l'air me manque
je peine, je peine
je ne te respire plus, sirène
le marin s'est fait porter pâle
il a quitté la mer étale
elle s'étend, triste miroir
où le soleil ne peut se voir
un varech tout sec me chagrine
les yeux, la gorge et les narines
l'eau me manque
ma peine, ma peine
tu ne l'apaises plus, sirène
je baigne dans un tourbillon
de flammes, j'en bois le bouillon
ça me dévaste l'intérieur
dessous la couenne brûle mon cœur
et sur la rade en reflets d'or
tous mes vaisseaux brûlent au port
qu'il me manque
sirène, sirène
ton chant, mélodie souveraine
des flots le piètre menuet
divague les échos muets
de rouleaux, tous à quatre pattes
en bout de course, disparates
l'ultime élan d'un océan
meurt à mes pieds à cet instant
étrangement
ma vie, ma vie
tout ce désastre me ravit
manque m'en plus que je mesure
de notre amour la démesure
tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration : nstein design, tempête 7