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anonymat

  • Un jour de pluie sans nom

    Voici que tombe un nom, à nouveau, sur le sol
    de ma poche trouée ou d'un trop long envol
    J'en connais la musique; où reste son visage ?
    J'allais marcher dessus, mais je l'ai contourné
    Il avait beaucoup plu, il pleuvait davantage
    et j'avais de parures neuves pieds chaussés
    Je m'arrête un moment devant ce nom qui flotte
    dans la flaque où trempaient des feuilles déjà mortes
    Il perd de sa superbe et ses lettres s'étalent
    ou se font bombarder par la pluie qui redouble
    Le temps de respirer, la flaque est plus que trouble
    et fredonne ma bouche un nom moins abyssal

    poésie,anonymat,mémoire,automne,superbe,boisset



    iniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Corps back

    Une bonne journée ! Si, ç’avait été une bonne journée.
    Conduit pas trop tôt le matin au siège de la compagnie pour y faire bonne figure, assumer quelque investiture, signer les chèques et le courrier, râler un peu sur le service machin, virer Truc pour plaire à Bidule et faire monter le feu aux joues de Mlle Cécommandéjà. Déjeuné chez Miam-Seems avec A***; la pouffe m’aura finalement accordé cette faveur (un fichier que je lui demandais de me communiquer depuis deux mois !) grâce à laquelle je vais enfin avoir mes entrées au club D&S. Digéré dans les bras de C*** dont j’aime autant les seins que je fuis la conversation. Pris le thé avec sa mère dont je hais la conversation mais adore les accréditations. Reconduit pas trop tard chez nous, ayant à me bichonner pour la soirée; quand je fis cette découverte dans la poche revolver du smoke livré dans l’après-midi, un billet disant juste ceci :

    Je suis peut-être ce voisin, cette voisine...
    Peut-être nous sommes-nous connus chez un collègue ou une amie, dans la queue à la boulangerie. C'est sûr, vous ne le savez plus. Disons que je suis près de vous, sinon que je suis assez proche pour vous savoir plus sale et moche que votre cœur ne se l'avoue.
    Ne commencez pas à gémir ni à vous perdre en conjectures, je vous l'assure : je n'attends de vous ni argent ni repentir. C'est que, tout bien considéré, payer ne vous sauverait pas et qu'il n'existe aucun pardon, aucune excuse à cette position dont votre vice abuse, n'ayant que trop longtemps, derrière ce rempart, crut pouvoir s'exercer en toute impunité. C'est fini. C’est dit. C'est trop tard !
    Vous découvrirez, dès demain, comme l'enfer est quotidien.
    Vous pleurerez avec l'averse, hurlerez au chœur de l'orage, ne jouirez d'aucun avantage au nombre des ombres adverses et votre front ! implorera le gras et plantureux giron de la terre, là où vous pourrirez les yeux mangés aux vers et le ventre gonflé, après que j’aie repris, là-haut, mon vol tranquille de corbeau.

     

    Kraa

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#144