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beauté

  • Absurdes, "Ite"

    Plus j'y songe, plus c'est..
     
    Comme d'aller chercher
    à quoi le silence ressemble
     
    et vouloir s'emparer
    des pans de la robe du siècle
     
    Comme aller mesurer
    à l'automne, le tronc des trembles
     
    en ayant oublié
    comment se ferme le couvercle
     
    sans moins se divertir
    ni se priver d'Autres Amours
     
    (comme d'aller, venir
     dans l'évidence de la mort)
     
    et voulant s'affranchir
    du procès que nous fait le jour
     
    (comme s'aller frémir
     à chevaucher des météores)
     
    ...luxuriant !
     
     

    poésie,manifeste,pollution,esprit,sein,beauté,de l'absurde

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • absenthéisme

    Même dans les matins les plus clairs
    avec leurs chants connus des branchages
    célébrant de la nuit le naufrage
    et que s'éteignent tous les lampadaires

    Même dans le pain frais sorti du four
    ronde chaleur nichée auprès du ventre
    sur le chemin qui sait par où l'on rentre
    à la maison nue contre le jour

    Même dans le vif éclat de l'œil
    qui plaide encore un peu d'indulgence
    au moment de suivre la cadence
    et que les pieds s'attardent sur le seuil

    Même dans le vent plein de renouveau
    allant ranimer les parfums du monde
    où les éléments sèment et abondent
    à la faveur de l'humble et du beau

    Je ne vois même alors qu'une absence
    à douter même de l'existence

    matin.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Thomas Berthelon

    #689

  • Ode et Beauté

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    A quoi ça tient, la beauté du monde...

    Tout peut changer dans la seconde
      il y suffira d'un regard
      d'une voix qui vient tôt ou tard
      de l'attention d'une caresse
      d'une vertigineuse ivresse
      et c'est l'univers qui bascule
      de lumière à ombre et retour
      et tout le chemin à rebours
      jusqu'au prochain arrêt
      interdit devant la Beauté

    Beauté
      de toutes la plus diligente
      à force d'harmonies profondes
      où se disent les cris du monde
      et ceux de l'intérieur s'entendent
      fouler des rêves la face tendre
    Beauté, de ta beauté
    apprendre

        la partition des genres
        et se donner la main
        avant de traverser

        Les couleurs de l'étrange
        et reprendre des murs
        le crépi fatigué

        Le goût de la lumière
        et comment on s'abreuve
        à ses virginités

    Beauté, j'ai su ton nom certain matin de fièvre
      j'y ai su et connu comme du bout des lèvres
      s'impose à nous ton ouvrage latent
    Beauté, bottée par tous les temps

    Moi qui pensais aimer au soir
    la fin de tous les vains espoirs
    je t'appelle, Beauté, qu'au fond du corridor
    ta parenté m'inspire encore
    armé léger devant le pire
    la grimace d'un gris sourire

    et ce Cri !
      j'en ai l'oreille abasourdie

    et ce Sang !
      j'en ai le poumon vide et blanc

    et ce Jour !
      j'en ai brûlé tous les contours

      mais je n'ai jamais pu solder
      ma redevance à tes clartés
    Beauté, oh Beauté des beautés

    Beauté qui vois où court le monde
      à l'escalier de ta rotonde
      un nouveau tableau chaque fois
      cadre de fer, cadre de bois
      vient compléter ta galerie
      sans en altérer l'harmonie

    J'ai su
      des champs et des forêts sauvages
      crachant de fureur et de rage ;
      il y pousse des pieds sans jambe
      et des bordées de fleuves flambe
      l'autodafé des parricides
      au long de leurs berges putrides
      où chanteront le crapaud-buffle
      avec tous les corbeaux - ces mufles !
      tandis que la terre ravale
      des corps mutilés tous les râles

    Je vois
    au matin, des chemins d'école
    où des cartables les lucioles
    sous une lune bienveillante
    à demi rongée, indolente
    adressent quelques pieds de nez
    au soleil à peine levé

    J'ai vu
      s'effacer le visage aimé
      au dernier mouchoir dénoué
      puis dans le bougeoir s'affadir
      la pâle flamme du désir
      l'ombre ramassée sur son ventre
      se donner des allures d'antre
      où ne dort pas le Minotaure
      ni ne passe aucun météore

    Je sais
    à l'humeur changeante du jour
    comme le temps suspend son cours
    pour écouter sur l'océan
    poussé par les vagues le chant
    étrange et mage cantilène
    disant de lointaine sirène
    le puissant et vif appétit
    où s'écrit le bel aujourd'hui

    Beauté, Beauté !
      t'ai-je tout dit ?
    je dois partir avant la nuit
      gagner mon rêve
      à marcher pieds nus sur ta grève

    sisyphe1.gif

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK