au plus fort de la nuit, guidé par ta lueur
Tu m'ouvris la demeure où n'étais plus celui
parti chasser, d'instinct, pour ses viles ardeurs
la chair incompatible, avec tant d'appétit !
J'étais venu, marri, perdu et affamé...N'est-ce pas ? N'est-ce pas que que tu montrais mon but
puisque j'étais enfant, courant son devenir
bardé d'une fratrie trop jeune pour la lutte
et qui me reprochait de ne savoir grandir
plus haut que les parois qui nous semblaient abruptes
et ne préfiguraient qu'un terrible abandonN'est-ce pas ? N'est-ce pas que je suis dans ton sein
puisque tu m'as mangé, mon ogresse anonyme
Je n'en ai pas souffert; au contraire, il me vient
à l'idée que c'était, d'impérieux paradigme
une nécessité d'arriver à ce point
où l'enfance prend fin, par une autre naît sensLes bottes sur le seuil de mon nouvel endroit
comme un acte de foi, témoigner de ce deuil
qu'il m'aura fallu faire; et, pour alarme à l’œil
la science de ces nuits hantées par mes abois
quand se vidait mon sang vainement sur la terre
de Lumière et de Vie, aujourd'hui être pèretiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Illustration d'en-tête : Gaëna da Sylva. -
future isthme
Je suis cent lents demains dans le jour qui se lève
sans bouger d'un iota, si tu le veuxJe suis la poche ou tinte une mélodie brève
la voie passive d'une pièce ou deuxJe suis la réception sur le balcon mouillé
gouttant du nez sur le cou du CyclopeJe suis la coupe pleine avec son lot de clés
à son bain de mystères interlopesJe suis le dernier mot près du prochain silence
qui me semblera souple et résoluJe suis l'invitation à commettre une danse
au salon des bien seyantes vertusJe suis la balle d'or échappée de tes mains
qui te mène au crapaud devant la mareJe suis le rêve encore à son tendre festin
chaude paresse en ton premier regardJe suis le courant d'air furtif et apaisant
rafraîchissant ta nuque à l'improvisteJe suis le carnaval de tes rires enfants
t'adressant mon salut en bout de pisteJe suis l'œil intérieur et l'autre sur le monde
ai la main dans la tienne, à l'occasionJe suis le dernier vol avant le tour de ronde
et qui revient toujours à ton gironMuse ! Muse ! ton strabisme m'amuse
tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK -
Nun, quoi ?
Rotkäpchen, ta grand-mère !
Sollst' ihr was kaufen, prendre l'air
(Na, Jungen ! Bougez-vous !
Nun achten Méchant Loup)Ach, Quatsch ! Et quoi encore !?
Überrascht, bin ich noch
Que je sache, où que j'aille
Wolfie livre batailleUn magasin ? Nur welsch' ?
Siest' wie ma peau de pêche
Appelle was ander's
Nun, hau' ab ! Kein pleurSag' mal, si j'en reviens
Gug' mal, le panier plein
Was endlich glaubst du ?
Que j'ai vu le Grand Méchant Loup ?tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
inspiré d'une photographie de Louise Markise, berlinoise volontaire
Klick und breiten -
MÉCHANT SONGE...
Méchant songe, tu me ressembles
exsangue dans les bras du père
au chant des aulnes et des trembles
par la lande crépusculaireCette lueur au loin qui brûle
je la vois, juché sur mon arbre
mais c'est un autre crépuscule
qui m'ouvre sa porte de marbreComme toi, j'attendais que vienne
Anne, Ma Sœur Anne au regard
porté aux confins de la plaine
notre fraternel étendardCar c'est par le choix de la terre
au terme écrit sans indulgence
que la mort et non la misère
forge le songe à l'évidenceJe n'aurai pas d'humilité
de pudeur, ni de peur aucune
au moment de laisser passer
ma vie dans un rayon de luneJe les aurai données déjà
en pâture à d'autres ressources;
que l'enfant marchant dans mes pas
relance et poursuive la coursetiniak - mes chanSonges
© 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#83.précédente participation, par ici - tiki#82.
(thème : A la place du loup)