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nocturne

  • Nocturne filiation

    Ma lune est moustachue, la tienne glabre
    et projette aux carreaux la danse des bourgeons

    Si je fendais le ciel à coups de sabre
    je n'influerais pas plus sur son inclinaison
    aux degrés immuables...
    Ils te tiennent logée au loin
    plus bas sur l'horizon
    sans peine commuable

    Là, s'invite peut-être à ton regard
    le nez à la fenêtre, une même question

    S'il se pouvait, par quelque heureux hasard
    que, dans cet infini, nous nous rencontrions
    ...pour une heure adorable
    épinglée à la proue d'airain
    d'un nocturne galion
    échoué sur le sable

    Ma fille bien-aimée
    comme nous danserions !

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Même nuit, même jours

    (Nocturne... jouez, pianos)
     
    Aussi mort que les feux persistants de l'étoile
    je sais que ton regard n'a plus de bienveillance
    et ça, depuis longtemps qu'est retombé le voile
    au pied de l'arbre creux des mornes suffisances
    promptes à condamner
     
    Nocturne cécité, souffle une fois pour toutes
    les trompeuses bougies dont s'orne ton autel
    que je l'embrasse enfin d'une vision sans doute
    et chérisse des yeux les signes fraternels
    d'anciennes amitiés
     
    Obscure évanescence aux paroles fantômes
    quand détourneras-tu de ma voie solitaire
    ta prégnance obstinée, tel un vieux métronome
    intimant à mon chant son rythme autoritaire...
    Te lerras-tu mouri' !?
     
    Une pâle inquiétude au front horizontal
    traîne sa longitude à l'injonction du jour
    sur la scène où reprend la farce sociétale
    pour le même navet de placides amours
    et de gloires sans prix
     
    Je vais, les yeux fermés, souscrire au bavardage
    « Tenez, mon bon monsieur, voici votre pain rond »
    « N'étiez-vous pas naguère avec Elle en ménage ?"
    « Les étoiles m'ont dit qu'aujourd'hui, c'est tout bon
    pour votre zodiacal... »
     
    J'use de politesse et j'entre au générique (!)
    J'abonde, je fabrique un civil imago
    surfant sur des rouleaux d'apartés hygiéniques
    que s'offre - Ça est là ! mon rebelle cerveau
    « Va ! Soupire, animal... »
     
    Mais je reste encombré de pollutions stellaires
    alors que mon esprit se cherche un oubli sûr
    Ce pauvre cinéma ne saurait m'en distraire
    Dans l'ombre, sous mes pas; crisse une salissure
    aux chagrineux contours
     
    Le ciel est un boulet rivé à ma cheville
    une tête de mort dans ma paume froissée
    Sauf à en dégripper le roulement à billes
    le mensonge d'un astre égraine au sablier
    même nuit, mêmes jours
     
     

    papier hygiénique

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    ...'Cause the same stars that cover you, they cover me...
     
    à Laurence Le Masle
  • Jugement de pâle heure

    Je te prends par la main, belle nuit sans sommeil
    où Nulle Autre Pareille est encore à venir
    elle est humide, fraîche et me garde un soupir
    pour l'heure avant que l'aube assoiffée n'appareille
     
    Un message est figé dans le suspens des astres
    à l'infini cadastre où tracent les pensées
    leur proprette Qabale au membre délabré
    sans même avoir idée du Songe qui le castre
     
    « Gagne-moi l'âme entière ! Absorbe mon regard !
    Il n'est jamais trop tard pour mériter l'Oubli
    Nocturne Suffisance, en ton secret abri
    je renoue avec l'or de mon premier hasard »
     
    Eh, quoi ? J'entends un pleur, une larme - sans feint !
    le terrible festin d'être seul en conscience...
    Ah, mais ! tu m'as rejoint, ma chère Obsolescence
    et sens battre ton pouls, juste là, sous le sein
     
    Mésange sans souci qui dors sur ta nichée
    que n'as-tu rapporté sur tes ailes agiles
    un parfum d'outre-cœur à l'ombre malhabile
    à lire dans le ciel où ses pas l'ont portée ?
     
    « Érige mes transports où nul n'y peut contraindre
    un désir que l'Âme-hors soit la révélation
    que la peine s'abreuve où règne l'abandon
    mais qu'il n'est de raison aucune de s'en plaindre »
     
    Nous voici sur le seuil de nos grands tralalas
    toi, mon Petit Émoi et toi, mon Juste Rire
    avec le ciel pour dais, la terre pour mourir
    et le temps méconnu pour y livrer combat
     
    Tout finira soudain - comme chaque aventure !
    par une autre ouverture au capiteux parfum
    qui nous ferait passer la nuit dans l'autre main
    alors qu'elle nous tient, jusqu'au bout; ça, c'est sûr !
     
    D'où que vienne leçon, par foi ou d'expérience
    une intime évidence accuse la passion
    sur le trait vaporeux des lointains horizons
    comme au douillet giron des sourdes appétences
     
    « Eh, là-haut, mes transports ! Avez-vous fait le tour ?
    Il n'est plus loin le jour et je me refroidis…
    Ramenez à bon port quelque nouvel ami
    qui sache mieux que moi vanter le frêle amour »
     
    Pourtant que passe l'heure à son rythme intrinsèque
    l'instant que je dissèque au gré du sentiment
    semble d'éternité prolonger le plain-chant
    et sur l'orgue du temps lever toute hypothèque
     
    Âme, corps et sang frais, dans une chorégie
    s'accordent à la nuit, à son vaste bourdon
    En résultent l'esprit et le lent diapason
    de la contemplation dont j'énonce le prix
     
    Lors, c'est déjà Demain qui frappe sa monnaie
    sur le dernier pavé dans la mare des rêves
    car le Grand Passager n'observe aucune trêve
    Un vol d'oiseaux s'élève et va le célébrer
     
    « Encore une minute, allez ! pour le rappel
    que me réclame un cent de mes songes en lice
    et lever mes filets des nocturnes abysses
    où se sont abîmés tant de noms fraternels »
     
    Hospitalière nuit, tu me lâches la main…
    Aux signaux quotidiens, perle par tous les pores
    une suée de chagrin aux laborieux essors
    couvrant de ses débords l'ample épiderme urbain
     
    Et le jour a troussé son jupon sur les cimes
    Sa lumière m'intime à nouveau d'avancer
    à l'aveugle - tant pis ! mais au coup de sifflet
    avec le pas réglé sur son seul paradigme
     
    Un Autre, près de moi, a-t-il cette impression ?
    Que peut-il bien jauger de ma propre existence ?
    Est-il trop occupé à tenir la cadence ?
    …Tant de possibles sens, qu'une destination !
     
    « Rangés tous les transports, allons ! dans le barnum...
    Il se pourrait que Pomme (à nulle autre pareille)
    après avoir soldé son bon peu de sommeil
    soit prête à partager son singulier pensum »
     
    Et quand la nuit viendra, nous lui tendrons l'âme, hein ?
     

    mug me

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
  • future isthme

    Je suis cent lents demains dans le jour qui se lève
    sans bouger d'un iota, si tu le veux

    Je suis la poche ou tinte une mélodie brève
    la voie passive d'une pièce ou deux

    Je suis la réception sur le balcon mouillé
    gouttant du nez sur le cou du Cyclope

    Je suis la coupe pleine avec son lot de clés
    à son bain de mystères interlopes

    Je suis le dernier mot près du prochain silence
    qui me semblera souple et résolu

    Je suis l'invitation à commettre une danse
    au salon des bien seyantes vertus

    Je suis la balle d'or échappée de tes mains
    qui te mène au crapaud devant la mare

    Je suis le rêve encore à son tendre festin
    chaude paresse en ton premier regard

    Je suis le courant d'air furtif et apaisant
    rafraîchissant ta nuque à l'improviste

    Je suis le carnaval de tes rires enfants
    t'adressant mon salut en bout de piste

    Je suis l'œil intérieur et l'autre sur le monde
    ai la main dans la tienne, à l'occasion

    Je suis le dernier vol avant le tour de ronde
    et qui revient toujours à ton giron

    Muse ! Muse ! ton strabisme m'amuse

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    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK