La journée bat son plein sur la place du bourg
Qui court à son train-train, qui compte ses débours
y promène son chien, son humeur intestine
ou cherche le printemps dans la frêle glycine
Le quotidien ballet des ruses ouvrières
si prompt à ignorer son pas foulant la terre
s'emploie à observer l'impérieuse et futile
obligation de faire et de se croire utile
Mais, voyez ! quelques-uns, quelques-unes - Les Autres !
ont posé leurs destins, se sont faits les apôtres
d'une toute autre fin, dans l'immobilité
qu'ils ont choisi de prendre, au cœur de la journée
Ils ne bougeront plus; c'est dit ! C'est leur courage !
C'est leur seule vertu. C'est leur insigne hommage !
Le temps ne compte plus qu'à l'aune de leur acte
La société refonde ici quel est son pacte
Un règne est mis au ban par la sobre attitude
de quelques simples gens refusant l'habitude
son cirque, son carcan, sa terrible injonction
de courir sans savoir, ni amour, ni raison
Quand ils ne seront plus les Autres Sur Le Banc
mais ceux qui auront su changer le cours du temps
se connaîtront cocus, les derniers profiteurs
et Madame jouira dans son carré de fleurs
Le vent, l'eau et le feu retrouveront leurs places
et le sol généreux offrira sa surface
à notre aventureux besoin de perdurer
quand fourmi n'en sait rien, mais que nous aurons joué
Notre rôle
soucieux du lendemain au pied du triste saule
tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#153
©crédit photo : Cacoune
et musique suggérée par Miss Tiss ;)