Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

poésié - Page 169

  • de tous les mots, l'un seul

    mot.JPGLe mot
    au bout de ce possible moi
    juste avant l’indicible quoi

    pas dit déjà sonore
    m’expatrie au dehors
    et me métamorphose
    en déjà autre chose

    Le mot, cet étrange
    envol de mon âme incarné
    le mot, cet être ange, est

    quand je l’ai prononcé
    il file, destiné
    où je n’ai pas de prise
    jusqu’à ton entremise

    Le mot
    cet expert tease

    de ma bouche tu l’abouches
    et me le rends autre encore
    vibrant, ce liant haut et fort
    chante cette autre couche
    d’où ce possible toi débouche

    t’ai-je bien entendu
    mot, dis-moi tu
    et ce que je comprends
    est-ce bien toi, vraiment
    disant de moi ce que j’attends ?

    des mots, la belle histoire
    le chant, le conte merveilleux
    l’ivresse dite pour les yeux
    ces libelles à boire

    emporte-les, soupir

    comme autant de cadeaux
    surgis d’une poche de rêve
    aboutissant mu sur les lèvres
    en baisers ronds et chauds

    des mots jamais qu’un seul
    suffit à tout confondre
    il n’y faut pas répondre
    et le dire à nouveau

    de tous les mots, linceul
    aura le dernier mot
    mais de ces mots l’un seul
    est beau

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Mot3.jpg
  • de haute lutte

    the inner fightdans mes entrailles, une bataille :

    un bonheur béat le dispute
    mène un combat de haute lutte
    avec le doute et l'incertain
    et l'envie qui ronge son frein

    de l'attente la quintessence
    sourde, une fulgurance
    n'épargne plus rien de mon sein
    car de mon ventre le réveil est pour bientôt

    demain, ce rêve d'aujourd'hui
    sera fait de chair et de sang
    résisterai-je seulement
    à ce tourment qui prendra corps ?

    j'ai rongé de la mandragore
    bu liqueurs et filtres magiques
    sans que s'apaise la panique
    où trempe l'écho de mon coeur

      je tiens au bout du corridor ton fil, Ariane
      célébrant le bel aujourd'hui qui me gouverne
      j'en déclame au seuil de la nuit les chants profanes
      - est-ce ton râle, Minotaure, dans la caverne ?

    Oh, douleur! ma pauvre douceur
    qu'une aile frôle et c'est assez
    du pli de cette aile froissée
    Ô douceur, pour que ta douleur
    vienne à me ronger l'intérieur
    et me dévore à satiété

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • Le Cru

    Le Cru, selon moiVengeance de l’arbre

    Le Cru s’y fit de l’ombre

    coulant sang noir des rives sombres

    au pied des joncs malingres

    le déclin d’un verbe annoncé

    se pleure, et son malheur désolé

    se perd en vains sanglots, restes

    dévorés par le marigot céleste

     

    Le front naguère ceint d’ignorance assassine

    pesant, lui fait ployer l’échine

    et Le Cru abattu bave sur sa poitrine

    un psaume, une prière

    à l’abandon du père

    la trahison du frère

    et le brûlant regret de la mère

     

    Là-bas,

    flottant sur l’ici-bas si proche

    la barque d’un passeur fantoche

    attend de relever ses filets

    entre le fleuve et le marais

    mais l’autre couche avec les Parques

    aucun gueux ni aucun monarque

    ne sauraient l’en priver

    jamais, Ô Grand Jamais

     

    Alors, la nuit qui fit le monde

    abuse les reflets de l’onde

    et n’y tolère pas l’empreinte

    du pied rivé à la solive

    referme son obscure enceinte

    sur la lumière qui salive

    de n’être pas aimée

    de ceux qu’elle a baignés

    ces mêmes ceux qui applaudissent

    le corps du Cru et son supplice,

    la foule aveugle des absents

    dans l’apocalypse du sang

     

    Le tonneau mis en perce

    à son flanc se déverse

    le rouge a déserté la scène

    et gagné les esprits obscènes ;

    ils viennent s’affranchir

    de l’horreur et du pire

    en s’abreuvant avec délice

    au marigot du sacrifice

     

    Dans ce déballage incongru

    de rages rebattues

    Le Cru n’en finit plus de pourrir.

     

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : DALI, Christ of St John of the Cross (1951)

  • Le Bel Aujourd'hui -2-

    photographie : Gaëna Da Sylva
    MANIFESTO

    Demain n'existe pas, hier est mort
    il n'est que l'aujourd'hui, encore, encore
    et l'heur fertile

    Les astres se succèdent aux ciels mouvants
    et mendient leur remède au vent, au vent
    qui les dessine

    Le temps est un vertige, ignorons-le
    car l'ordre qu'il érige est oublieux
    et versatile

    La loi est une impasse au front sévère
    n'est-il d'autre contrat sur cette terre
    que ses rapines ?

    si je veux t'épouser, je le ferai d'un geste
    si je veux t'embrasser, il suffira d'un mot
    que le bel aujourd'hui soit le vrai manifeste
    et jusqu'au coeur du rêve et jusqu'aux fins du Beau
    qu'il est urgent de vivre

    on pourra discuter, le bel agir est là
    parole, belle geste et vision agrégées
    dans l'instant qui se fait, plus vif à chaque pas
    et plus tendre pour qui aime le contempler

    Alors commence la danse nouvelle
    et ce regain qui m'ensorcèle
    te va si bien

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Gaëna Da Sylva, photographe.

  • un déjeuner dans les étoiles

    not' ?

    j’ai décidé

    dans les étoiles

    chaque jour de mettre les voiles

     

    pour te retrouver, ma si reine

    je m’y élance à perdre haleine

    avant que la nuit soit complète

    j’y vole à en perdre la tête

    et chevauchant le Sagittaire

    je prends congé de notre Terre

     

    j’ai dessiné

    dans les étoiles

    un grand plumeau-bateau à voiles

     

    pour t’y promener, ma si reine

    le bois de santal et l’ébène

    assureront notre confort

    nous cueillerons des bulles d’or

    accrochées à la Voie Lactée

    pour notre petit-déjeuner

     

    avec le ciel pour couverture

    notre lit est une aventure

    qui s’étend jusqu’à l’infini

    de nos nuits

     

    quand, sous cette voûte céleste

    notre vaisseau lâche du lest

    c’est pour embarquer avec lui

    l’aujourd’hui

     

    dans l’obscurité chaleureuse

    j’embrasse ta bouche rieuse

    ainsi renaît de nos amours

    chaque jour

     

    et vous, qui regardez le ciel

    toi pour qui la nuit est si belle

    toi qui va poursuivre sa route

    toi qui voudrais t’ôter d’un doute

     

    avez-vous choisi quelle étoile

    éclat brillant sur la Grand Voile

    donne le cap à vos désirs

    largue l’amarre du plaisir

    et vous offre un monde à délire ?

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustration composée d'après

    une photographie de Gaëna Da Sylva 

     

    ____________________________________

    paru chez les Impromptus Littéraires - tiki#20

    où vous pourrez apprécier aussi les textes de :

    Joe Krapov

    et Toncrate

    et puis, il y a l'Arpenteur d'Etoile qui s'imposerait de soi

    pour le thème en cours ("dans les étoiles")

    mais il m'a vraiment fait un coup que bon... 'vous laisse découvrir.