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solitude

  • À lui seul

    Lui seul au centre et l’inconnu autour
    Dans l’attente fébrile, l’âme hors le jour

    Il aboie des « à moi ! » au fond du puits des âges
    qui ne le troublent pas ; ni moins, ni davantage
    que le son de sa voix dans sa mémoire
    lui disant son histoire et qu’il n’écoute pas

    Lui seul comme une porte avec la clé dessus

    Pas de murs – sans toi,
    pas de toit – sans cible,
    que le ciel invisible
    et la déroute des chemins
    qui lui compose des lointains comme vague contour

    L’huis seul et l’alentour

    Lui devant
    clé en main
    et soudain, plus de porte

    Lui devant rien, c’est tout
    Lui seul avec la clé au cou

    Lui avec rien dans la culotte
    au milieu d’un vague lui-même
    comme un vague terrain de je
    avec lui en plein dans les yeux
    Lui qui s’agite alors un peu

    Lui qui s’agite un peu et marmotte
    des « c’est pas moi, c’est lui »
    (… « c’est pas moi », c’est tout lui)

    Lui comme un grand Rien tout entier
    et tout à faire à sa portée
    Lui qui a perdu en chemin
    la clé des fous du Tout Ou Rien

    Lui qui revient alors
    au centre du décor
    et revenant à lui
    s’en dore

    Lui, enfant-roi des météores
    et l’univers autour
    et puis la mort du jour
    qui l’assure de son amour

    dessin_porte.jpg

    Toute chose luisante
    à lui comme une rente
    viagère

    Lui, trésor éphémère
    attendant de sa faim première
    le retour

    Et quand tout l’alentour s’anime
    lui comme un signe s’y imprime

    De l’être deux lettres suffisent
    pour qu’à ce jeu Lui s’éternise

    Et

    Tandis que dans tes yeux
    avec le point du jour
    la maison recouvre son toit
    avec ses murs comme des bras

    il est là, sur le seuil
    ce moi nu, qui t’accueille

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

  • seul (étude)

    solo brio !

    Oh, Solitude ! tu m'accompagnes ?
    je vais au petit coin
    tout au bout du chemin
    où, finie la castagne,
    j'aime relire d'où je viens...

    tu sais que je sais qu'il n'est rien
    qui tremble dans le soir
    embarquant les espoirs
    pour un autre lointain

    et je sais que tu sais comme on plaint
    trop vite un solitaire
    qui va nu sur la terre
    tout le ciel dans les mains

    Oh ! Solitude, ton gris sourire
    est parfois doux et tendre
    il me plaît d'y comprendre
    tout ce qui va finir

    je vois que tu bois mes soupirs
    comme du vin clairet
    je suis le gobelet
    qui n’en veut désemplir

    et je bois comme toi l'élixir
    des larmes liquoreuses
    qu'on arrache aux pleureuses
    au moment de gésir

    Oh, solitude ! c'est quoi l'histoire ?
    peux-tu m'en raconter
    une autre s'il-te-plaît
    avant de m'endormir au soir
    seul à seul, comme jamais

    Oh, non ! jamais plus tous les autres
    qui se vautrent
    - et leurs chiens !
    qui se vautrent, les bons apôtres
    du désert quotidien

    Oh, non ! jamais plus les mirages
    de ces pages
    - policées !
    de ces pages pleines d'adages
    aux lames émoussées

    Oh, viens ! quittons-les sur la route
    que le doute écartèle

    Ne choisissons pas, prenons toutes
    ses chandelles

    Oh, Solitude ! tu viens ou quoi ?
    Ô ma seule étude sans loi

    Ne soyons plus qu'un, reine et roi
    du petit coin au bout de moi.

    un solitaire ?

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK