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poésié - Page 170

  • voie rouge

    Chen_légendes célestes.jpg

    A portée de regard, célestes, légendaires
    elles sont devant moi les marches de Yu Gong
    taillées à même le roc sur les pas de Kui Fu
    entre le vieux Taihang et le rustre Wangwu
    et le souffle me manque à fouler cette terre.

    Je vous entends railler - comme autrefois Zhi Sou
    se moqua du vieillard attaquant ses montagnes,
    vous qui baignez vos pieds dans la rivière Han
    en rêvant de loisirs sur notre mer Bohai,
    vous me tenez pour fou.

    Elles sont pourtant là, réunies sous la lune
    qui vient de s'arracher à la verte lagune
    et je monte vers elles
    qui sont l'Eternité
    rouge et dorée.

    Je ne sais qui m'attend - peut-être une sirène ?
    il n'y a dans le vent plus rien qui ne m'aliène,
    j'en épouse les ondes.

    La pente n'est pas forte et mon pas leste encore ;
    deux génies bienveillants ménagent mes efforts
    et m'accueillent au ciel
    où je suis convié
    à demeurer.

    Je vais dire mon chant sur la source de Han
    aimer d'un même élan le sacré, le profane
    et embrasser le monde.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    inspiré d'une toile de Joëlle CHEN

    Légendes Célestes, déc. 2008

  • Quand les murs m'eurent

    ah, dure! dure...

    Aurais-je la tête aussi mur que ce rude en-tête, je ne serais pas encore assez mûr à la douleur qui perdure et reflète nos tristes mirettes.

     

    J’en vois la mousse tachue baver sur nos emplettes, tandis qu’un mousse-tâcheron s’en va conter buvette en rade de Bluette ;

    et là, je dis : mon cul !

    et ne vois déjà plus que poudre d’escampette !

     

    Mais, liesse impromptue, l’une ou l’autre sauvage

    s’arrache des vertus comme on perdra courage

    à dire la détresse que pierre porte aux nues.

     

    Farce de l'une ! Dépit de l'autre ! 

    Les murs ont des oreilles… qui en salvent bien plus.

     

    Et tandis qu'on se vautre

    j’envoie le moustachu chercher des noisillons

    il n’en reviendra pas, Médor !

    Le mur a déraison pour unique trésor.

     

    Et c’est le carnaval qui pleut ses rires gras

    et c’est la ville entière qui veut marquer le pas

    sans connaître l’effort

    de ce Maître d’Accord qui la regarde, allez

    pour cette fois encore

    menée à la braguette

    suivre sa démesure

    descendre vers le port.

     

    Ils sont beaux, les mouvants !

    On dirait des corbeaux qui jouent les cormorans.

    Et ça cause et ça braille

    ça claque des marmailles qu’on avait crues couchées

    mais ça piaille et ça glose et ça court dans les rues

    et plaide ses lauriers aux frais de plus ventrus !

     

    Et puis, quand tout s’étiole

    c’est le joug qui rigole

    engageant sa partie

    les machines de fer aux sinistres machoires

    s’en vont casser des pierres l'impertinent miroir.

     

    Les murs qui ont parlé se font tirer l’oreille

    et ceux qui se sont tu seront brisés pareil.

     

    Alors, à cet endroit ou la bouche mollasse

    a fait la fine bouche ignorant la menace

    un œil aura suffi pour en garder vivace

    la trace tenace.

     

    Que semblait donc nous dire ce dur-en-tête-à-cuire ?

    «  Mettez les mains au mur pour mieux les soutenir

    mais pour ne pas tomber, n’écartez pas les jambes ! »

     

    A grandes enjambées s’avance en dithyrambe

    la sentence annoncée de la partie adverse :

    «  Défense d’afficher aucune controverse »

     

    Si j’avais de l’enduit…

     

    Voici qu’un frais janvier annule un doux décembre

    et ce n’est pas du miel que l’on boit, c’est de l’ambre

    et du plus bel encore

    de ceux qui ont fiché dans leurs gouttes dorées

    les restes pétrifiés de monstres du passé.

    Boirez-vous la tisane ?

     

    Et là, je dis : mon œil !

    Je ramasse une pierre

    et regarde alentour pour la jeter en l’air.

     

    Elle ne tombera pas, couillon !

    C’est un mystère.

     

     

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    saisi au collet par l'oeil de Joe Krapov

    promenant sur la ville de Rennes.

  • les temps : traces

    tic...j'ai tout bien tué le temps
    d'hier jusqu'à maintenant
    oui, mais il m'aura suivi jusqu'ici

    près de m'entraîner au loin
    au moins jusqu'au lendemain
    et c'est déjà le petit matin qui vient

     

    dans le jardin laissé en friche
    catastrophée, prise de tocs
    amassant des débris d'époque
    l'horloge recompte ses fiches
    et soliloque
    et l'on s'en moque

    ...tac...(c'est le bordel dans l'acrostiche !) 

     

    quelle heure ?... bon, tant pis pour elle.
    quel heur! ah, remercie l'an.

     

    lent, moi ? pardon, le temps ne se mène pas en un jour. 

     

    le sable y est pour beaucoup, c'est certain
    quand on y regarde bien
    droit dans l'Euphrate
    la trace est d'évidence
    originelle
    prégnance d'éternel

    je me retourne sur mes pas
    m'y suis tout entier reconnu
    là, dans l'empreinte de mon pied nu

    ◊◊ 

    figure aimée pour sa pâleur, sa mine eut une seconde peau.

    ◊◊ 

    j'arrive au port - tic déposant laisse - tac je fais cinq pas - tic déjà tu m'as - tac tout couvert des - tic baisers doux et lents qui me manquaient tant 

    j'peux bien t'le dire : le temps peut mourir !

    ... toc!

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK - tk#390

    woup!

     

     

     

      

     "...le temps! le temps! ... qu'est-ce que le temps ?..."

  • bracadi bracada

    SILÈNE, la sirèneSilène, la sirène dans la mer bleu ciel

    rêvait d’avoir des ailes comme un papillon

     

    Ses cheveux blonds de miel brillaient dans le soleil

    qui sonnait le réveil au fond de l’horizon

     

    Elle ouvrit grand les bras, bracadi bracada

    et se mit à chanter une jolie chanson :

     

    Je m’appelle Silène

    la sirène magicienne

    quand j’ouvre grand les bras

    tout change autour de moi

     

    bracadi bracada

     

    bracadi bracadaQuand Silène eût fini de chanter sa chanson

    elle avait tout changé, la mer et l’horizon

     

    Des vagues jaune d’or jouaient à saute-mouton

    un tout petit trésor courait dans le sillon

    de la belle Silène, sirène magicienne

    qui aimait plus que fort son petit papillon

    son papillon-chenille

    une chenille-fille

    qui bientôt grandira

    bracadi bracada

    ouvrira grand les bras

    et woup ! s’envolera

     

    woup-là!

    poLème de tiniak à miniPoune-zolie

    qui m'a prêté sa belle sirène

    pour aujourd'hui

     

    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

     

  • nos vers luisant

    fly-in-luv.gif

    Quelle aube aura
    de ton aura
    la magie délicieuse ?

    Ce matin-là
    mon chocolat
    tirera mine affreuse

    De n'être plus
    si bienvenu
    que ta voix chaleureuse

    Ravivant cru
    mon désir nu,
    mélodie lumineuse

    Dans ses accents
    de but en blanc
    voici qu'un nouveau jour

    Célèbre autant
    le cours du temps
    que les vents à rebours

    Où nos élans
    caracolant
    sans prendre aucun détour

    Vont droit devant
    s'accompagnant,
    harmonieux troubadours

    Quel doux plaisir
    que de surgir
    d'une nuit désolante

    Comme un sourire
    venu fleurir
    une terre indolente

    Main dans la main
    sur ce jardin
    égrainant notre gouaille

    Fieffés gamins
    qui, du chemin
    bondissent dans la paille

    Un vers de plus
    et - qui l'eût cru ?
    la mort est impossible

    Avançons, mûs
    par l'impromptu
    et le bel invisible

    passions inextinguibles
    luisant sur l'indicible

    fly-in-luv.gif

    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK