Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

poésié - Page 164

  • bad lane

    photographie : Gaëna Da Sylva

    bas de laine, bas de laine
    roulé sur le genou
    tu fais la cuisse amène
    et ce grain doux
    m'invite, j'y promène
    jusqu'à tes madeleines
    avant d'en mettre un coup!

    demain, j'y reviendrai
    remontant Bad Lane
    où tu crèches, vilaine
    où tu m'appelles chou
    me prenant par le cou
    si j'ai la bourse pleine, wouhou!
    si j'ai la bourse pleine, dessous

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par une photographie de Gaëna Da Sylva
    extraite de sa CHAMBRE NOIRE 

  • relative-m'en

    ben kwué ?Qui suis-je ?
    Où, verge ?
    Et dans quelle armoiré-je ?

    Le long train que tu files
    n'est bordé d'aucun chant
    que le tien, comme un fil
    tendu sur l'océan

    j'arrime donc l'intime
    et serein engouement
    que j'ai pour tes maximes
    à ce ponton mouvant
    sous le marin dès prime

    Ce corps où je m'abîme
    est le tien cependant
    qu'affleure en acronyme
    l'ésotérique rime
    d'un verre de vain blanc

    Un mobilier défile
    et son aparté ment
    se prétendant servile
    il est indépendant
    et joue les imbéciles
    disant :

    "Si tout est relatif
    je suis à l'avenant
    ce que l'impératif
    conjugue du présent"

    Plaît-il ?
    Mais oui, relativement.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    _______________________________________

    tiki #35 - texte paru sur le site des Impromptus Littéraires, où je vous recommande également la lecture des textes de... Stipe,

    Arthur HIDDEN, Shivaya-warduspor, Joe Krapov et Mimik.

     

  • la musique têtue

    ...
    la musique, c’est têtu
    fillette, fillette,
    qui l’aura entendue
    celle qui, de ta tête
    s’échappe, fil ténu
    quand tu restes muette
    et les deux bras tendus
    au-dessus de gambettes
    qui ne te portent plus
    qu’à l’aube pleurant nue
    parmi les pâquerettes

    la musique s’était tue
    au bal de Jonquerettes
    on ne t’avait pas vue
    dans ta robe de fête
    suivre cet inconnu
    jusqu’à sa fourgonnette
    garée sur la Grand Rue
    « La Poudre d’Escampette »
    était inscrit dessus
    en lettres blanc écru
    ornées de pâquerettes

    Cette petite fille...la musique, c’est têtu
    fillette, fillette,
    celle qui t’a rendue
    au bal de Jonquerettes
    persiste et continue
    de nous gâcher la fête
    quand passe à l’impromptu
    certaines fourgonnettes
    au goût de déjà vu
    filant sur la Grand Rue
    bordée de pâquerettes

    on reste bras tendus
    et des lèvres muettes
    mâchent des pisse-dru.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un dessin de
    Janeczka
    (découvrez ses aphorismes et autres réjouissances linguae)

    tsé skit'dit mon profil ?
  • depuis sa turne

    qui fait le pont ?

    Toisant le fleuve assagi
    dans le redoux qui l’assèche
    une nef ourle son nid
    où quelques oiseaux revêches
    font escale avant la nuit
    protégeant du vent une mèche
    frêle plume où s’attendrit
    sous la mûre un filé de pêche

    Promeneur inassouvi
    - l’âme en quête de posture ?
    lève tes yeux vers les plis
    de ce front de pierre dure
    tout d’un livre y est écrit
    et dans cette littérature
    un destin s’est accompli
    dont tu foules la devanture

    Sur l’onde passent des ris
    qui emportent les échos
    où se mêlent de la vie
    les heurs, les pleurs et les mots
    les ponts retiennent des cris
    mieux que les feux des braseros
    qu’une mitaine assombrit
    sous la voûte d’un vieux manteau

    Si j’ai perdu l’appétit
    pour les agapes nocturnes
    c’est que le bel aujourd’hui
    régit mon rêve diurne
    et que sa douce anarchie
    pioche à l’aveugle à même l’urne
    où s’anime un franc roulis
    de menus fragments de Saturne.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • descente à la cave à charbon

    baby_sitter.JPG

    redore-moi vingt ans, je ferai tout pareil
    raillant, buvant et crachant mon sommeil
    sur le lit défait de soleils ramant, tirant
    là-bas, là-bas, la barque des Trois Vieilles

    raccorde-moi dix ans, et j'irai au charbon
    des cendres de mémoire le lent colimaçon
    me ramène à tâtons jusqu'à ces billes noires
    fiévreux prenant garde à ses pantalons

    renouvelle-moi l'an, je dormirai tout comme
    cet oeil encor noyé d'être trop petit d'homme
    sous le cheveu garçonne un air à vendanger
    la seule mère, seule et qui fredonne

    Le temps, goutte à l'oeil
    déborde sur la joue
    lèvre, tu le recueilles
    d'un baiser doux
    comme une feuille d'acajou

    Je couvre des miennes tes mains qui dansent
    enfant, dis-m'en ce que je pense

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Lisa G.