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pâle, tôt

Akseli Gallen-Kallela, Ad Astra (1894)

La terre a fait son tour sans rien dire à personne
- et nul ne s’en étonne, et chacun va son four…

s’incline davantage aux pieds du jour naissant
et lui offre le cent de son dernier carnage

J’ai le regard à l’ouest; il n’y voit que l’airain
à tirer le lointain par les pans de sa veste

pour obtenir encore un train de folie pure
et chercher aventure aux rives du décor

Le temps de me tourner les yeux dans l’autre sens
a commencé la danse au ciel de nouveaux feux

Ils avancent vers moi si lentement, six pales
si pâles !
que l’aube du mât teint en est toute grisée
S’y accrochent des vols abscisse et ordonnée
partie pour la curée, partie pour le fanal

À cet alphabet-là, je n’entrave que dalle !

Aussi, je m’en retourne où je t’avais blessée
âme sentimentale, opale mal aimée
qu’à ton rayon de L’Une
je place à bon endroit notre axe de fortune

S’il y faut du soleil, nous voilà bien servis
un plus jaune incendie aux reflets de vermeil
a gagné l’aube pâle à l’ourlet décati
et le rêve s’enfuit de ton calme sommeil

Je te donne le jour; tu le prends de mes yeux
Je recueille ta nuit

La terre fait son tour et roule dans les cieux
un nouvel aujourd’hui

 

tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration : Askeli Gallen Kallela, Ad Astra (1894).

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