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poésié - Page 67

  • bench holy day

    Au clocher sonnait le rappel
    séculaire et dominical
    des bonnes âmes provinciales
    « C'est l'heure, allons ! Au rituel ! »
    Et ding... Et dong... Eh, Ritournelle !
    On a vu plus gai, pour un bal !
    Aux collets bruissent des crécelles
    (faisant foi de leur principal !)

    Le mois de mai s'est oublié
    chez quelque voisin débonnaire
    faiseur de bons mots, bonne chère
    et moins chrétien que sa moitié
    qui se presse au bras de sa mère
    comme elle tordue et voûtée
    Miséricorde en bandoulière
    et comptant jusqu'au Petit Lait

    Je voyais cela vaguement
    l'esprit troublé par les oiseaux
    qui braillaient parmi les rameaux
    leur tournant le dos, sur un banc
    à ce coin de rue peu passant
    quand les braves sont au repos
    à leur office les dévots
    et tapis tous les mauvais sangs

    Je regardais mes pieds sans faim
    (fis pourtant quelque découverte :
     ce qui circule sur l'inerte
     apparemment n'a pas de fins)
    quand les vieilles de ce matin
    devisant sur l'Homme en expertes
    commentant l'Ordre et le Commun
    s'assirent aux places offertes

    Près de moi ! Ces protubérances !
    Ça y allaient sur les Couillons !
    leurs simagrées, leurs dévotions
    leurs si malingres existences
    - et moi qui flattais le Bourdon...
    tenant chacune son pochon
    vilipendaient les négligences
    « ... au sein même de Sa Maison !... »

    Ne me suis jamais pensé vieux
    - et encore moins vieille pie !
    mais je m'avisais que mon dit
    autrement, mais n'eût pas fait mieux !
    Le ton était presque joyeux
    Le sarcasme avait de l'esprit
    ponctué de francs et coquins ris
    ou de longs soupirs sentencieux

    Le printemps pouvait bien attendre
    Hiver avait un goût sublime
    Je restai là, à les entendre
    (elles me suggéraient des cimes !)
    Si l'on me demande, à tout prendre
    j'aime autant être leur intime
    que de ceux qu'elles voulaient pendre
    ou mettre au cul la carte SIM !

    Elles m'auront laissé sans suite
    m'ayant ignoré tout du long
    (je n'étais qu'un Jeune Couillon
     à peine lavé de sa cuite !)
    et, chacune avec son pochon
    marqué au sceau du Huit-à-Huit
    s'en retourna vers sa maison
    sans raison de prendre la fuite

    poésie,hypocrisie,idées reçues,banc,photographie,gaëna da sylva

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par une photographie de Gaëna Da Sylva
     

  • À fleur, le temps

    Le temps, c'est du vent, mais la pierre ?...

    J'étais là, pour ma promenade
    - un jeu pas loin de la parade;
    au front logé quelque mystère
    accaparé par l'atmosphère

    J'observais dans mon entourage
    les bâtiments plus ou moins vieux
    au mitoiement pas très heureux
    mais dont je tirais avantage

    Et puis, j'ai regardé mes pieds
    À l'endroit où je m'arrêtai
    je découvris cette insolence :
    la nature et sa résistance !

    D'entre les pavés jaillissait
    une banale touffe d'herbe
    (pas de quoi en faire une gerbe,
     mais assez pour m'interpeler)

    Pour ajouter à ma surprise
    le hasard jeta sur le sol
    quelques vestiges de corolle
    soufflés par l'automnale bise

    Je révisais mon jugement :
    le temps ne donne pas mesure
    par nos œuvres d'investiture
    mais son naturel évident

    Je finis donc ma promenade
    sans jamais plus lever le nez
    mais à surveiller qu'à mes pieds
    ne se trouvât quelque boutade

    Depuis, je ne vois dans la pierre
    qu'une cynique et vaine injure
    à ce que peut faire nature
    sans prétendre à quelque carrière

    Demeure le temps, son passage
    Y cherche quel est mon courage.

    pour un Défi Du Samedi

    À fleur, le temps

     

  • Le temps, c'est du passé !

    Du temps a passé là, dessous, coulant son fleuve
    livrant la berge à son épreuve
    prenant tous les ponts à témoin
    narguant les routes, les chemins
    rampant sur les grands boulevards
    et ne s'avisant pas de nous ni du hasard

    Puis son fleuve se fit marée - marée montante
    partie à l'assaut des charpentes
    elle a grimpé tous les étages
    navré les cages d'escalier
    noyé conciergeries, paliers
    vague sur vague déferlante, adieu ménages !

    Moi ? Je coupais du saucisson, pour le plaisir
    Tu n'avais pas voulu sortir
    vaquais quelque part alentour
    fredonnais ton refrain du jour
    L'heure n'avait pas d'importance
    viendrait bientôt, à la maison, une danse...

    Et puis je t'entendis crier "vade retro"
    la voix rougie au braséro
    que je pris comme une Première
    Tout bascula dans l'atmosphère
    quand je me levai - aller voir...
    ta prestance de torrero, dans le couloir

    Tu pointais du doigt la marée, qui prit la fuite !
    "N'entrent là que ceux que j'invite !"
    disais-tu, le regard furieux
    les pieds nus devant l'impétueux
    flot refluant sur la moquette
    Chronos avait capitulé ! A nous la fête !

    Le temps, vraiment, n'existe pas ! C'est un idée
    qui mérite d'être ignorée.


    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré d'une photographie de la talentueuse Castor Dubord
    © Castor Dubord
    -clik to enlarge pix-

  • jalouse ire

    Tes pensées changent à nouveau
    avec le jour, ton sang, ta peau

    Il y a pourtant du vin, de l'or
    dans ce qu'obstinément ignore
    le peu de confiance en ton sort

    Cependant, chante et chante encore
    levant avec les Argonautes
    ce vers; qu'on la joue ! qu'on la saute !
    car l'amer est vaste et profond

    Quand verras-tu quel est ce monde ?
    Quand pourras-tu goûter en paix
    les trésors qu'on y peut trouver
    loin des rivages de l'ennui
    où l'amour embrasse la nuit ?

    Les hommes n'y sont si petits
    leurs coeurs si pauvres d'appétit
    leur vérité si maléable
    ni leur âme si condamnable
    que nature ne l'a voulue
    liée aux femelles vertus

    Ah, laisse-moi dormir enfin
    pourtant que j'aime dans ma main
    sentir la chaleur de ton sein
    peut-être seul mais sans déboire
    capable d'écrire une histoire
    sans que n'en gâche le festin
    l'hypothèque de nos destins

    Triste défiance, Jalousie
    crève par où tu n'entends pas
    que le pur amoureux état
    transcende le cours de la vie
    comme nature l'a voulu
    et qui nous reste dévolu

    Puisque demain nous appartient
    qu'hier nous reste en héritage
    aujourd'hui est notre avantage
    sur la fourmi, l'ours et le chien
    Sachons sublimer nos carnages

    Que le trajet de nos enfants
    vers leur obligation d'école
    les mènent sur la farandole
    des vrais amoureux du vivant

    Que ce qui te vient de mon coeur
    ne t'inspire rage ni peur
    mais te révèle ta beauté

    Si tu ne veux pas l'écouter
    à quoi tient notre humanité ?

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     

    Qui ? Moi ? Jalouse ?

  • box-in girlie

    Le croirez-vous ?
    Suis tombé fou
    pour une forte fille en boîte !

    En boîte,
    elle m'aura mis pour longtemps
    à m'égarer le sentiment

    Et coite
    ma verve y cherche son allant

    M'épatent
    ses orchestrations improbables
    M'éclate
    son oeil en quête d'impalpable

    Ici,
    j'observe comme elle cartonne

    Sa vie ?
    C'est l'absurde qui s'abandonne !

    En vrai ?
    Je ne sais pas quel est son monde

    N'étaient
    ses autoportraits, sans faconde

    Bercerions-nous d'un même sens
    le monde et ses inadvertances ?

    Où se rejoignent nos dé-lire
    quand rien ne lie nos avenirs ?

    Ici, je rêve
    qu'une signature s'élève

    Ah, prendre au mot cette vision :
    son cache-cache de carton !

    Comme l'enfant croit en ses mains
    échapper à la vue de siens

    Tout ne m'est rien
    que la franchise
    de l'instinct de Louise Markise

    Au risque de l'instantané
    je mesure sa vérité

    Aussi, je pars
    quand mon esprit emboîte son regard

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Inspiré d'une photographie de Louise Markise, que voici...
    Louise Markise

    Bon, la prochaine, c'est promis ! Je la voue à ma nièce chérie...