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°gris sourire°

  • Chiffonnade

    Le regard l'un à l'autre, le rêve se noue
    tisse le brun , le roux, confectionne l'étoffe
    où s'étendent bientôt les tendres apostrophes
    qu'offre l'intimité des lèvres dans le cou
     
    L'amer s'est retiré devant la mélodie
    L'ombre étale adoucit la terre sèche encore
    Du ciel ont déserté toutes les anaphores
    La saison finissant murmure en harmonie
     
    La torpeur a figé la dernière caresse 
    Des yeux gavés, l'ivresse a joint les devantures
    - qu'ils songent de concert, ça ! je n'en suis pas sûr...
    Lentement, la journée défait sa longue tresse
     
    Voici la catastrophe - elle était attendue !
    Quelque rage incongrue file une remontrance
    Adieux, jolis matin parfumés d'espérance...
    L'histoire, tout soudain ! dégrafe ses vertus
     
    « N'étais-tu pas mon or ?! » ; « Allez, vae soli ! »
    « Où es-tu, ma partie ? » ; « Je t'aurais voulu mien ! »
    Et passe à l'écheveau le reproche sans fin
    De ce qui fut certain, l'idée s'évanouit
     
    Voici qu'un vieux matin se cherche des raisons
    d'engranger les blasons qui traînent dans sa cour
    Dévidant la saison, le rouet n'a plus qu'un tour
    Mieux vaut mettre les mains sur un autre chiffon
     
    Mais comment terminer - en rimes féminines
    dans un quatrain ouvert, mes troubles appétences
    quand ce que j'ai chéri a le goût de l'or rance
    qui m'a rongé le songe et défait la bobine... ?!
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • GRIS SOURIRE, le recueil

    <tous les poèmes>

     

    t_sign2hd.jpgLe recueil °GRIS SOURIRE° rassemble des poèmes gris-sonnants à la teneur douce amère, écrits et publiés sur ce blog depuis l'année 2008.

    Vous pouvez les consulter ici-même à partir du lien ci-dessus, ou me formuler une demande pour l'expédition de la totalité du recueil au format .pdf à l'adresse suivante : <tiniak@live.fr>
    (envoi sous conditions qui vous seront signifiées).

    D'ores et déjà ravi de l'intérêt que vous portez à ces écrits, je vous remercie de votre passage sur cet espace dédié à la poLésie.

    PoLétiquement vôtre,
    tiniak.

     

    RAPPEL : l'ensemble des publications présentes sur ce blog est la propriété exclusive de leur auteur, tiniak, et s'entend libre d'utilisation sous réserve des conditions régies par la licence CREATIVE COMMONS protégeant leur support éditorial DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK, notamment de toute utilisation à des fins commerciales.

     

    LOGDUKOU.JPG
    CC_reserved.png

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    under a
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  • absenthéisme

    Même dans les matins les plus clairs
    avec leurs chants connus des branchages
    célébrant de la nuit le naufrage
    et que s'éteignent tous les lampadaires

    Même dans le pain frais sorti du four
    ronde chaleur nichée auprès du ventre
    sur le chemin qui sait par où l'on rentre
    à la maison nue contre le jour

    Même dans le vif éclat de l'œil
    qui plaide encore un peu d'indulgence
    au moment de suivre la cadence
    et que les pieds s'attardent sur le seuil

    Même dans le vent plein de renouveau
    allant ranimer les parfums du monde
    où les éléments sèment et abondent
    à la faveur de l'humble et du beau

    Je ne vois même alors qu'une absence
    à douter même de l'existence

    matin.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Thomas Berthelon

    #689

  • À lui seul

    Lui seul au centre et l’inconnu autour
    Dans l’attente fébrile, l’âme hors le jour

    Il aboie des « à moi ! » au fond du puits des âges
    qui ne le troublent pas ; ni moins, ni davantage
    que le son de sa voix dans sa mémoire
    lui disant son histoire et qu’il n’écoute pas

    Lui seul comme une porte avec la clé dessus

    Pas de murs – sans toi,
    pas de toit – sans cible,
    que le ciel invisible
    et la déroute des chemins
    qui lui compose des lointains comme vague contour

    L’huis seul et l’alentour

    Lui devant
    clé en main
    et soudain, plus de porte

    Lui devant rien, c’est tout
    Lui seul avec la clé au cou

    Lui avec rien dans la culotte
    au milieu d’un vague lui-même
    comme un vague terrain de je
    avec lui en plein dans les yeux
    Lui qui s’agite alors un peu

    Lui qui s’agite un peu et marmotte
    des « c’est pas moi, c’est lui »
    (… « c’est pas moi », c’est tout lui)

    Lui comme un grand Rien tout entier
    et tout à faire à sa portée
    Lui qui a perdu en chemin
    la clé des fous du Tout Ou Rien

    Lui qui revient alors
    au centre du décor
    et revenant à lui
    s’en dore

    Lui, enfant-roi des météores
    et l’univers autour
    et puis la mort du jour
    qui l’assure de son amour

    dessin_porte.jpg

    Toute chose luisante
    à lui comme une rente
    viagère

    Lui, trésor éphémère
    attendant de sa faim première
    le retour

    Et quand tout l’alentour s’anime
    lui comme un signe s’y imprime

    De l’être deux lettres suffisent
    pour qu’à ce jeu Lui s’éternise

    Et

    Tandis que dans tes yeux
    avec le point du jour
    la maison recouvre son toit
    avec ses murs comme des bras

    il est là, sur le seuil
    ce moi nu, qui t’accueille

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

  • des craies, pis

    Grise, maussade
    une ordonnance fade
    rappelle à leur humilité
    les rangées d'ardoise pointées
    sous les longs bâtiments de craie
    éminemment livide
    aux façades humides
    dont les porches sont, bouche bée
    surpris dans leur inanité
    craignant à mon passage
    que je n'en dise davantage

    (Il est bourgeoisement notoire
    - c'est-à-dire : secret,
    que les cours intérieures
    couvent d'un gros bonnet
    les ronflements du déshonneur
    par mesure conservatoire)

    Brèves passades
    aux brusques cavalcades
    pleuvent des amours inavouées
    à l'entour d'un fleuve hébété
    de tant de fièvres empressées
    de tant de bousculades
    au long des promenades
    où ne sont jamais à l'abri
    ni des "ceux-là", ni des "ceci,
    cela", tous les murmures
    que cimentent les devantures

    Hypocrisie,
    des bourgeoisies
    le bon pain blanc de sueur
    cautionnement
    des châtiments
    friands de sourdes douleurs

    Tristes parades
    ornée de dérobades
    moiteur à vos fronts couronnée
    par tout le malheur sanctifié
    coulant à vos lippes pincées
    voici votre prestance
    et de votre existence
    l'incommensurable vertu
    par quoi L'On ne vous pendra plus
    aux terribles enseignes,
    mais tire le tribut que L'On saigne

    Ru du Non-Dit
    baigné de pluies,
    tu grossis jusqu'au fleuve
    les ventres qui s'émeuvent
    de leur maigre usufruit
    au cou la craie blafarde
    épaule une Camarde
    moins franche que la nuit.

    le bon pain blanc de sueur

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK