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strabismes - Page 12

  • des routes de la joie

    MAIN_ZEN.JPG

    En chemin...

    De la joie ! De la joie
    dans le vol des poussières
    affolées de lumière
    par le secret des bois

    Qu'il pleuve et vous verrez
    comme on l'aura calmé
    ce beau monde, et vit' fait !

    Sur un autre...

    Ta bague de chair à mon doigt
    tes deux pas trottant dans le mien
    nos rires sur la même voie
    d'amour, l'indéfectible lien

    Au vieux singe, pas tant d'histoires !
    Viendra le jour et du pain noir
    tout le linge dur à ravoir

    Par ici, peut-être...

    Je suis sorti parler au fleuve, ce matin
    Il clapotait sous le grand saule
    D'un jonc, je me fis une gaule
    et fus pris de capédépée

    D'abord le bâton, puis la canne et le fauteuil
    puis tous les voisins dont il faut porter le deuil
    Après ça, dites-moi qu'elle est belle, mon œil !

    De ce côté, alors...

    Bille, goutte, bulle, boule, vaste univers
    poupée gigogne, exponentielle...
    Impossible d'en contenir même l'idée
    Seul ou pas, mais ! juste le temps d'y penser

    C'te veine !
    pour c'que tu la ramènes
    Ça nous en fera une belle, arrivés en fin de semaine

    A l'arrêt, donc ? Chiche !

    ***

    ...oui, mais il fait quoi le monsieur, là, assis par terre...

    ...tu peux pas bouger un peu ton cul, non...

    ...j'aime beaucoup ce que vous faites, c'est très beau (vous avez vu ce type ?)...

    ...vous venez maintenant, d'accord ? vous pouvez pas rester là, d'accord ? Allez, on y va, maintenant : il fait froid...

    ***

    Une goutte, deux, trois
    puis la trombe
    à verse
    et puis
    inverses
    une éclaircie, la joie

    ***

    Ça tient à pas grand chose, au fond
    mais rester sans bouger - c'est con!
    il y faut d' l'organisation
    urbaine, humanitaire
    voire, quelque peu sidérale
    à cette position centrale

    Mais en faire le choix
    c'est connaître la joie
    (c'est pas moi qui l'dit, c'est l'Bouddha)

    ***

    L'heur est paisible et matinal
    ou violent, fol et vespéral
    qui vient à celui qui décide
    de tenir seul et face au vide
    son corps
    à écouter siffler les météores

    bouddha

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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  • Trilogie de mats hiers

     strabisme

    Un œil à la fenêtre et l'autre au cervelet
    sur le bois de mes mains je grave des encoches
    (une pour chaque histoire entendue au chevet
     des bonheurs oubliés pris au fond de mes poches)
    une pour chaque fade

    Puis, je plonge des deux mon croustillant d'andouille
    au jus de camembert dans un baquet de crème
    Je connais bien ce plat, en respecte le thème
    malgré tous ses « je t'aime » à m'encombrer les fouilles
    Merci, non... sans salade

    Après, je prends un air à peu près vivifiant
    pour aller boire au fleuve une brune lenteur
    soumettre mon humeur à son assentiment
    avant qu'une monnaie ne me rappelle ailleurs
    au gré d'une ballade

    Trilogie de matières
    Oh, lent manège à trois
    pour mes demains de bois
    mes onctueux hiers
    et mon rêve... ah ! et rien

    C'est fou comme j'y tiens
    à chaque heur éphémère

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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  • La chambre de l'oubli

    Une pièce encombrée de choses disparates
    qu'harmonise de bruns le déclin d'un long soir
    Des cadres s'y renvoient des reflets d'acétate
    dans un plan rigoureux au jeu aléatoire
    où des sujets connus aiment traîner savate
    par les lignes de fuite aiguillant les contours
    et d'autres, plus récents, préfèrent jouer petit
    (aurais-je enfin trouvé dans ta photo jaunie
     la chambre de l'oubli où figer mon parcours ?)

    Angles et arrondis se font des politesses
    pour s'offrir un abyme à mettre en perspective
    avec la porte ouverte à ces délicatesses
    que figurent l'arrêt d'une danse lascive
    l'ivoirin velouté à l'intime souplesse
    le brumeux dégradé d'une fatale errance
    la courbe résignée dans sa pose immuable
    la poussière imitant le grammage du sable
    et le pli d'un cheveu accordant ses brillances

    Le regard éperdu s'amourache d'un rien
    balle folle aux rebonds qu'orchestre le hasard
    pour la chromaturgie de l'empan rétinien
    passe d'une vision à l'autre, puis s'empare
    d'un rayon lumineux, d'une ombre et s'en revient
    prendre plus largement mesure de l'ensemble
    que la vie occupée à ses débordements
    quelque part à l'entour reste un oubli béant
    tant que l'œil à l'affût est à ce qui lui semble

    gaëna da sylva

    (aperçu d'un clic)

    tiniak ©2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par une photographie de Gaëna Da Sylva
    "L'exposée..." extraite de sa >CHAMBRE NOIRE<

     

  • blind nécessité

    marcel bataillard, peintre aveugleSi loin que la curiosité emporte le regard
    il n'est possible à l'œil que lire le passé

    Au creux de cette main tendue pour ne rien compromettre
    le lieu de l'avenir est un geste éphémère

    Au cri sanguin que l'aujourd'hui lâche, le souffle court
    un instant de lueur, fragmentaire : l'esprit

    l'intention la meilleure ?
    l'obscure intensité d'infinies profondeurs
    l'aura vite absorbée sur son papier buvard

    la chaleur amoureuse...
    - ce Soi, fondu dans l'aire ! sa chaste nébuleuse
    colore l'atmosphère avant de disparaître

    la pensée vive encore !
    a tiré de l'oubli, droits dans leur lit de mort
    tous ceux de la fratrie qui connurent leur Jour

    L'esprit dans son entier, seul à mener la danse
    joue de son apparence et se fait pardonner
    de s'être pris les pieds
    dans le tapi, roulé par quelque dieu donné

    car l'esprit est aveugle (aveugle, il entend mieux)
    de là qu'il faille au mort fermer les yeux

     5 dans ton oeil

     tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration d'en-tête : marcel bataillard, peintre aveugle.

    Et pour l'artiste, ceci à écouter : "I had me a vision... there wasn't any television... from looking into the... suuUUun!" THE PIXIES, Trompe Le Monde.

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  • raison garder ?

    dingue2.jpg

    C’est bien beau - oui, d’accord,
    de perdre la raison
    mais il faudra encore
    pouvoir la retrouver

    Où la chercher alors
    quand on est dérangé
    au point que l’idée de la mort
    vous arrache des pieds de nez ?

    Au point qu’abscisse et ordonnée
    se confondent en une ligne
    que chevauchent d’obscurs insignes
    en lettrines enchevêtrées

    À ce point même que l’oubli
    est seul en mesure de voir
    de notre histoire les débris
    pêle-mêle au fond de l’armoire

    et que de sourire en grimace
    l’émotion se singe elle-même
    s’offrant un semblant de poème
    dans une bohémienne passe

    Ah, c’est pas le tout de folir…
    L’aura beau dire, quel travail !
    rassembler tout cet attirail
    ça pourrait prendre des années

    - des années, que dis-je ! un long siècle
    avant de fermer pour de bon
    sur la cafetière un couvercle
    où garder sauve la raison

    Pour quel usage ?
    Ça, je vous laisse en dire davantage…

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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