Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

strabismes - Page 10

  • Plénitude(s)

    Gaëna da Sylva, photographe

    Femme pleine
    étendue, incertaine
    de ce fruit à venir
    qui ne saurait mentir
    et dira
    une fois dans tes bras
    la vérité de vivre
    la vérité à vivre
    la vie débarrassée
    des questions inutiles
    des sourires futiles
    et des vaines idées

    Oh, verte et vaste femme-plaine
    arrivée à maturation
    quand le fruit mûr en ton giron
    oppose l'amour à la haine
    tu diras
    revenue dans mes bras
    "la vérité délivre"
    Ô vérité du livre
    au verbe quotidien
    écrit à même l'âme
    écrit de cris en flamme
    à l'or élyséen

    Alors, détournant mon regard
    d'hypothétiques trajectoires
    qu'au ciel tracent les météores
    j'observerai mieux le trésor
    que tu m'offres de contempler
    là, déposé nu, à mes pieds
    ce nouvel être
    de qui j'entends plus doucement ce mot "peut-être..."

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une photographie extraite de la CHAMBRE NOIRE
    de Gaëna da Slyva

  • Intuition d'un possible archipel

    à ma mère

    ...ouvrir ?Alors, je le suppose
    là où le ciel repose
    un front aux plis oranges
    sur une vaste frange
    une île attend de n'être
    plus que cette fenêtre
    que tu viendras ouvrir

    Alors, je le pressens
    dans son cadre béant
    où tremblent des glaïeuls
    pour n'être pas trop seul
    sourira l'horizon
    à sa terminaison
    un ilôt sur la lèvre

    Alors, je le prédis
    à ton rêve, engourdie
    tu pointeras du doigt
    cette nouvelle voie
    m'enjoignant d'y aller
    savoir comment se crée
    le prochain archipel

    Dès lors, suivant ma route
    le regard à l'écoute
    dans la poche un crayon
    ta saveur et ton nom
    je vogue d'île en île
    de campagnes en villes
    de fenêtre en fenêtre

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#147

    click to enlarge pix, and peep through...

  • Corps back

    Une bonne journée ! Si, ç’avait été une bonne journée.
    Conduit pas trop tôt le matin au siège de la compagnie pour y faire bonne figure, assumer quelque investiture, signer les chèques et le courrier, râler un peu sur le service machin, virer Truc pour plaire à Bidule et faire monter le feu aux joues de Mlle Cécommandéjà. Déjeuné chez Miam-Seems avec A***; la pouffe m’aura finalement accordé cette faveur (un fichier que je lui demandais de me communiquer depuis deux mois !) grâce à laquelle je vais enfin avoir mes entrées au club D&S. Digéré dans les bras de C*** dont j’aime autant les seins que je fuis la conversation. Pris le thé avec sa mère dont je hais la conversation mais adore les accréditations. Reconduit pas trop tard chez nous, ayant à me bichonner pour la soirée; quand je fis cette découverte dans la poche revolver du smoke livré dans l’après-midi, un billet disant juste ceci :

    Je suis peut-être ce voisin, cette voisine...
    Peut-être nous sommes-nous connus chez un collègue ou une amie, dans la queue à la boulangerie. C'est sûr, vous ne le savez plus. Disons que je suis près de vous, sinon que je suis assez proche pour vous savoir plus sale et moche que votre cœur ne se l'avoue.
    Ne commencez pas à gémir ni à vous perdre en conjectures, je vous l'assure : je n'attends de vous ni argent ni repentir. C'est que, tout bien considéré, payer ne vous sauverait pas et qu'il n'existe aucun pardon, aucune excuse à cette position dont votre vice abuse, n'ayant que trop longtemps, derrière ce rempart, crut pouvoir s'exercer en toute impunité. C'est fini. C’est dit. C'est trop tard !
    Vous découvrirez, dès demain, comme l'enfer est quotidien.
    Vous pleurerez avec l'averse, hurlerez au chœur de l'orage, ne jouirez d'aucun avantage au nombre des ombres adverses et votre front ! implorera le gras et plantureux giron de la terre, là où vous pourrirez les yeux mangés aux vers et le ventre gonflé, après que j’aie repris, là-haut, mon vol tranquille de corbeau.

     

    Kraa

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#144

  • pâle, tôt

    Akseli Gallen-Kallela, Ad Astra (1894)

    La terre a fait son tour sans rien dire à personne
    - et nul ne s’en étonne, et chacun va son four…

    s’incline davantage aux pieds du jour naissant
    et lui offre le cent de son dernier carnage

    J’ai le regard à l’ouest; il n’y voit que l’airain
    à tirer le lointain par les pans de sa veste

    pour obtenir encore un train de folie pure
    et chercher aventure aux rives du décor

    Le temps de me tourner les yeux dans l’autre sens
    a commencé la danse au ciel de nouveaux feux

    Ils avancent vers moi si lentement, six pales
    si pâles !
    que l’aube du mât teint en est toute grisée
    S’y accrochent des vols abscisse et ordonnée
    partie pour la curée, partie pour le fanal

    À cet alphabet-là, je n’entrave que dalle !

    Aussi, je m’en retourne où je t’avais blessée
    âme sentimentale, opale mal aimée
    qu’à ton rayon de L’Une
    je place à bon endroit notre axe de fortune

    S’il y faut du soleil, nous voilà bien servis
    un plus jaune incendie aux reflets de vermeil
    a gagné l’aube pâle à l’ourlet décati
    et le rêve s’enfuit de ton calme sommeil

    Je te donne le jour; tu le prends de mes yeux
    Je recueille ta nuit

    La terre fait son tour et roule dans les cieux
    un nouvel aujourd’hui

     

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Askeli Gallen Kallela, Ad Astra (1894).

    Lien permanent Catégories : strabismes 0 commentaire
  • Elise par trois

    (valse seule hante)

    Quel serait l'art de l'être à Élise
    au ciel qu'un brin son œil électrise
    avec la profondeur des forêts
    sans savoir mettre un coup d'arrêt
    au geste
    celui qui soudain pourrait gâter tout le reste ?

    Foin des nouveautés vertigineuses
    (l'âme ne peut en naître amoureuse) !
    Mais ...la fragilité d'une fleur ?
    ...l'éphémère vérité de l'heur ?
    ...ou ce carnage
    que c'est de tenter d'aimer sans courage ?

    Quel art de l'être, Élise, te va
    mieux que jamais fantôme à ton bras ?
    Au ciel palissent les réjouissances
    L'instant seul éprouve l'essence;
    du reste
    l'art survient dans le suspens du geste

    poésie,lettre à elise,art,nouveauté,amour,fleurtiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK