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°gris sourire° - Page 2

  • amens

    Oh, c'est certain ! ...un jour ...et j'y pense ...j'y pense
    mais d'ici là du rêve et de l'amour la danse
    et la course à pieds nus près du fleuve impavide
    tel à son caniveau l'enfant se joue du vide
    avec les yeux remplis de mondes incongrus

    Je le sais bien qu'un jour il faudra tout éteindre
    et ce pendant qu'au ciel continuent de se peindre
    un tapis d'Orient, une toile de fond
    un reflet océan dans les constellations
    et sous la Voie Lactée une trace de miel

    Je regarde mes mains faner sur mes genoux
    faner entre tes seins à la base du cou
    le souffle du désir s'accommodant de l'heure
    éblouie d'avoir joui des nouvelles saveurs
    que d'être patiemment à l'heur de s'étourdir

    Je caresse le chien qu'hier j'étais encore
    à tirer sur ma longe aboyant haut et fort
    au passage du temps devant mes yeux incultes
    à faire d'un tourment l'occasion d'un tumulte
    - où je n'étais déjà qu'envieux de mes songes

    Je puis enfin me taire, ainsi je peux t'entendre
    et t'écouter chanter sans chercher à comprendre
    avec une amoureuse et paisible attention
    mais brûlant de te voir - et de te toucher, donc !
    quand tu me viens la bouche ouverte et silencieuse

    Alors, c'est bien... un jour ...un jour, telle est la donne
    pierre (2).jpget ce, jour après jour, l'aujourd'hui qui fredonne
    et tout un gris sourire ou clameur ou silence
    avec l'amour à faire à dire et ce qu'on pense
    dans le moment qui va et vient et nous emmène

    vivre et mourir
    amens

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • nuit canine

    Ta peau ruisselle
    ville engourdie
    mon pouls martèle
    cet ennui

    que tes ruelles
    veinées d'orange
    relient entre elles
    et mangent

    Vois, je me verse
    un tralala
    dont je me berce
    pas à pas

    HURLE.JPGQuartes et tierces
    - tout ce barnum !
    Qui me traverse
    m'assomme

    Si nulle oreille
    ne m'est acquise
    quand les sommeils
    se suffisent

    je m'émerveille
    de vivre encore
    seul et pareil
    alors

    au chien qui hurle à la mort

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : d'après Nicola SCOTTI, Le Hurle - 2008.

  • Intime ite

    (Inspection des Travaux Écrits)

     

    De ma vie je ne puis regarder sans frémir
    le rideau sombre qui transpire
    et m'embrouille le songe
      que j'en tire la longe
      ou qu'il m'aspire en éperdu
      et délicieux mensonge

    Ah ! ces rideaux à la fenêtre
    tirés sur le cours de mon être...
      on dirait plutôt des pelures
      d'oignons voués à la friture;
      ma carne en est toute imprégnée !
    Dites-moi ce que vous voulez
    qu'alors je vous en dise
    et, dans la minute, j'en freeze !!

    Ah, déconfiture ! Ah, gelée !
    Ah, la saumure des années...
      ça sent fort dans l'arrière-cour
      où stagnent de vieilles amours

    De ma vie tu veux tout savoir :
      les tâches dures à ravoir
      Petit Poucet à son perchoir
      le carnaval des demi-mots
      les griffures dessous la peau
      et pourquoi je n'ai pas de slip
      ni de caleçon sous mes nippes;
    et puis, bien sûr, le tout dans l'heure...

    Tout savoir, hein... parce que tu m'aimes
    et veux comprendre mes poLèmes...
    Oh, le beau projet d'aventure !
    (ordonné par exequatur
     et tout l'intérêt génital
     de la femelle pour le mâle)
    Je suis ton jules, cela vaut-il
    d'examiner tous mes exils ?

    Quoi ! mon vers n'y suffirait pas ?

    Tu dis "continent", je pense "île"
    mais que je distille - attention !
    quelques "ils" en place de "on"
    où que j'écrive "île", allons donc !
    tu redoutes l'isolation

    Dis-je incontinent "pisse !" ou "chiasse"
      ou que La Vie est dégueulasse
      filigrane mes allusions
    à la charge viennent questions
    sondages, raclures de fond
    et bonnet d'âne qui menace

    Puis, voyant que je n'en ai cure
    (des sermons, des bonnes figures)
    tu m'interroges : est-ce de l'art
      ou déraison ?
    ou, fumigènes dans le square,
      illusion dépourvue d'histoire ?
      séduction ?

    Ce n'est pas à moi de trancher
      quand je me livre à volonté
      au flux de mes inhibitions;
    que de forme émerge le fond
    c'est le mystère
    qui met en reine PoLésie
    de la lumière.

    hurler.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

  • Du bois dont on fait les hommes - bonade

    Une ample clarinette basse
    en boucle, dans ma tête passe
    enrubannée d'une voix lasse
    pauvrette, maigrelette
    et surgie de certaine classe

    Sa mélodie
    trompe l'ennui
    mais souligne mon vague à l'âme
    vibrant rallentado son drame
    s'y rapporte en écho

    C'est bientôt un long flot d'aigreurs
    qui vient écouler ses humeurs
    et la nuit en prend son content
    d'heures
    abruties de noirceurs

    Je l'ai voulu
    Je suis servi
    Pleure mon cœur monocorde
    au puits
    la rumeur qui déborde
    et fuit

    Mais le mélo
    sous son chapeau
    me réservait une surprise
    et de mon gris sourire aiguise
    le pli repris aux commissures
    me ravalant la devanture
    y affiche un air de bravade
    "je t'en fiche" c'est la parade
    et son hymne d'âpre saumure s'évade

    Saumure, poisse... peccadilles !
    tant qu'on n'a pas joué sa bille
    dans le concert des bacs à sable
    rien n'est écrit d'inexorable;
    Petit-Œil, Grand-Œil, tout est bon
    tant que l'homme est vert et garçon
    une partition reste à faire
    entre porcelaine, acier, verre...

    COUVRE-BEC.jpgSouffle sonore
    dis-moi encore
    puisque l'on fait des clarinettes
    du bois coupé à la machette
    du fer réchappé des prisons
    parle à l'homme et montre au garçon
    les chemins mêlés d'Harmonie;
    que de mon siège (en PoLésie)
    j'entende reculer la mort
    pour une nuit

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    -I've got that tune-

  • une baguette, siouplé

    Du bon pain blanc et des crachoirs


    Sermons, maximes et sentences
    savez-vous bien ce que j'en pense
    au moment d'entrer dans le four
    où la nuit durant cuit le jour
    pour en sortir, - le bon pain blanc !
    et faire honneur aux honnêt's gens ?


    Le bon pain blanc comme j'en goûte
    le craquant doré de la croûte
    éprouvée au point de faillir
    sous la pression de mon désir


    Le bon pain blanc comme j'en mange
    la chair d'inavouables mélanges
    passés au filtre paritaire
    de matrimoniales affaires


    Le bon pain blanc des honnêt's gens
    et tout son zèle
    sans excès de sel dedans
    sa ritournelle
    fête le grain tout bien moulu
    de nos misères révolues


    Et ça y va les ostensoirs
    de quoi en gaver mon crachoir
    de leçons plein jusqu'à ras bord;
    mais quoi ! vous en voulez encore ?


    Ah non ! Ah non ! merci pour moi
    j'en aurai des crises de foi
    le sang amer et pollué
    des hypocrisies magnifiées


    J'ai beau cracher au bassinet
    des vérités pas bonn's à dire
    (j'entends déjà Cassandre rire)
    un vent contraire s'y oppose
    et préfère qu'en toute chose
    le fond reste au fond inchangé


    Mais la révolte ? Mais le courage ?
    pas de quoi en faire un fromage ?
    mais quoi manger sur le pain blanc
    le bon pain blanc des honnêt's gens ?


    Des confitures bien amères !
    Des ravalements de bravades !
    Des contritions de galéjades !
    Et tout le respect de nos pairs
    qui nous rappellent de nous taire.


    Alors quoi ! bêtises ? aveuglette ?
    et pas trop cuite la baguette ?
    Et si je l'aime ce carbone,
    c'est la fessée que l'on me donne ?


    Je n'ai rien contre, à quatre pattes
    pour stimuler tes amours plates
    mais ne souffre de réprimande
    boulangerie.jpgqui n'offre rien qu'on n'y entende

    Et la nuit qui vient ne m'inspire
    que de rejoindre le délire
    de tous les chiens courant les rues
    pour y croquer la viande crue

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK